lundi 20 juin 2016

L'arabe du futur 2 Riad Sattouf

L'arabe du futur 2

Riad Sattouf





Allary éditions
Roman Graphique
160 pages couleurs
170 X 240 mm |
20,90€
En librairie le 11 juin 2015
EAN : 978-2-37073-054-1


Présentation de l'éditeur


Dans ce second tome, qui couvre la première année d’école en Syrie (1984-1985), il apprend à lire et écrire l’arabe, découvre la famille de son père et, malgré ses cheveux blonds et deux semaines de vacances en France avec sa mère, fait tout pour devenir un vrai petit syrien et plaire à son père.

La vie paysanne et la rudesse de l’école à Ter Maaleh, les courses au marché noir à Homs, les dîners chez le cousin général mégalomane proche du régime, les balades assoiffées dans la cité antique de Palmyre : ce tome 2 nous plonge dans le quotidien hallucinant de la famille Sattouf sous la dictature d’Hafez Al-Assad.

L'auteur



Riad Sattouf est l’auteur de nombreuses bandes dessinées : le best-seller international L’Arabe du futur 1 et 2, traduit en dix-sept langues, Les Cahiers d’Esther, Retour au collège, La Vie secrète des jeunes et Pascal Brutal. Il est l’un des seuls auteurs à avoir gagné à deux reprises le Fauve d’or au festival d’Angoulême (Pascal Brutal 3 en 2010 et L’Arabe du futur en 2015). Il est également cinéaste (Les beaux gosses, César du meilleur premier film ; Jacky au royaume des filles).


Autoportrait

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de cette nouvelle série, Les Cahiers d’Esther ?

Riad Sattouf : Après avoir dessiné pendant 8 ans La Vie secrète des jeunes dans Charlie Hebdo, où je racontais des saynètes observées dans la rue, j’avais besoin de changer d’air, de raconter des choses plus positives. Je n’en pouvais plus de ces histoires déprimantes. J’en voyais de plus en plus d’ailleurs ! Un soir, un couple d’amis est venu dîner à la maison avec leur fille de 10 ans. Elle s’est mise à me raconter des histoires sur ses amies, les jeux dans la cour, les lois de l’attraction entre les élèves, ses groupes préférés, ce qu’elle aime, ce qu’elle déteste, sa vision de notre société… J’avais en face de moi une petite française tout ce qu’il y a de plus normale, et ce qu’elle me racontait m’ouvrait un territoire d’une richesse incroyable ! J’ai tout de suite eu envie d’en faire une bande dessinée. En tant qu’auteur, cela m’apportait énormément d’essayer d’avoir un autre point de vue que le mien sur la jeunesse, celui d’un jeune justement. La jeunesse est un de mes thèmes favoris.

Combien d’albums y aura-t-il en tout ?

RS : J’aimerais suivre Esther jusqu’à ses 18 ans. Cela ferait donc 8 albums. Esther va grandir et changer ! J’ai hâte d’observer les étapes et l’évolution de la construction de sa personnalité.

Pourquoi la jeunesse vous intéresse-t-elle ?

RS : J’aime beaucoup essayer de repérer chez les enfants et les jeunes adolescents, les adultes qu’ils seront plus tard. Leurs comportements, leurs réflexions disent beaucoup sur notre société actuelle et future. Comment leur sont transmises les valeurs morales ? Qu’apprennent-ils et que retiennent-ils de l’histoire ? Que pensent-ils de nous, les adultes ? Comment voient-ils le monde ?

Pourquoi avez-vous tenu à indiquer que les histoires sont inspirées de faits réels ?

RS : Parce qu’elles le sont ! Mon travail part toujours de faits réels. Bien-sûr, je les mets en scène et ne prétend pas les livrer des faits bruts – ce qui d’ailleurs serait impossible – mais je tiens à ce que le lecteur garde dans un coin de sa tête que l’histoire que je raconte a été vécue. Je crois que cela stimule sa capacité d’observation et d’attention au moment où il lâche le livre et retourne dans la vraie vie. Je vois la vraie Esther ou lui téléphone régulièrement et je la laisse me raconter ce qu’elle veut, je lui pose des questions.

La petite fille s’appelle-t-elle vraiment Esther ?

RS : Bien-sûr que non, je tiens à la protéger ! J’ai changé les noms des personnages et des lieux : il est impossible de retrouver quoi que soit.

Que pense-t-elle de la bande dessinée ?

RS : Je dois admettre qu’elle s’en fiche complètement ! Cela ne l’intéresse pas du tout. Elle ne voit pas en quoi ce qu’elle me raconte puisse avoir un intérêt pour qui que ce soit.

Après Charlie Hebdo, vous avez rejoint L’Obs où sont prépubliésLes Cahiers d’Esther. Pourquoi ?

RS : Matthieu Croissandeau, le directeur de L’Obs, m’a proposé de réaliser une page de bande dessinée par semaine pour la nouvelle formule du magazine en Octobre 2014. Je lui ai proposéLes Cahiers d’Esther, et l’idée lui a plu. L’Obs a une grande tradition de la bande dessinée avec Reiser, Bretecher… C’était très émouvant de passer après eux !

La bande dessinée ou le cinéma, que préférez-vous ?

RS : Mon cœur va à la bande dessinée pour la simple raison qu’elle est ma passion la plus ancienne, celle qui m’a tout donné. Elle est comme l’un de mes organes ! Cela paraît un peu pompeux de le dire ainsi, mais c’est comme cela que je le vis.

Qu’a changé pour vous le succès de L’Arabe du futur ?
RS : Hé bien l’ampleur de ce succès m’a surpris, et rendu très heureux, vraiment. L’idée de L’Arabe du futur était de faire une bande dessinée lisible par tout le monde, par les amateurs de bande dessinée, mais aussi et surtout par les gens qui n’en lisent jamais. Les Cahiers d’Esther sont écrits dans la même optique, mais comme un contrepoint à L’Arabe du futur. L’un raconte une jeunesse d’hier au Moyen Orient (la mienne), l’autre raconte une jeunesse d’aujourd’hui en France (celle d’Esther). J’ai hâte de voir les parallèles que vont faire les lecteurs entre ces deux jeunesses.


Mon avis

Lu dans la foulée du premier, on retrouve le petit Riad dans le village syrien de ses grands-parents paternels.  Fini l'insouciance, il a six ans et il est temps qu'il se rende à l'école.

Une école où la violence règne car si on ne connaît pas l'hymne national par exemple, hop un gros coup de règle sur les doigts.  C'est comme cela à chaque désobéissance, cahier oublié, manque de propreté .... hop un bon coup de règle,  à la dure...

 

Faut dire qu'au départ Riad a peur de l'école, étant blond, il se fait traiter de sale juif, la violence est partout à l'école jusque dans les jeux.

On comprend que la place de l'homme dans la société est primordiale, l'aîné doit veiller sur son frère (si peu présent dans l'histoire).  Les femmes n'ont rien à dire et on a envie de secouer Clémentine qui ne se révolte pas de ses conditions de vie difficile (appartement quasi insalubre, pas de confort, pas d'électricité, la place que prend l'Homme...).

Riad commencera également l'apprentissage du Coran et de ses cinq préceptes.

J'ai toujours autant de plaisir à retrouver l'humour de l'auteur et j'ai hâte de lire la suite programmée à la mi-octobre.

Ma note : 8.5/10


Une jolie phrase

Mon père m'a dit que plus on grandit, et plus on comprend.  Et qu'à un moment, tout devient clair, et on ne pose plus de question.



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