Mon lapin Mathilde ALET
Luce Wilquin
Sméraldine
14 x 20,5 cm, 128 pages
ISBN 978-2-88253-490-3
EUR 12.-
Parution 22/08/2014
Quatrième de couverture
Ma ville natale, c’est l’appartement de Papy Louis.
Rien n’a vraiment changé, dans la ville d’enfance de Gabrielle. Ni les balançoires violettes du Jardin des Plantes ni le parfum Chèvrefeuille de sa mère ni les questions qu’elle n’ose poser qu’à sa grande sœur Clara. Un soleil tapageur à la sortie de la messe, un rassemblement autour d’un buffet campagnard, un enterrement est une fête de famille comme les autres. On cause peu et on ne s’enlace pas. Gabrielle préfère parler dans sa tête. Là, la route vers le cimetière ressemble à un départ en vacances, et l’ancien employé de son grand-père, à James Dean. Là, surgissent des moments de vie passée aux airs de rien : un Noël, un croche-pied, un repas à la pizzeria, une photographie en noir et blanc, comme s’ils avaient quelque chose d’important à raconter ensemble ce jour-là.
Rien n’a vraiment changé, sauf qu’aujourd’hui on enterre Papy Louis. Et un enterrement, c’est un jour idéal pour apprendre à crier. Ou pour tomber amoureuse.
Mon avis
Ne vous arrêtez pas à la couverture qui pour moi est le seul élément
négatif de ce premier roman de Mathilde Alet.
Jeune auteur franco-belge, elle nous livre un récit introspectif rempli
d’émotions.
Son monde à elle c’était Grand-Père Louis.
Il était son refuge, son repère,
l’amour, le réconfort. Aujourd’hui c’est
son enterrement. Elle va vivre cette
journée un peu absente. Toute la famille
est là certes, mais les liens sont si ténus. Il y a Clara sa sœur, son inséparable durant
son enfance, d’accord mais aussi
tellement de questions qu’elle n’a jamais posé.
Tellement de non-dits, de communication difficile…
Ces questions qui trottent dans sa tête, les posera-t-elle ?
Obtiendra-t-elle les réponses attendues ?
Le récit se partage en nous décrivant alternativement cette journée d’enterrement et en revivant
des flashs de son enfance, des petits bonheurs, les relations - particulières - avec Olympe sa
mère, Elisabeth (sa grand-mère), Victoire (sa tante). Les souvenirs …
Mais le passé ne construit-il pas le présent ?
Mathilde Alet va à l’essentiel dans son écriture directe, dynamique. Une écriture bien construite, fine et
élégante qui vous plonge au cœur des émotions.
Le roman est court, j’avais envie de continuer à découvrir cette famille, son histoire, mais il en est autrement.
Une belle découverte grâce aux Editions Luce Wilquin. Un auteur prometteur, à suivre.
Une belle découverte grâce aux Editions Luce Wilquin. Un auteur prometteur, à suivre.
Ma note 8/10
Les jolies phrases
J'ai grandi avec des trous. Je me souviens de la présence de ma mère mais pas de sa voix, de son regard mais pas de son iris, de son éclat mais pas de son rire. Elle s'estompe, elle s'éloigne, elle me quitte à nouveau. Elle devient des photos, elle devient des mots, elle meurt à nouveau. Parfois elle réapparaît, elle tout entière, sa vie, sa silhouette, ses cheveux, ses couleurs, son sillage, ses sandales compensées, ses ongles de pied. Parce qu'au hasard d'une rue j'ai croisé une femme, un homme ou une effluve qui porte son odeur, sa démarche ou sa musique. Alors elle me serre dans ses bras, elle est un peu pressée, elle est là à nouveau. Elle est en chair, elle est en paroles, elle est au futur à nouveau.
Après ton coup de fil, j'ai pensé que Papy Louis avait eu une belle vie, et puis je me suis dit qu'au fond je ne savais pas très bien. Finalement, je ne connais pas grand chose de sa vie. Pour moi, il n'a jamais été que Papy Louis et, à trente ans, je le vois encore avec mes yeux d'enfant. C'est peut-être ça, perdre son grand-père : perdre un peu de son enfance.
Ton teint a jauni comme une photographie de famille. La jeunesse n'est pas tant à la mode que la nostalgie.
...si on ne sait pas, on ne souffre pas. C'est con mais c'est comme ça.
J'ai simplement oublié que partir implique d'arriver ailleurs.
Je pense que nous nous sommes trompés de mots, nous avons trop parlé et nous ne nous sommes rien dit. Nous nous aimons mal.
Merci à mon partenaire
J'ai grandi avec des trous. Je me souviens de la présence de ma mère mais pas de sa voix, de son regard mais pas de son iris, de son éclat mais pas de son rire. Elle s'estompe, elle s'éloigne, elle me quitte à nouveau. Elle devient des photos, elle devient des mots, elle meurt à nouveau. Parfois elle réapparaît, elle tout entière, sa vie, sa silhouette, ses cheveux, ses couleurs, son sillage, ses sandales compensées, ses ongles de pied. Parce qu'au hasard d'une rue j'ai croisé une femme, un homme ou une effluve qui porte son odeur, sa démarche ou sa musique. Alors elle me serre dans ses bras, elle est un peu pressée, elle est là à nouveau. Elle est en chair, elle est en paroles, elle est au futur à nouveau.
Après ton coup de fil, j'ai pensé que Papy Louis avait eu une belle vie, et puis je me suis dit qu'au fond je ne savais pas très bien. Finalement, je ne connais pas grand chose de sa vie. Pour moi, il n'a jamais été que Papy Louis et, à trente ans, je le vois encore avec mes yeux d'enfant. C'est peut-être ça, perdre son grand-père : perdre un peu de son enfance.
Ton teint a jauni comme une photographie de famille. La jeunesse n'est pas tant à la mode que la nostalgie.
...si on ne sait pas, on ne souffre pas. C'est con mais c'est comme ça.
J'ai simplement oublié que partir implique d'arriver ailleurs.
Je pense que nous nous sommes trompés de mots, nous avons trop parlé et nous ne nous sommes rien dit. Nous nous aimons mal.
Merci à mon partenaire
2 commentaires:
Je vois que tu as aussi aimé ce roman intimiste. :)
Oui ARGALI ET COMME TOI LE BEMOL DU LIVRE ETAIT LA COUVERTURE
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