Aki Shimazaki
Actes Sud / Leméac
Mai, 2016
10,0 x 19,0
144 pages
ISBN 978-2-330-05716-9
Prix indicatif : 14, 50€
ISBN 978-2-330-05716-9
Prix indicatif : 14, 50€
Présentation de l'éditeur
Mitsuko tient une librairie d’occasion spécialisée en ouvrages philosophiques. Elle y coule des jours sereins avec sa mère et Tarô, son fils sourd et muet. Chaque vendredi soir, pourtant, elle redevient entraîneuse dans un bar haut de gamme. Ce travail lui permet d’assurer son indépendance financière, et elle apprécie ses discussions avec les intellectuels qui fréquentent l’établissement.
Un jour, une femme distinguée passe à la boutique accompagnée de sa fillette, et les enfants de chacune sont immédiatement attirés l’un par l’autre. Sur l’insistance de la dame et pour faire plaisir à Tarô, bien qu’elle évite habituellement de nouer des amitiés, Mitsuko acceptera de les revoir. Cette rencontre pourrait toutefois mettre en péril l’équilibre de sa famille.
Aki Shimazaki sonde ici la nature de l’amour maternel. Tout en finesse, elle en interroge la fibre et la force des liens.
Mon avis
Une pause. Une friandise littéraire. J'adore Aki Shimazaki, à chaque fois pudeur, simplicité et émotions au rendez-vous. C'est encore le cas cette fois.
Hôzuki est le second volet du nouveau cycle entamé par l'auteure. Comme à chaque fois et c'est sa spécificité, on prend une histoire et celle-ci développe un personnage qui nous dévoilera sa vision des choses ou un pan de sa vie.
On retrouve Mitsuko, entraîneuse le vendredi soir dans un bar de luxe dans Azami, ce ne sera pas le sujet de cet opus. Mitsuko est libraire d'occasion spécialisée en philosophie. Son activité complémentaire du vendredi lui permet de payer l'appartement et les frais d'un enseignement de qualité pour son fils Tarô métis, sourd et muet de naissance.
Un jour, entre dans sa librairie, Madame Sato et sa fille Hanako, à la recherche de livres de philosophie pour son mari diplomate. L'entente est immédiate entre les enfants.
Madame Sato s'interroge sur le nom de la librairie; KITO qui en kanji (idéogramme chinois adapté au japonais) signifie "prière" mais aussi le fruit orange "physalis".
On aborde un peu la religion, en particulier le bouddhisme, la philosophie mais surtout la maternité et plus précisément le lien maternel.
Avec une grande sobriété comme toujours, un style épuré, Aki Shimazaki va à l'essentiel avec énormément de douceur, de tendresse et de pudeur et touche droit au coeur. Sa plume est subtile, intimiste et fait mouche au plus profond de nos sentiments.
C'est un énorme coup de coeur, une pépite.
Les jolies phrases
Je ne crois pas à l'existence d'un Dieu mais je reconnais qu'une chaîne lie les gens que j'ai croisés accidentellement.
Chacun a une vie unique et des problèmes qui pourraient être incroyables. Comme on dit : "La réalité dépasse souvent la fiction." Mais après tout, la vie d'autrui ne regarde personne.
La différence est simple. La religion, c'est de croire, et la philosophie, c'est de douter.
Tu es né pour me sauver la vie. Tu m'as déjà dit ça, mais tu m'as eu parce que je voulais être ton enfant.
"La pensée est une prérogative de l'humain." Je ne savais pas de qui il tenait ce cliché, mais je n'y trouvais que de l'arrogance. Je lui avais dit : "Les animaux aussi parlent, observent, réfléchissent, se souviennent, ont peur, se battent, se cachent... Ils ne vivent pas seulement par instinct, ils pourraient avoir une pensée possiblement plus sage que celle des hommes.
Je crois toujours qu'il y a des raisons ou des sens dans chaque rencontre. Regardez nos enfants ! Ils se sont croisés dans ce monde pour devenir de bons amis. Je suis sûre qu'ils étaient aussi des amis dans une vie antérieure.
Mitsuko, sais-tu quel est le but des religions ? C'est de libérer de la douleur de la vie et de la mort. Le bouddhisme ne fait pas exception. Ce en quoi il est différent des autres religions, c'est que les bouddhistes tentent par eux-mêmes d'atteindre l'éveil, alors que les monothéistes comptent sur leur dieu pour arriver au paradis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire