samedi 23 mai 2020

Au coeur de Daesh avec mon fils - Laura Passoni et Catherine Lorsignol

Au coeur de Daesh avec mon fils    -   Laura Passoni et Catherine Lorsignol



La boîte à Pandore
Parution : 01/10/2016
ISBN : 9782875572806
Pages : 201
Prix : 17.90 €

Présentation de l'éditeur



Au coeur de Daesh avec mon fils

Quand on voit Laura, avec son léger sourire à peine caché par ses longs cheveux et son regard serein, on peine à imaginer qu'elle a vécu neuf mois au sein de l'« État islamique » ; qu'elle pensait, il y a plus d'un an, que la Syrie et l'islam tel que prôné par l'« El » étaient une solution à son mal-être et que le niqab était la seule tenue décente pour une femme.

La famille de Laura est d'origine italienne. La jeune femme a grandi dans la tradition catholique mais s'est convertie à l'islam à l'âge de 16 ans. À la suite de l'abandon de son compagnon, qui la laisse seule avec un petit garçon, Laura sombre dans la dépression et se radicalise.

En juin 2014, elle décide de se rendre en Syrie avec son fils de 4 ans et son nouveau mari, rencontré quelques semaines plus tôt sur internet. Une fois sur place, la famille est prise en charge par le groupe terroriste « État Islamique ».

Son époux est directement envoyé dans un camp d'entrainement, alors qu'elle est recluse dans une madafa, une maison pour femmes. Les règles religieuses strictes, la cruauté de Daesh ; petit à petit, Laura ouvre les yeux.

Guidée par son instinct maternel et sa prise de conscience, elle ne pense plus qu'à une chose : rentrer en Belgique, auprès de sa famille. Mais s'échapper du califat est quasi impossible. Il lui faudra plusieurs mois pour, finalement, trouver la sortie de l'enfer.

Dans ce livre, elle décrit la réalité de la vie sous le drapeau noir comme jamais aucune femme revenue de là-bas n'a osé le faire.

Aujourd'hui, elle est capable de faire le point avec lucidité sur ce qui l'a poussée à partir et sur ce qu'elle a vécu.

« Elle dénonce sans détour la condition des femmes et des enfants, l'horreur, la barbarie de Daesh et porte un regard sans concession sur elle-même. »

Consciente de sa responsabilité et de sa chance, elle intervient dans les écoles pour témoigner et pour prévenir les jeunes filles de ce qui les attend réellement en Syrie.

À l'heure où tout le monde parle de prévention de la radicalisation violente et de déradicalisation, ce témoignage ne laissera personne indifférent.

Laura témoigne




Mon avis

Après avoir vu l'excellente série suédoise "Kalifat" qui parle de la radicalisation, de la vie dans l'Etat Islamiste et de la difficulté de quitter celui-ci pour rentrer au pays, j'ai eu envie de sortir de ma PAL ce témoignage qui m'avait ému en 2016, celui de Laura Passoni.

Une auto-biographie écrite avec la complicité de Catherine Lorsignol.  Laura nous raconte comment elle s'est convertie à l'Islam, à l'âge de 17 ans.  Elle nous décrit son parcours, un premier amour décevant qui lui donnera ce qu'elle a de plus précieux Nassim son fils.

Déçue par la vie, elle s'accroche de plus en plus à la religion et désire plus que tout être la femme d'un seul homme, être respectée et vivre une vie de famille.  Elle en est convaincue, il faut partir en Syrie dans l'Etat Islamique.  La vie sera belle là-bas, elle sera en sécurité.

Le 14 juin 2014, mariée en cachette à Oussama - rencontré quelques semaines plus tôt sur Internet, elle partira emmenant son fils mais très vite elle déchantera.

Parquée dans des "Mafada" - maison pour femmes où entassées les unes sur les autres sans confort, elles attendent le retour du mari parti en camp d'entraînement.

Elle nous raconte ses conditions de vie là-bas, son envie de retour grâce à un contact gardé avec ses parents.

Elle nous parle des femmes parties là-bas pour mourir et atteindre le Paradis, ou encore des femmes haineuses parties pour tuer le mécréant...  

La femme n'est qu'un objet, un ventre pour procurer les futurs guerriers, dès 8 ans les enfants sont enlevés à leur mère pour partir à l'entraînement.

Un témoignage poignant, intéressant qui nous montre la réalité que ne veulent pas voir les jeunes converties, la cruauté de ce monde.

Laura a eu de la chance de pouvoir compter sur l'aide d'Oussama qui ne l'a pas complétement coupé du monde et de ses parents.

Un témoignage qui remue, à lire absolument.  J'espère vraiment que Laura va bien aujourd'hui et qu'elle a retrouvé la paix et le bonheur.

Ma note :  9/10

Les jolies phrases

Si tu es en danger de mort et que tu veux sauver une seule personne, tu choisis qui ?  Ton mari, ta mère ou ton fils ?
Mon fils.  Les filles me regardent de travers.  Elles ont toutes les deux choisis leur mari !
"Mais pourquoi vous choisissez votre mari ? Vos enfants, c'est la chair de votre chair ! Et votre mère, c'est celle qui vous a donné la vie !
- Un enfant, tu peux en refaire un autre, et ta mère, elle a déjà fait sa vie.  Toi, t'es trop attachée à ton fils.  Tu l'aimes beaucoup trop ! Tu le laisses trop faire.
- Bien sûr que je l'aime ! J'ai peur de le voir mourir ici avec les bombardements !
-Peur ? Toi t'es vraiment pas normale !  Nous, on veut mourir inch'Allah.  Mourir dans un bombardement, aller au paradis, c'est ce qui peut nous arriver de mieux.  Moi, je suis même prête
à aller au front ! Un jour ou l'autre, nous les femmes, nous irons aussi nous battre !"

Quand je suis partie, j'ai rejeté cette société où je ne me trouvais pas à ma place.  Aujourd'hui, je me rends compte de la chance que j'avais. On n'était pas si mal que ça ! Disposer de l'électricité à toute heure du jour et de la nuit, se promener librement sans devoir rendre de comptes, se chauffer, manger à sa faim, dormir dans un bon lit, vivre dans la sécurité : des richesses dont je n'avais aucune conscience.  En Belgique, je n'étais jamais satisfaite.  Toujours frustrée par ce que je ne possédais pas.  Si je rentre au pays vivante avec mon fils, je me promets de profiter de chaque minute qu'Allah me donnera.  Je n'oublierai plus la chance que j'ai d'habiter un pays en paix, dans une société sans doute imparfaite, mais où la liberté et le bien-être sont des priorités.  

Les djihadistes de l'"Etat islamique" se prennent pour Dieu.  Ce qui les intéresse, ce n'est pas la religion, mais le pouvoir, rien que le pouvoir.  Je croyais qu'ils luttaient juste contre le régime de Bachar el-Hassad.  C'était un leurre.


2 commentaires:

Philippe D a dit…

J'aime bien lire les témoignages et celui-ci m'intéresse...

Nath a dit…

Bonne lecture.