Bélhazar - Jérôme Chantreau
Parution : 19 août 2021
Pages : 320
Isbn : 9782752912374
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Février 2013 : Bélhazar, un jeune homme sans histoire, décède lors d’un contrôle de police. Accident ? Bavure ? Suicide, comme l’avance le rapport officiel ? L’affaire en reste là. Passée sous silence, elle tombe dans l’oubli. Jusqu’à ce que Jérôme Chantreau décide de mener l’enquête. Professeur de français et de latin, il avait eu pour élève le jeune Bélhazar. L’auteur se plonge dans le passé, interroge les souvenirs. Mais se heurte à la malédiction qui semble entourer ce drame. Que s’est-il vraimentpassé ce soir d’hiver ? Et par-dessus tout, qui était Bélhazar ? Adolescent hypnotique ? Artiste précoce ? Dandy poète laissant derrière lui un jeu de piste digne d’Alice au pays des merveilles ? Jérôme Chantreau écrit contre l’oubli, et pour la vérité. Le crime est-il vraiment là où l’on croit ? Les faits sont réels, mais ils ne disent pas le vrai. Pour comprendre enfin, l’histoire de Bélhazar exige une mise à nu totale : celle de l’auteur. Son engagement inconditionnel emporte le lecteur dans un labyrinthe d’indices et d’émotions.
L'auteur
source lecteurs.com
Jérôme Chantreau a passé son enfance entre Paris et la forêt mayennaise. Après ses études littéraires, il crée un centre équestre et suit une formation en sylviculture. Il enseigne aujourd’hui le français et vit au Pays basque. Jérôme Chantreau est l’auteur de Avant que naisse la forêt (Les Escales, 2016) et Les Enfants de ma mère (Les Escales, 2018). Avec Bélhazar, il signe son premier roman aux Éditions Phébus. (source Phébus)
Mon avis
En 2013 Bélhazar Jaouen meurt lors d'un contrôle de police. Il a 18 ans.
Suicide, bavure, accident ? Qu'en est-il ? Jérôme Chantreau a eu Bélhazar comme élève, il mène l'enquête, il veut savoir ce qu'il s'est réellement passé malgré la malédiction qui entoure ce dossier.
L'auteur s'interroge, mais qui était réellement Bélhazar ? Il veut percer le mystère, rendre justice et hommage au jeune homme de 18 ans, un artiste solaire, celui que ses amis nommaient "le regardeur de soleil". Un personnage bien particulier, portant toujours exclusivement des chemises boutonnées jusqu'au col, un look étrange, une personnalité hors du commun.
C'était un enfant rêveur, HP, proche de la nature et des gens, passionné par les fleurs, les arbres mais aussi les armes et l'histoire.
Un ado à qui l'école ne convenait pas, qui vivait dans le monde de l'imaginaire et du jeu, créant dès sa plus tendre enfance son monde chimérique.
Le roman commence comme une enquête retraçant les faits, mais très vite, il va permettre à l'auteur de faire la part entre le réel et l'imaginaire ... et de comprendre sa quête.
Jérôme Chantreau propose ici un troisième livre bouclant pour lui un cycle sur la mort. Son premier roman parlait du décès de sa mère, le second sur la disparition de son ami d'enfance. Il est apparu nécessaire pour l'auteur d'écrire sur les jeunes disparus et je pense que ceci lui a fait découvrir et accepter le pourquoi de la mort à travers celle de Bélhazar.
Le début de son roman en particulier m'a happé, l'écriture est très belle. Ensuite j'ai eu l'impression que l'écriture devenait plus lente pour rentrer en introspection, apprendre à vivre sa peur, la sentir, l'écouter jusqu'à la sensation de paix profonde, apprendre comme Bélhazar a regardé des soleils.
Une belle découverte !
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
C'est pour cela qu'on voit passer, en voiture ces couples de gens qui ne s'aiment plus, mais sont toujours ensemble, parce que la vie leur a fait tellement de mal qu'elle les a réunis.
Les emmerdeuses sont souvent de très bonnes mères.
L'histoire d'une maison, c'est l'histoire d'une famille.
C'était leur unique enfant et c'était un enfant unique. Il ne s'agissait pas de l'élever, mais de le suivre.
Devant la mort, il faut accepter la victoire comme la défaite. Comprendre que ce n'est, comme la naissance, que le résultat d'une course.
Comment la vie continue-t-elle, après la séparation? Yann me dira cent fois que leur union a volé en éclats le jour où la maison de famille a été vendue. Je veux bien le croire. On sous-estime le poids des choses matérielles. On pense pouvoir changer d'habitation comme de chaussettes, mais nous sommes des lieux, bien plus que des instants. Ce qui reste d'un couple, c'est la maison de vacances avec la treille et le tilleul, c'est le vieux lit qui grince à l'étage et la chambre en toile de Jouy, dont on fermait les fenêtres pour se retrouver. Le vrai divorce, c'est avec les objets.
Mais sauver son couple, c'est comme réparer une chambre à air avec des rustines. Ça se faisait, autrefois. Ça ne marchait pas vraiment.
Écrire, c'est déposséder les vivants, pour finir par se faire déposséder soi-même de ses créatures. Écrire, c'est implorer le vol et la solitude. Écrire, c'est perdre.
Quand on perd quelque chose, on va le chercher dans le dernier endroit où on l'a vu. Il est donc crucial que tout reste en l'état pour avoir une chance de le retrouver.
Les gens sont morts parce que c'est ainsi, c'est le résultat de l'existence. La malédiction, c'est un miroir que l'on trouve quand on cherche ce qui n'existe pas. Il renvoie une image déformée par la peur.
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