lundi 5 octobre 2020

La paume plus grande que toi Victoire de Changy ♥♥♥♥♥

 La paume plus grande que toi  -   Victoire de Changy  ♥♥♥♥♥


La paume plus grande que toi

L'arbre de Diane
Collection : Les deux soeurs
Parution : 05 août 2020
Pages : 121
Isbn : 9782930822174
Prix : 12 €


Présentation de l'éditeur

« si j'écris Nour c'est pour prétendre figer l'instant qui s'échappe continuellement le solidifier faire de ces secondes de Nour celles-ci toujours déjà passées des petits cristaux à admirer » 


Dans ce recueil de poèmes, Victoire de Changy nous partage ses premiers tâtonnements dans la maternité. Dans l'expérience pourtant très personnelle de ces neuf mois dedans puis dehors racontés, on trouve des résonances, des accointances, un étonnant constat d'universalité.


La paume plus grande que toi est le premier livre d'une série de trois.

Victoire de Changy









source Le Soir  DR

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , 1988

Biographie :

Bruxelloise née en 1988, elle a fait des étude de journalisme et de science du livre. Une douleur nécessaire est son premier roman.

Ensuite elle a publié "L'île longue", toujours aux éditions Autrement.

Source : Babelio

Mon avis

C'est un magnifique témoignage d'amour envers l'être attendu, cela commence par une main ouverte sur le ventre, sur Nour tant désiré, on le suivra jusqu'à ses 9 mois.

La couverture est magnifiquement illustrée par Alexandre Duprez.

C'est l'émotion d'un amour, de la découverte de la maternité, de l'émerveillement de la vie qui arrive.  C'est la crainte de quitter sa maison (ventre) pour une autre et exister vraiment, la découverte de la peur pour l'être aimé, attendu, les liens filiaux, et l'apprivoisement de ses peurs.

"Être la mère de Nour, la mère tout court et s'en faire tout le temps"

C'est l'envie de figer chaque instant, chaque ressenti, chaque émotion, de faire un pas à côté de Nour.

Ce sont les nuits, la complicité d'une mère envers son enfant.  C'est beau, c'est la vie ♥

Difficile de le laisser seul, ce sont les séparations, tout d'abord le passage dans sa propre chambre, la vigilance, être à l'écoute tout le temps , puis la crèche.  Apprendre à vivre des épisodes sans lui, par ouï dire.

"Il faudra composer avec ces épisodes de toi que l'on me racontera"

C'est comme un journal, la poésie est juste magnifique.  

Si comme moi, vous avez la chance d'être maman, c'est par ce petit livre revivre les souvenirs des premiers moments passés avec votre enfant.  Beaucoup d'émotions à la lecture de cette plume splendide.

C'est court, trop court mais la bonne nouvelle c'est que ce livre est le premier d'une série de trois.

Je vous mets l'eau à la bouche avec quelques extraits ci-dessous ☺

Ma note : ♥♥♥♥♥



Les jolies phrases

Clic !
c'est décidé
c'est la dernière image prise de toi
dans cette maison-là 
sur la prochaine
nous serons trois

l'autre maison est prête
et puis ne l'est plus
et puis l'est à nouveau
et puis plus
tout est rangé
les provisions mangées
les sacs bouclés
et puis plus
et puis à nouveau et puis plus
c'est comme partir en voyage
imminemment
mais sans savoir quand

elle avait les yeux ouverts
du chagrin et du sens à la fois
que ces vies qui se passent le relais
littéralement
étrangeté que cette couche de ciel en moins
disparue
cette rangée d'humains au-dessus
juste avant que tu n'arrives
toi
en deçà
d'être
avec les années
de plus en plus haut sur l'échelle
et particulièrement là
ce matin
de plus en plus un toit
par-dessus toi

il y a eu la première nuit sans Nour
et mon pyjama
imbibé e lait
qui m'a donné froid
son père
de sa voix endormie
m'a proposé d'enfiler le sien
nous avons ri de mon malheur
des surprises de mon corps appelant mon fils

j'ai vu que la somme des nuits
avait finement rainuré
les contours de mes yeux
et j'ai pensé que je n'avais plus l'air
de cette éternelle enfant
comme jusqu'il y a peu
j'ai pensé que mon enfant
justement
m'avait
finalement
donné l'âge que j'ai

Nour qui pleure et qui rit
de jour comme de nuit
est une sorte d'allégorie vivante
de traité gigotant de ce que sont les choses
de ce qu'elles font
comme elles perdent en importance
voire en existence
Nour annule
toutes les petites fins du monde

Le corps de Nour, aujourd'hui, ne se nourrit plus du mien.  Il y a quelque chose qui, physiquement, se délie.  Chacun rentre dans son enveloppe, Nour la sienne toute à construire, à étirer, moi dans la mienne, étirée, à rencontrer.



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