Editions Le Seuil
Parution : 14 août 2019
Pages : 256
Isbn : 9782021430806
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
C’est un terrain vague, au milieu d’un lotissement de maisons pour l’essentiel réservées à des militaires. Au fil des ans, les enfants du quartier en ont fait leur fief. Ils y jouent au football, la tête pleine de leurs rêves de gloire. Nous sommes en 2016, à Dely Brahim, une petite commune de l’ouest d’Alger, dans la cité dite du 11-Décembre. La vie est harmonieuse, malgré les jours de pluie qui transforment le terrain en surface boueuse, à peine praticable. Mais tout se dérègle quand deux généraux débarquent un matin, plans de construction à la main. Ils veulent venir s’installer là, dans de belles villas déjà dessinées. La parcelle leur appartient. C’est du moins ce que disent des papiers « officiels ».
Avec l’innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits, les enfants s’en prennent directement aux deux généraux, qu’ils molestent. Bientôt, une résistance s’organise, menée par Inès, Jamyl et Mahdi.
Au contraire des parents, craintifs et résignés, cette jeunesse s’insurge et refuse de plier. La tension monte, et la machine du régime se grippe.
A travers l'histoire d’un terrain vague, Kaouther Adimi explore la société algérienne d'aujourd'hui, avec ses duperies, sa corruption, ses abus de pouvoir, mais aussi ses espérances.
Kaouther Adimi
Source : Livres Hebdo
Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi est diplômée en lettres modernes et en management international des ressources humaines. Actuellement, elle travaille comme responsable des ressources humaines dans une entreprise de luxe.
Ses nouvelles ont été distinguées par le prix du jeune écrivain francophone de Muret (en 2006 et en 2008) et par le prix du FELIV (Festival international de la littérature et du livre de jeunesse d’Alger). Son premier roman, L'Envers des autres (Actes Sud, 2011) est aussi paru en Algérie aux éditions Barzakh et a obtenu le prix de la Vocation.
En mars 2016, paraît son deuxième roman Des pierres dans ma poche aux éditions du Seuil (Publication Barzakh en novembre 2015).
Le Sixième Œuf, nouvelle sombre, a été publiée dans le recueil collectif "Alger, la nuit" aux éditions Barzakh en décembre 2011.
Le Chuchotement des Anges, sa première nouvelle a été publiée dans le recueil collectif "Ne rien faire et autres nouvelles" aux éditions Buchet-Chastel en mars 2007.
En 2017, son roman Nos richesses (Seuil) est sélectionné pour les prix Renaudot et Goncourt
Source : Fnac
Mon avis
La cité du 11 décembre à Dely Brahim à l'ouest d'Alger, existe depuis 1987, 111 parcelles au départ vendues à des militaires, pas de routes asphaltées, en son centre un immense terrain vague transformé en terrain de foot pour Inés, Jamyl et Mahdi. C'est leur endroit de détente, de liberté.
Un jour débarquent deux généraux : Saïd et Athmane, des plans à la main. Ils admirent ce qui deviendra leur maison. Une dispute éclate, les enfants protestant et réclamant leur terrain de jeux. Youcef, le fils d'un colonel retraité intervient ainsi qu' Adila, la grand-mère d'Inès, une ancienne moujahida, héroïne de la nation. Les généraux pointent leurs arme sur les enfants et commence une lutte contre le pouvoir. Les enfants n'ont pas dit leur dernier mot...
C'est un combat de David contre Goliath qui commence.
A travers cette querelle, Kaouther Adimi nous parle avec brio de l'histoire de son pays, l'Algérie. Elle nous parle des luttes contre le pouvoir, de la peur semée par celui-ci, du chemin vers la liberté, de l'identité algérienne.
C'est un joli conte à la recherche de la liberté. C'est fin, subtil. L'écriture est efficace, les mots sont doux, empreints de poésie. C'est un chant d'espoir qu'elle nous livre.
Une lecture très agréable.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Papa si tout le monde ne pense qu'à son petit avenir et son petit confort, comment ferons-nous changer les choses ?
Il ne supportait plus d'entendre le mot "Dieu" dans la bouche des terroristes. Il ne supportait plus de dire le même mot sur son tapis de prières. Les mots. Ils se mélangeaient dans sa tête. Quelqu'un peut-il salir un mot ? Peut-il se l'approprier tant et si bien qu'il finit par vous l'arracher, vous le voler en quelque sorte ? Se battre contre les terroristes, monter au maquis, débusquer les camps, c'était un peu une manière de se réapproprier tous les mots que les intégristes avaient confisqués aux Algériens.
Les temps ont bien changé. Depuis quand laissons-nous faire ?
Depuis que le cours du pétrole a dégringolé, que les réseaux sociaux ne nous permettent plus d'empêcher les gens de parler, commenter, dénoncer. Depuis que tout le monde a un téléphone portable avec lequel prendre des photos et des vidéos. Oui, cher ami, les temps ont bien changé et seuls ceux qui le comprennent peuvent survivre.
Est-ce cela que son père ressentait au fond ? Cette frustration, cette jalousie ? Ne pas faire partie de la rébellion, avoir échoué à l'initier et constater que d'autres, des plus petits que soi réussissent ? est-ce qu'au plus profond de lui, son père ne cherchait pas à empêcher les autres de vivre une aventure que lui, son père ne cherchait pas à empêcher les autres de vivre une aventure que lui et toute se génération n'avaient jamais réussi à lancer ?
Tu parles comme ceux qui ont fait la guerre d'indépendance et qui refusent d'admettre qu'il est temps de passer la main ! Allons, je ne dis pas que nous n'avons rien fait, mais peut-être que nous n'aurons été qu'un simple maillon entre deux grandes générations, que notre rôle aura été de remplir le blanc le temps de ceux d'après arrivent...
1 commentaire:
Ce livre ne me dirait rien, mais ce que tu en dis pourrait m'inciter à le lire.
Bonne semaine.
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