Albin Michel
Parution : 22/03/23
Traduit de l'italien par Françoise Bouillot
Pages : 336
Née à Monza en 1995, elle est titulaire d'une maîtrise en philologie moderne à l'Université catholique de Milan avec une thèse sur la narration interactive. Elle est diplômée du Collège "Writing" de l'école Holden de Turin et a remporté la session de nouvelles "Au-delà du voile de la réalité" du Prix Calvino 2021. Avec ses histoires, elle a également été lauréate du prix Raduga 2021 "Apprendre à connaître Eurasia" et finaliste du prix "8×8 you hear the voice". IElle a pratiqué l'escrime médiévale et a gravi le Mont Rose. Elle dit qu'à l'âge de neuf ans, elle a mis des chaussettes et du jus de pomme dans un sac à dos et s'est enfuie à la recherche de l'aventure. L'évasion a duré jusqu'à la porte de la maison, mais elle écrit des histoires depuis.
C'est un très beau premier roman que nous propose l'italienne Beatrice Salvioni. Direction Monza, l'été 1935.
Pages : 336
EAN : 9782226471222
Prix : 21.90 €
Présentation de l'éditeur
« La Malnata – la mal née – était en bas sur la rive du Lambro avec deux garçons que je ne connaissais que de nom. Ils avaient tous les deux des pantalons courts et les genoux écorchés, et pour elle, cette fille qui leur arrivait tout juste à l’épaule, ils auraient affronté la mitraille comme les soldats qui s’en vont à la guerre, en disant ensuite au Seigneur : Je suis mort heureux. »
Phénomène littéraire, révélation d’une voix unique, récit puissant où le passé fait écho au présent : La Malnata marque l’entrée en littérature de Beatrice Salvioni, vingt-six ans, dont le roman est publié simultanément dans plus de vingt-huit pays.
Ce roman d’apprentissage au féminin raconte l’amitié intense et émancipatrice de deux adolescentes dans l’Italie fasciste. Deux adolescentes que rien ne destinait à la rencontre – l’une est issue de la bourgeoisie, l’autre des milieux populaires – qui vont trouver, à deux, le courage de se révolter contre la morale sociale et la violence des hommes.
Prix : 21.90 €
Présentation de l'éditeur
« La Malnata – la mal née – était en bas sur la rive du Lambro avec deux garçons que je ne connaissais que de nom. Ils avaient tous les deux des pantalons courts et les genoux écorchés, et pour elle, cette fille qui leur arrivait tout juste à l’épaule, ils auraient affronté la mitraille comme les soldats qui s’en vont à la guerre, en disant ensuite au Seigneur : Je suis mort heureux. »
Phénomène littéraire, révélation d’une voix unique, récit puissant où le passé fait écho au présent : La Malnata marque l’entrée en littérature de Beatrice Salvioni, vingt-six ans, dont le roman est publié simultanément dans plus de vingt-huit pays.
Ce roman d’apprentissage au féminin raconte l’amitié intense et émancipatrice de deux adolescentes dans l’Italie fasciste. Deux adolescentes que rien ne destinait à la rencontre – l’une est issue de la bourgeoisie, l’autre des milieux populaires – qui vont trouver, à deux, le courage de se révolter contre la morale sociale et la violence des hommes.
Beatrice Salvioni
Son roman est publié dans plus de 28 pays, traduit ou en cours de traduction dans 32 langues.
Source : Babelio
Mon avis
Sur la rive du Lambro, Francesca la jeune narratrice observe trois adolescents :
- Filippo Colombo, le fils d'un fasciste
- Matteo Fossati, le fils d'un communiste
- Maddalena Merlini, issue de la classe ouvrière, celle que l'on nomme "La Malnata" , la malnée, celle qui porte malheur, la sorcière, le diable incarné, celle qu'il ne faut pas fréquenter. Pourtant ce n'est qu'une ado de 11ans qui n'a peur de rien et en a déjà bien bavé.
Francesca est fascinée par cette fille. Issue d'un milieu bourgeois que tout oppose à elle, un père qui fabrique des chapeaux. Eduquée dans la religion catholique, obligée d'assister à la messe du dimanche, elle va s'en approcher, faire partie de sa bande, devenir son amie et découvrir que les apparences sont souvent bien trompeuses.
Peu à peu avec Francesca, elle va quitter l'innocence, les croyances et découvrir la vie, apprendre à s'émanciper et se révolter contre la violence sociale, morale et les hommes.
Ce roman c'est l'apprentissage de la vie, la réalité du monde, la découverte de l'amitié avec la loyauté, les trahisons, solidarité et rébellion. Mais ce roman c'est aussi un pan de l'Histoire de l'Italie, les croyances au régime fasciste, l'adoration du Duce enseignée à l'école, le rêve de pouvoir de l'Italie avec la guerre en Abyssinie, la lutte des classes.
L'écriture est magnifique, visuelle, prenante, envoûtante. C'est vraiment un très beau voyage que je vous recommande chaleureusement.
Ma note : coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
D'un côté, il y avait la vie telle que je la connaissais, de l'autre, celle que me montrait la Malnata. Et ce qui avant me semblait juste devenait difforme comme notre reflet dans le lavabo quand on se passe de l'eau sur la figure. Dans le monde de la Malnata, on faisait des concours de griffures de chat et pour apaiser la douleur on les léchait avec le sang. C'était un monde où il était interdit de jouer à faire semblant, et où on parlait aux garçons en les regardant dans les yeux. Je le contemplais debout sur son bord, son monde, prête à glisser dedans. Et je mourais d'impatience d'y tomber.
C'est la guerre qui fait de toi un homme, parce que c'est seulement le jour où tu connais le sang que tu peux dire que tu es un grand.
L'honneur, on peut en avoir sans la guerre. Et sans le Duce.
Si tu veux pouvoir te dire un homme, tu dois être capable de tuer. Guerre ou pas guerre.
Le père de Matteo répétait au contraire : "Cette guerre ne sert qu'à faire mourir de braves garçons pour ramasser un peu de sable. Les Abyssins ont raison. c'est nous qui voulons aller dans la maison des autres. Parce que c'est cela que font les fascistes. Ils prennent les affaires des autres et ils se les mettent dans la poche à leur profit et au profit de leurs copains. C'est ce qu'ils ont fait avec ma boucherie et ils le feront avec vos affaires à vous. Et pour nous, les pauvres gens, il ne reste plus que les crachats. Ou les grains de ce maudit sable d'Ethiopie !"
Les paroles comptent, Maddalena. on ne peut pas les prononcer à la légère. Sinon, elles deviennent dangereuses.
En grandissant, on apprend que souvent, il vaut mieux ne pas dire ce qu'on pense vraiment.
1 commentaire:
j'ai beaucoup aimé aussi!
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