dimanche 11 juillet 2021

Un fils à maman - Véronique Mougin

 Un fils à maman - Véronique Mougin









Flammarion
Parution : 10/02/21
Pages : 352ISBN : 9782081518858
Prix : 21 €


Présentation de l'éditeur

Quelle mouche a donc piqué Charly Picassiette ?
À peine majeur, il veut quitter sa mère poule, leur ferme des collines, leur village. Paris l’attend, paraît-il, et puis la gloire : le garçon s’apprête à publier un « roman » très autobiographique où tous ses proches pourront se reconnaître.
Mais Madame Picassiette et ses voisins ne l’entendent pas de cette oreille : pas question de laisser le mioche gâcher sa vie et raconter la leur.
Au Chandoiseau (14 habitants, 3 chèvres), l’heure de la mobilisation générale a sonné…


Véronique Mougin




Véronique Mougin est journaliste et romancière. Elle a publié plusieurs essais sur la pauvreté et les sans-abri. Après Pour vous servir (Flammarion, 2015) et Où passe l’aiguille (Flammarion, 2018), Un fils à maman est son troisième roman.

Photo Astrid di Crollalanza © Flammarion












Mon avis

Chandoiseau, un petit village rural, sa campagne, son lac, sa médiathèque et la ferme de "la Bogue" alias Jo Picassiette.  

Tout allait bien jusque là, Charly Piccasiette aidait sa mère Jo à la ferme , oui mais voilà...  Charly a dit non !  Piqué par le virus de l'écriture depuis tout petit, il a un roman à finir alors il n'aidera plus, il n'en a plus le temps !

En effet, Auguste St Morize, éditeur, vient de lui proposer un contrat, il sent que Charly a du talent.  Il ne commettra pas l'erreur de ses ancêtres qui ont refusé de publier des plumes célèbres.

Dans ce roman on découvre des personnages hauts en couleur; la vieille Suzanne, la voisine qui lorsque Charly était petit apportait des livres en douce dans sa valise... car il faut dire que Charly a été biberonné et éduqué avec un seul livre par sa mère "La Bogue" celui qu'elle considère un peu comme sa "Bible"; "Sagesses indiennes".   

Charly a découvert l'amour des mots et la médiathèque à l'âge de dix ans.  Il prend aujourd'hui son émancipation et c'est très dur pour Jo la maman poule de lâcher son "poussin".  C'est encore plus difficile lorsqu'elle découvre que "la révolte", le manuscrit de Charly parle du village, de ses habitants et de la lutte menée contre le supermarché du village , un portrait peu sympathique pour les habitants du cru.

C'est un récit teinté d'humour auquel j'ai eu du mal d'y adhérer.  Un roman qui parle du pouvoir des mots, car c'est en utilisant les romans et autres références littéraires que Jo Picassiette va essayer de comprendre son fils en y cherchant des réponses.  C'est le cri d'amour d'une mère qui veut récupérer ce fils qu'elle a l'impression de perdre.

J'ai eu du mal à prendre du plaisir dans la première partie du roman qui à mon sens aurait pu être allégée, me perdant un peu dans le flot de personnages mais ce n'est que mon ressenti lié sans doute à une période de fatigue et à un manque de concentration.

Ma note : ***

Les jolies phrases

L'inquiètude est le passe-temps des vieux, figure-toi, avec la télé.

D'innombrables écrivains trempaient la plume dans les larmes noires du deuil et offraient à leur chère défunte un tombeau de papier plus ou moins abrasif, ce qui était plus amusant que de fleurir du marbre et pouvait rapporter gros. 

De son fauteuil au grenier, Suzanne voyait clairement les choses : plus la Bogue contrarierait la vocation littéraire de son fils, moins il en démordrait.  La déception, la colère, la tristesse, toutes ces fatigantes émotions parentales gaspillées en disputes multiples et en vaines contre-propositions exacerberaient son désir d'écrire, quand la vie elle-même se chargerait sans doute de tordre le cou à son ambition. 

Elle avait désormais pour objectif de ne garder en rayon que les livres Bouleversants, Inoubliables, Salutaires, bref, les véritables Oeuvres Universelles - méthode B.I.S.O.U., à breveter.

Un herbier, voilà ce que le fils avait fait de la ferme et de son peuple : il les avait vidés de leur sève, accrochés côte à côte et décrits, idem pour le grand noyer, et les poules, et le lac, il avait tout asséché, Charly, y compris et surtout sa mère.

2 commentaires:

Philippe D a dit…

Je n'ai pas aimé plus que toi. Ce n'est pas le livre du siècle.

nathalie vanhauwaert a dit…

tu as raison , je me suis même un peu forcée ... pas trop aimé cet humour ... Les goûts, les couleurs...