Hugh HOWEY
Le livre de Poche 33998
Traduit par Yoann Gentric et Laure Manceau
744 pages
Date de parution: 13/01/2016
ISBN: 9782253183532
Prix : 8,60 €
Résumé
Dans un monde postapocalyptique, quelques milliers de survivants vivent dans un silo souterrain de 144 étages. Presque tout y est interdit ou contrôlé, y compris les naissances. Ceux qui enfreignent la loi sont expulsés en dehors du silo, où l’air est toxique. Avant de mourir, ils doivent nettoyer les capteurs qui retransmettent des images brouillées du monde extérieur sur un écran géant. Mais certains commencent à douter de ce qui se passe réellement dehors.
Hugh Howey est un phénomène éditorial mais aussi un auteur qui sait manier les thèmes sociaux, politiques tout en maintenant une tension fictionnelle très forte.
Christine Ferniot, Télérama.
Silo est un projet littéraire à l’image de l’habitacle qu’il décrit: simple, mais grouillant et hors norme. Une révélation. Hubert Artus, L’Express.
Mon avis
Lu dans le cadre du prix des lecteurs, je vous avoue qu'au départ ce pavé de 736 pages ne me tentait absolument pas. Je ne suis pas adepte de science-fiction mais je me souvenais d'un avis plus qu'enthousiasmant à l'époque, celui de Plume de Cajou et cela m'a encouragée. Grand bien m'en a pris car quelle belle découverte, j'ai adoré.
J''ai été captivée par le récit dès les premières pages en compagnie du shérif Holston et de la disparition de son épouse trois ans plus tôt. Partons à la découverte de ce monde post-apocalyptique où les gens vivent enfermés dans un immense Silo de cent quarante-quatre étages.
La société est hiérarchisée. Un maire, un shérif et le DIT (je ne vous en dis pas plus sciemment ☺) régissent cette population à l'égale d'une grande ville.
Imaginez ; une grande tour de 144 étages enfouie dans le sol. Au sommet, une vision sur le monde extérieur où l'air est toxique, un grand escalier en colimaçon dans lequel les habitants s'entrecroisent et où les "porteurs" font le lien entre les différentes strates de ce silo. Une société où chacun à son rôle. Des fermes qui produisent des aliments, car ce monde vit en autarcie - produisant du pétrole, le raffinant, et tout en bas, dans le fond se trouvent les mécanos produisant l'énergie. C'est là que nous rencontrerons Jules (la fabuleuse Juliet en fait) qui vous accompagnera durant ce récit.
Je n'en dis pas plus car le récit est très bien construit, on découvre peu à peu les rouages de ce petit monde avec beaucoup de réalisme et beaucoup d'humanité. C'est un monde où tout est sous contrôle, c'est une tombola qui détermine si on a le droit de procréer ou non. La société est autoritaire, hiérarchisée.
Par le passé, il y a déjà eu des révoltes, l'insurrection est crainte.
Et si la vérité était ailleurs, si dehors la vie était malgré tout possible ? Lorsque le doute se sème dans l'esprit, que se passe-t-il ? Il ne faut pas douter ni enfreindre la loi sous peine d'aller voir ce qui se passe dehors, d'être nettoyeur et de ne jamais revenir.....
Une atmosphère pesante, entre Science-Fiction et étude psychologique des comportements humains.
Fiction ou réalité ? La frontière semble parfois mince. Beaucoup de questionnement durant la lecture. Les personnages et les détails sont nombreux et indispensables à la compréhension du récit. Les chapitres courts reviennent régulièrement sur l'évolution et la vision des différents protagonistes. Le rythme est parfait. Le suspense est garanti, la tension est réelle et croissante. L'écriture est fluide et addictive. J'ai vraiment envie de terminer cette trilogie.
C'est un coup de coeur et cela tombe bien car c'est le livre retenu pour le mois d'avril.
Ma note : le maximum ♥♥♥♥♥
L'avis d'autres jurés : Pauline, Isabelle, Anne-laure
Les jolies phrases
Exprimer tout désir à s'en aller. Oui. L'infraction suprême. Tu ne comprends pas pourquoi ? Pourquoi c'est interdit ? Parce que toutes les insurrections sont parties de ce désir, voilà pourquoi ?
Les porteurs étaient comme l'air qu'elle respirait, toujours là, à leur service, suffisamment nécessaires pour être partout et tenus pour acquis. Mais la lassitude de la descente avait complètement ouvert ses sens à leur présence. C'était comme un soudain manque d'oxygène, qui lui faisait prendre conscience de leur valeur.
Ne plus attendre que les choses cassent avant de les réparer, mais les réviser et les consolider tant qu'elles marchent encore.
Mieux valait rejoindre un fantôme qu'être hanté par lui. Mieux valait mourir que vivre ce vide.
...les gens étaient comparables aux machines. Ils disjonctaient. Ils déraillaient. Ils pouvaient vous brûler ou vous mutiler si vous ne faisiez pas attention. Son travail était non seulement de comprendre pourquoi ça se produisait et qui était responsable mais aussi de guetter les signes avant-coureurs. Etre shérif, c'était comme être mécano, cela relevait autant de l'art subtil de la maintenance préventive que de la remise en ordre après une panne.
C'était comme la couleur. On ne peut décrire une nouvelle couleur qu'à partir de nuances déjà vues. On peut mélanger du connu, mais pas créer de l'inconnu à partir de rien.
Quel Dieu créerait tant de pierre au-dessous, tant d'air au-dessus, pour ne placer qu'un misérable silo dans l'entre-deux ?
Notre espoir, ce que nos prédécesseurs ont accompli, ce que le monde peut-être, voilà notre héritage.
Ça signifie qu'on ne peut pas changer ce qui est déjà arrivé, mais qu'on peut avoir une influence sur ce qui se passera ensuite.
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