La vie clandestine - Monica Sabolo
La Blanche
Parution : 18 août 2022
Pages : 320
Isbn : 9782072900426
Prix : 21 €
Présentation de l'éditeur
La vie clandestine, c’est d’abord celle de Monica Sabolo, élevée dans un milieu bourgeois, à l’ombre d’un père aux activités occultes, disparu sans un mot d’explication. C’est aussi celle des membres du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe, objets d’une enquête romanesque qui va conduire la narratrice à revisiter son propre passé.
Comment vivre en ayant commis ou subi l’irréparable ? Que sait-on de ceux que nous croyons con-naître ? De l’Italie des Brigades rouges à la France des années 80, où les rêves d’insurrection ont fait place au fric et aux paillettes, La vie clandestine explore avec grâce l’infinie complexité des êtres, la question de la violence et la possibilité du pardon.
Monica Sabolo
Monica Sabolo est une journaliste et romancière française.
Elle a grandi à Genève en Suisse où elle fait ses études. Après avoir milité pour la défense pour les animaux, au sein du WWF en Guyane puis au Canada, elle travaille à Paris en 1995 comme journaliste pour un nouveau magazine français "Mer et Océans".
Monica Sabolo passe dans les rédactions des magazines "Voici" et "Elle". Au lancement de "Grazia" (Mondadori France), elle est recrutée comme rédactrice en chef "Culture et People".
En 2000, elle publie son premier roman, "Le Roman de Lili". Elle réitère cinq ans plus tard, en 2005, avec "Jungle".
Début 2013, elle prend un congé sabbatique de quelques mois pour écrire un troisième roman, "Tout cela n'a rien à voir avec moi" (2013), pour lequel elle reçoit la même année le prix de Flore.
En janvier 2014, Monica Sabolo quitte "Grazia" et le journalisme pour se lancer dans une nouvelle activité : l'écriture de scénario. "Crans-Montana" (2015) obtient le grand prix SGDL du roman 2016.
En 2017 elle publie "Summer", finaliste du Prix Goncourt des lycéens et finaliste du Prix du roman des étudiants France Culture - Télérama, roman pour lequel Monica Sabolo a reçu le Prix des lecteurs de la Fête du Livre de Bron 2018.
Il sera suivi en 2019 par le roman "Eden", pour lequel elle s'égare dans les bois de Colombie-Britannique, émerveillée par les lieux et horrifiée par le sort des femmes autochtones.
Source : Babelio
Elle a grandi à Genève en Suisse où elle fait ses études. Après avoir milité pour la défense pour les animaux, au sein du WWF en Guyane puis au Canada, elle travaille à Paris en 1995 comme journaliste pour un nouveau magazine français "Mer et Océans".
Monica Sabolo passe dans les rédactions des magazines "Voici" et "Elle". Au lancement de "Grazia" (Mondadori France), elle est recrutée comme rédactrice en chef "Culture et People".
En 2000, elle publie son premier roman, "Le Roman de Lili". Elle réitère cinq ans plus tard, en 2005, avec "Jungle".
Début 2013, elle prend un congé sabbatique de quelques mois pour écrire un troisième roman, "Tout cela n'a rien à voir avec moi" (2013), pour lequel elle reçoit la même année le prix de Flore.
En janvier 2014, Monica Sabolo quitte "Grazia" et le journalisme pour se lancer dans une nouvelle activité : l'écriture de scénario. "Crans-Montana" (2015) obtient le grand prix SGDL du roman 2016.
En 2017 elle publie "Summer", finaliste du Prix Goncourt des lycéens et finaliste du Prix du roman des étudiants France Culture - Télérama, roman pour lequel Monica Sabolo a reçu le Prix des lecteurs de la Fête du Livre de Bron 2018.
Il sera suivi en 2019 par le roman "Eden", pour lequel elle s'égare dans les bois de Colombie-Britannique, émerveillée par les lieux et horrifiée par le sort des femmes autochtones.
Source : Babelio
Mon avis
Monica Sabolo est à la recherche d'inspiration pour son prochain roman. C'est en entendant l'émission "Affaires sensibles", qu'elle pense l'avoir trouvé. Ecrire sur le groupe "Action Directe". Elle est, à ce moment à des lieues de penser que ce sujet la rapprochera de son histoire.
Commence alors un travail titanesque, une enquête de grande envergure sur "Action Directe". Souvenez-vous, c'était un groupe terrorriste qui a sévi en France de 1979 à 1987, avec plus de 80 attentats à son actif.
Il était composé de jeunes personnes : Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Jean-Marc Rouillon et Georges Cipriani.
Le 17 novembre 1986, Action Directe a franchi une limite et est devenu sanguinaire, le PDG de Renault, Georges Besse fut froidemment assasiné.
"Je ne savais pas encore que les années Action Directe étaient faites de ce qui me constitue : le secret, le silence et l'écho de la violence."
En avançant dans son enquête, et en se penchant sur les quatre jeunes "ennemis publics n°1", pour comprendre pourquoi on sombre dans la violence, Monica Sabolo va les voir comme des êtres humains avec leurs failles. Elle va se rendre compte qu'il y a un parallèle entre cette histoire et la sienne.
C'est un début de roman un peu confus car les deux histoires s'alternent et on ne voit pas de suite ce qui les unit. Monica Sabolo nous parle d'elle, nous livre l'intime, la découverte que Y. Sabolo n'est pas son vrai père, elle prend conscience aussi de l'inceste qu'elle a subi par ce collectionneur d'art précolombien, de ce que la mémoire peut enfouir.
Elle nous propose une double enquête, celle d'Action Directe et celle sur son passé, ses origines. Les deux affaires vont s'entremêler pour exorciser le mal.
C'est une écriture magnifique, maitrîsée, tout en délicatesse et sincérité qui nous livre un récit sur la mémoire, sur le mécanisme de dissociation qui lui a permis de surmonter l'inceste. Peu à peu tout s'éclaire, la limite entre le bien et le mal qui la lie au roman.
Un récit qui l'amène de la mémoire collective à la mémoire intime, d'un trauma collectif à un trauma intime.
Ma note : ♥♥♥♥
Les jolies phrases
Je ne savais pas encore que les années Action Directe étaient faites de ce qui me constitue : le secret, le silence et l'écho de la violence.
Il n'y a rien de plus redoutable que de vivre dans un système capitaliste avec des gens qui ne le sont pas.
Le réel s'adresse-t-il toujours à notre part secrète, inconnue de nous, qui nous mène exactementlà ou elle le désire ? Serait-il possible que l'Histoire be parle en vérité que de nous-même ?
Quand il y a de l'amour, il ne doit pas y avoir de limites !
Nous nous racontons une histoire, puis nous la réécrivons, au fil du temps. Ce spectre fantasque s'appelle la mémoire . Le souvenir est un organisme vivant, un corps autonome, qui s'auto-génère. Personne ne ment, le spectre a juste pris la main.
J'aimerais lui demander comment on fait pour vivre hors de la fiction, pour habiter le réel et le présent. Comment faire en particulier quand dans un mouvement irrépressible, le passé se met à remonter à la surface à la façon d'un cadavre gonflé d'eau.
L'amour est la seule chose intéressante à vivre, la seule qui puisse nous sauver.
Cet aquarium est notre famille en miniature : un milieu trouble, à l'abandon. Une vitrine que l'on a entretenur pendant quelque temps avec un soin maniaque, l'exposant fièrement aux regards, mais qui nécessite une telle énergie, pour imiter le réel, que finalement, on lâche tout, d'un seul coup, exténué. L'aquarium est là sous nos yeux, mais on ignore ce qui s'y déroule, derrière le rideau d'algues. Personne n'y prête plus attention.
Ce qui n'existe pas insite, insiste pour exister.
"Imaginez-vous que vous parliez chimois à des interlocuteurs espagnols : vous pouvez parler doucement, supplier, crier, pleure, cela ne change rien, ils ne comprennent pas le chinois."
Les mots empêchés ressurgissent, en un autre lieu, un autre temps. Tel pourrait être l'emblème de cette histoire : un oiseau, un message arrimé à la patte, qui aurait mis près d'un demi-siècle à trouver un destinataire.
Façonné pour tromper, le masque semble cacher les choses au profit d'un simulacre, mais sa fonction réelle est de révéler. Ce n'est pas seulement un instrument de sacrifice ou d'initiation : c'est avant tout un symbole permettant d'accéder à la réalité.
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