A l'ombre de Winnicott - Ludovic Manchette et Christian Niemiec
Le Cherche Midi
Parution : 29/08/2024
Pages : 504Isbn 9782749179926
Prix : 22.50 €
Présentation de l'éditeur
Un roman dont le magnétisme, la gravité, le spectacle rappellent que toute littérature est une littérature d'évasion.
" Il y a beaucoup de monde ! " remarqua la visiteuse à peine entrée.
Lucille compta.
" Nous sommes huit. Neuf avec vous.
– Je ne parlais pas des vivants. "
Sussex, Angleterre, 1934. Alors qu'ils viennent d'emménager dans le manoir de Winnicott Hall, Archibald et Lucille Montgomery confient à Viviane Lombard, une Française à l'attitude et au franc-parler peu ordinaires, l'éducation de George, leur jeune fils aveugle. Tandis que la préceptrice et l'enfant apprennent à s'apprivoiser, un doute s'instille peu à peu chez eux comme chez tous les habitants de la vaste demeure, maîtres des lieux et personnel confondus : une présence invisible ne rôderait-elle pas entre les murs de la vieille bâtisse ?
Avec ce troisième roman, Manchette-Niemiec se posent en maîtres de la narration, faisant coïncider la force d'une histoire avec la puissance des images. Leur façon de mêler la grammaire cinématographique au langage romanesque impressionne. Prenez George, cet enfant aveugle aux prises avec les cauchemars ou les fantômes : Henry James ou Steven Spielberg auraient adoré l'inventer.
Les auteurs
Ludovic Manchette et Christian Niemiec ont remporté une vingtaine de prix littéraires pour leur premier roman. Ils sont aussi traducteurs de dialogues de films, essentiellement américains. Ils se partagent entre Paris et la Bretagne.
Source : Le cherche Midi
Crédit photo:
©PHILIPPE MATSAS
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©PHILIPPE MATSAS
Mon avis
Attention coup de coeur ♥
Ce n'est pas mon genre de prédilection mais ce livre m'attirait énormément, je l'ai lu sur une journée absolument captivée par ce récit inclassable. Fantastique, ésotérique, thriller, humoristique, si je vous assure terriblement british l'humour.
1934, nous sommes dans le Sussex, la famille Montgomery a emménagé depuis peu dans le manoir Winnicott Hall. Archie, le père est archéologue et est souvent dans le désert Irakien pour procéder à des fouilles, son épouse Lucille fervente amatrice de littérature est souvent seule avec son fils Georges, 10 ans qu'elle couve comme une mère poule. Elle organise des cafés littéraires avec ses amies mais ce manoir a la fâcheuse réputation d'être hanté et il vient de moins en moins de monde à Winnicott.
Une brume épaisse, plantant le décor un tantinet angoissant, accompagne Viviane Lombard lors de son arrivée au manoir. Elle est française, ne paie pas de mine, a un franc parler peu ordinaire et arrive pour remplacer l'ancienne perceptrice de Georges. Georges est aveugle et Viviane est la seule à considérer Georges normalement, a être directe avec lui contrairement à Lucille qui ne le voit qu'à travers son handicap.
Une relation de confiance et de respect va peu à peu se tisser avec le garçonnet qui en a bien besoin car la tendresse ne fait pas vraiment partie des codes de son éducation victorienne reçue jusqu'ici.
Mais des choses étranges se passent à Winnicott, des grincements, des bruits de pas, des vents glaciaux, des tableaux qui bougent, y aurait-il des fantômes qui habitent ici ? Une pièce secrète est découverte.
Mystères, paranormal, pas mon truc à priori sauf que la manière dont on y arrive mise en place par Manchette et NIemec est irrésistible. C'est très visuel, addictif, cinématographique. Beaucoup de dialogues avec humour, des personnages secondaires irrésistibles. On pourrait se croire dans l'univers d'Agatha Christie, et bien d'autres références littéraires glissées dans le récit.
J'étais vraiment happée par le récit, 500 pages avalées le temps d'un vol outre-Atlantique.
C'est un coup de coeur ♥
Les jolies phrases
Ne pensez-vous pas que la littérature puisse inspirer la vie à son tour ?
Vous ne pourrez pas le garder dans du coton toute sa vie. Votre tâche en tant que mère, comme la mienne, est de lui apprendre à se passer de vous. C'est cruel, mais c'est ainsi.
C'est pourtant là que la littérature a un rôle à jouer, argua Mrs Heslop. Elle doit aller contre l'hypocrisie, de témoigner nos faiblesses, de nos turpitudes, de nos moeurs... Ce n'est pas la littérature qui inspire la société, c'est la société qui inspire la littérature. Pardonnez-moi de vous contredire, mais je trouve, au contraire, que c'est parce que certaines choses ne se disent pas qu'il faut les écrire. Sinon, on pourrait se croire seule à les penser, ou à les faire...
Je crois que nous lisons toutes pour des raisons différentes. Certaines cherchent à réfléchir, à apprendre, d'autres à se divertir, s'évader, d'autres à ressentir des émotions...
2 commentaires:
la couverture m'inspirait déjà alors... noté!
Il me tente bien, car j'avais adoré leur premier, Alabama 1963. Merci pour ton avis qui donne encore plus envie...
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