samedi 2 mars 2019

Bel-Ami - Guy de Maupassant

Bel-Ami                      Guy de Maupassant




Folio Classique 3227
Première parution en 1886

Chez Folio en 1976
Édition de Jean-Louis Bory
Nouvelle édition en 1999
Pages : 448
ISBN : 9782070409358
Prix : 3.5 €

Présentation de l'éditeur

Georges Duroy, dit Bel-Ami, est un jeune homme au physique avantageux. Le hasard d'une rencontre le met sur la voie de l'ascension sociale. Malgré sa vulgarité et son ignorance, cet arriviste parvient au sommet par l'intermédiaire de ses maîtresses et du journalisme. Cinq héroïnes vont tour à tour l'initier aux mystères du métier, aux secrets de la mondanité et lui assurer la réussite qu'il espère. Dans cette société parisienne en pleine expansion capitaliste et coloniale, que Maupassant dénonce avec force parce qu'il la connaît bien, les femmes éduquent, conseillent, œuvrent dans l'ombre. La presse, la politique, la finance s'entremêlent. Mais derrière les combines politiques et financières, l'érotisme intéressé, la mort est là qui veille, et avec elle, l'angoisse que chacun porte au fond de lui-même.

L'auteur

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Nationalité : France
Né(e) à : Tourville-sur-Arques , le 05/08/1850
Mort(e) à : Passy , le 06/07/1893
Biographie :

Henry-René-Albert-Guy de Maupassant est un écrivain français.

Il passe une enfance heureuse à Étretat, au bord du littoral normand et reçoit son instruction d’un abbé et de sa mère, qui possède une vaste culture littéraire. Les parents de Guy déménagent souvent. Il passe donc le reste de son temps entre le port et la campagne, où il se lie avec les pêcheurs et les paysans des environs qui lui inspireront plus tard plusieurs personnages.

Il intègre le lycée de Rouen en 1868. Il commence à écrire ses premiers sonnets à l'âge de 13 ans.

Au sortir du collège, Maupassant est mobilisé pour la guerre de 1870 contre la Prusse. Il sert dans l’intendance à Rouen jusqu’à la débâcle de 1871.

Il travaille ensuite à Paris comme fonctionnaire au Ministère de la Marine pendant près de dix ans, puis au Ministère de l’Instruction publique. Il se consacre pleinement à l’écriture en 1880. C'est cette même année qu'il reçoit la reconnaissance du public. Il est introduit dans les milieux littéraires par Flaubert qui le considère comme son fils spirituel.

Dans les dernières années de sa vie, Maupassant est atteint de troubles nerveux dus à la syphilis. Son aversion progressive pour la société, qui croît à mesure que sa paranoïa augmente, le conduit à vivre reclus. Dépressif, physiquement diminué et sombrant peu à peu dans la folie, il décède à l’âge de 43 ans.

Guy de Maupassant a marqué la littérature française par ses six romans, dont "Une vie" (1883), "Bel-Ami" (1885), "Pierre et Jean" (1887-1888, avec sa célèbre préface dans laquelle il expose sa vision du roman naturaliste et critique le genre de l’étude psychologique), et surtout par ses nouvelles (parfois intitulées contes) comme "Boule de suif", qui l'a fait connaître, les "Contes de la bécasse" (1883) ou "Le Horla" (1887).

Source : Babelio

Mon avis

Envie de relire un classique, ce roman publié en 1885 avant de lire la suite imaginée par Harold Cobert  "Belle-Amie"

Georges Duroy est fils de paysans , originaire de Rouen.  Sans diplôme, après avoir effectué deux ans de service dans l'armée d'Afrique, il monte à Paris dans le but de devenir riche. Il travaille aux chemins de fer et sans le sou lorsqu'il croise un ancien du régiment, son ami Forestier, journaliste à "La vie française".  Celui-ci lui propose de travailler avec lui au journal et le convie à un dîner où il rencontrera entre autres Monsieur et Madame Walter (le directeur du journal), Madame Clothilde de Varenne et bien entendu Madeleine Forestier.

Peu à peu il évoluera au journal.  Ce séducteur dans l'âme n'hésitera pas à user de son charme pour gravir peu à peu les échelons de la société en se servant de la gente féminine. Duroy sera rapidement surnommé Bel-Ami auprès de ces dames.

Guy de Maupassant a une plume fluide et agréable, il nous décrit de manière exquise les femmes, leurs charmes et la société du dix-neuvième siècle, en particulier la bourgeoisie, ses dîners mondains et sorties au théâtre.  

Maupassant décrit le monde du journalisme, il n'est pas tendre, un milieu oisif où le temps libre très présent permet batifolage et maîtresses.  Un milieu où les interviews en direct n'avaient pratiquement pas lieu, se contentant de rapporter les ouï dires , ou d'écrire ce que les lecteurs avaient envie de lire.

Un milieu qui permettait de mettre et démettre le pouvoir, en mettant en avant ou non des hommes politiques.

Walter le directeur du journal est avant tout un home d'affaires, et utilise volontiers son journal à dessein dans le but de soutenir ses affaires financières et s'enrichir.  Au 19ème, l'argent et l'apparence étaient essentiels.  Paraître en société, être parvenu et en jeter plein la vie aux autres était synonyme de réussite.

Un récit intemporel que j'ai beaucoup aimé même si le personnage de Duroy  attachant au départ pouvait devenir détestable et insupportable à d'autres.  Un "Bel-ami" qui ne laisse certes pas indiffèrent.

Ma note : 9/10

Les jolies phrases

Cela sentait la misère honteuse, la misère en garni de Paris. Et une exaspération le souleva contre la pauvreté de sa vie.  Il se dit qu'il fallait sortir de là, tout de suite, qu'il fallait en finir dès le lendemain avec cette existence besogneuse.

C'est un malin, c'est un roublard, c'est un débrouillard qui saura se tirer d'affaire.  Et s'il s'était promis en effet d'être un malin, un roublard et un débrouillard.

Oui, je ferai la sauce, mais il me faut le plat.

Les huîtres d'Ostende furent apportées, mignonnes et grasses, semblables à de petites oreilles enfermées en des coquilles, et fondant entre le palais et la langue ainsi que des bonbons salés.

Il n'avait jamais songé aux filles de son directeur que comme on songe aux pays lointains.

Les épaves de la noblesse sont toujours recueillies par les bourgeois parvenus.

Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c'est mourir.  Vivre enfin, c'est mourir!

Il est si profond et si triste, le silence de la chambre où l'on vit seul.  Ce n'est pas seulement un silence autour du corps, mais un silence autour de l'âme, et, quand un meuble craque, on tressaille jusqu'au coeur, car aucun bruit n'est attendu dans ce morne logis.

Une vie ! quelques jours, et puis plus rien ! On naît, on grandit, on est heureux, on attend, puis on meurt.

Voilà pourtant la seule chose de la vie : l'amour ! tenir dans ses bras une femme aimée ! Là est la limite du bonheur humain;

Je veux faire pénétrer en vous ma tendresse, vous la verser dans l'âme, mot par mot, heure par heure, jour par jour, de sorte qu'enfin elle vous imprègne comme une liqueur tombée goutte à goutte, qu'elle vous adoucisse, vous amollisse et vous force, plus tard, à me répondre : "Moi aussi je vous aime".

...j'ai justement sur moi la clef du confessionnel.  Et fouillant dans sa poche, il en tira un anneau garni de clefs, puis il en choisit une, et il se dirigea, d'un pas rapide, vers les petites cabanes de bois, sorte de boîtes aux ordures de l'âme, où les croyants vident leurs péchés.

Car les paroles d'amour, qui sont toujours les mêmes, prennent le goût des lèvres dont elles sortent.

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