Née en 1967 à Münster, en Westphalie, l’auteur de Flétrissure (Actes noirs, 2011 ; Babel n° 66) règne désormais sans partage sur le polar allemand :Blanche-Neige doit mourir s’est vendu (Actes noirs, 2012) à plus d’un million d’exemplaires outre-Rhin.
Le livre
Actes Sud Noir 10/2012
traduit de l'allemand par : Jacqueline CHAMBON
ISBN 978-2-330-01248-9
prix indicatif : 23,50€
Un squelette humain est retrouvé dans une ancienne cuve de carburant, dans un ancien aéroport militaire. Un peu plus tard, une femme tombe d’un pont. Selon un témoin, elle aurait été poussée. L’enquête conduit Pia Kirch hoff et Oliver von Boden stein dans le petit village d’Altenhain où la victime, Rita Cra mer, a vécu avant son divorce d’avec un certain Hartmut Sartorius. Or, onze ans plus tôt, deux jeunes filles du bourg avaient disparu sans laisser de traces. Sur la foi de maigres indices, un garçon de vingt ans, Tobias Sartorius, avait été arrêté et condamné à dix ans de prison. Depuis quel ques jours, Tobias est revenu à Altenhain... L’agression dont sa mère a été victime a-t-elle un lien avec ce retour ? Dans le village, Pia et Bodenstein se heurtent à un mur de silence. Mais bientôt une autre jeune fille disparaît et les habitants accusent Tobias Sartorius, même si ce dernier a toujours clamé son innocence. Les preuves manquent, la police piétine et certains villageois semblent bien décidés à prendre les choses en main.
Dans ce deuxième roman du duo Kirchhoff-von Boden - stein, Nele Neuhaus construit une fois de plus une intrigue millimétrée autour des non-dits et de l’atmosphère étouffante d’un petit village allemand. Procédant par dévoilements successifs, elle démonte patiemment les mécanismes d’une erreur judiciaire et analyse magistralement le fonctionnement de ces fascinantes machines à broyer les individus que sont parfois la justice et les préjugés.
Succès colossal à sa sortie, Blanche-Neige doit mourir s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires outre-Rhin. De puis, Nele Neuhaus règne sans partage sur le domaine du “Krimi”.
La critique
Je ne suis pas une habituée au genre polar, mais j'avoue que j'y prends goût. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce deuxième roman de Nele Neuhaus, un best-seller outre Rhin.
On y retrouve le duo Pia Kirchhoff - Oliver Van Boden. (dont des éléments de leur vie privée les rend attachants et sympathiques)
Nous sommes dans le village d'Altenhain, Tobias Sartorius rentre au village après 11 ans pour un meurtre qu'il n'a jamais reconnu de deux jeunes filles dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Par coïncidence on vient de retrouver un corps dans une ancienne cuve à carburant, une nouvelle enquête commence....
Tobias retrouve son père cassé, meurtri, ruiné, il n'a jamais douté de l'innocence de son fils.
Au village le retour de Tobias n'est guère apprécié.
Amélie, nouvellement arrivée au village s'intéresse à l'affaire et à Tobias, elle sera sa seule alliée. Elle ressemble étrangement à Blanche Neige...
Mais qui était Blanche Neige ???
Le village est ligué contre les Sartorius, omerta, représailles, silence, secrets, rancoeurs, jalousie ; il en faudra du courage à Tobias pour résister.
Même si à certains moments on pense avoir compris certaines choses, l'écriture habile de Nele Neuhaus garde bien le suspense et les rebondissements.
Ecrit comme un journal, nous donnant des infos au jour le jour sur les nombreux protagonistes du livre, on avance petit à petit dans l'intrigue.
C'est écrit avec rigueur, l'ambiance est lourde, captivante et l'intrigue bien menée jusqu'au bout.
J'ai beaucoup aimé, cela me donne envie de poursuivre dans ce genre.
Les phrases
Un faux pas, un faux mouvement avec l'homme qu'il ne fallait pas - et plus rien ne serait comme avant.
Il était beau d'une façon inquiétante. L'étroite cicatrice blanche qui s'étendait de son menton à son oreille gauche, au lieu de l'enlaidir, rendait son visage plus intéressant. Quelque chose dans sa façon de le regarder éveilla chez Pia une impression étrange et elle se demanda d'où cela venait.
Le courage de vivre l'avait abandonné, au vrai sens du mot, il s'était barricadé derrière les ruines de sa vie... Elle avait quitté son mari seul, certainement avec mauvaise conscience.Le bonheur de recommencer sa vie ne lui avait pas été accordé, il suffisait de voir le vide sans espoir dans son appartement.
Elle était calme et sereine comme d'habitude et il eut l'impression d'être un marin sur une mer déchaînée qui aperçoit enfin un phare salvateur.
Je m'intéresse au sort des autres parfois un peu trop pour ma tranquilité. Elle soupira. Je ne peux pas m'en empêcher. Quand je vois quelqu'un souffrir, il faut que je l'aide.
Tu as peut-être commis une erreur, dit-elle. Mais quand il y a un problème dans un couple, la faute n'incombe jamais à un seul.
C'était effrayant de penser qu'on peut vivre pendant 25 ans avec un être, dormir dans le même lit, avoir des enfants ensemble, sans réellement le connaître. Il avait souvent rencontré des cas où des proches avaient vécu pendant des années avec un meurtrier, un pédophile, un violeur et qui tombaient des nues lorsqu'ils apprenaient la terrible vérité.
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