vendredi 5 décembre 2025

Jeux de lumière - Daniel Kehlmann

 Jeux de lumière -  Daniel Kehlmann















Actes Sud
Lettres allemandes
Parution : février 2025
Traduite de l'allemand par Juliette Aubert-Affholder
Pages : 416
ISBN : 978-2-330-20134-0
Prix : 23.50 €

Présentation de l'éditeur

Le réalisateur G. W. Pabst tourne en France au moment où Hitler prend le pouvoir outre-Rhin. Fuyant l’horreur qui se dessine dans cette nouvelle Allemagne, il se réfugie à Hollywood, mais là-bas, celui qui fut l’un des maîtres du cinéma allemand d’avant-garde, qui a dirigé les plus grandes stars du muet, n’est qu’un réalisateur parmi d’autres. Même Greta Garbo, qu’il a immortalisée dans "La Rue sans joie", ne peut rien pour lui. Lorsqu’il apprend que sa vieille mère est malade, Pabst rentre dans son Autriche natale, annexée par
l’Allemagne nazie, mais la guerre éclate et les frontières se ferment. Bloqué dans le Troisième Reich, Pabst est vite confronté à la brutalité du régime. Bientôt Goebbels, le ministre de la Propagande du Reich, veut faire tourner le génie du septième art. Persuadé de pouvoir résister à ses avances et de ne se plier à aucune autre dictature que celle de l’art, Pabst fait alors le premier pas vers un enlisement sans retour.
Daniel Kehlmann revisite avec maestria la vie de l’un des géants du cinéma et montre ce que peut la littérature : se rapprocher de la vérité par l’invention.



Daniel Kehlmann

Né en 1975 à Munich, Daniel Kehlmann a passé son adolescence à lire Nabokov et Borges. Après des études de philosophie et de littérature à l’université de Vienne, il a publié son premier roman à 22 ans, La Nuit de l’illusionniste, publié dans une version revue et abrégée chez Actes Sud en 2010.

Les Arpenteurs du monde (Actes Sud, 2007 ; Babel n°940), le plus grand phénomène littéraire allemand depuis des décennies, a été traduit dans une quarantaine de langues. En France, critique et public ont été enthousiastes. Il a publié chez Actes sud son roman Friedland en 2015. Le Roman de la vie de Tyll L’Espiègle s’est vendu à 500 000 exemplaires en Allemagne.


Lauréat d’une douzaine de prix littéraires, il vit actuellement entre Berlin et New York

Portrait © Sven Paustian     Source: Actes Sud

Une lecture de mon mari



Traduit de l’allemand, ce roman nous raconte la vie du réalisateur allemand G.W. Pabst avant et pendant la seconde guerre mondiale.

Le titre est un peu déroutant car s’il y a bien un court chapitre sur la rencontre entre Greta Garbo et Pabst, on ne parle nullement de Goebbels. Ce n’est donc pas un roman à proprement parler sur la seconde guerre mais sur le combat que Pabst va mener pour pouvoir continuer à faire des films tout en se préservant d’être étiqueté nazi.

Pabst était exilé en Californie avec son épouse et son fils avant la guerre. Là il va tourner un film qui se révèle être un bide commercial. On voit alors lui proposer au mieux des rôles d’assistant ce qu’il refuse. Il reçoit alors un message comme quoi sa mère vivant en Autriche est très malade. Il décide alors de retourner en Europe mais arrivé là-bas, la guerre éclate et Pabst se retrouve coincé, il ne peut plus sortir d’Autriche. Le régime nazi le considère comme communiste ce qu’il réfute. Pour obtenir sa redemption, il va devoir travailler pour le 3ème Reich. Il va heureusement éviter les films de propagande nazie pour faire des films plutôt dans un registre de comédie. Il sera aussi assistant sur un film de Leni Riefenstahl, la réalisatrice attitrée de Hitler ce qui ne se passera pas très bien. Vers la fin de la guerre, Pabst va adapter le roman d’un écrivain nazi, Karrasch du titre de Molander. Pabst veut vraiment faire le film de sa vie, braver les difficultés de tournage en plein débâcle de l’armée allemande. Cette partie du roman est particulièrement haletante digne d’un thriller.

Le livre se découpe en chapitres qui nous narrent autant des moments de tournage que la vie menée par Pabst et sa famille en Autriche et en Allemagne. Ce tiraillement continu entre servir le Reich tout en ne faisant pas de politique et en restant silencieusement anti-nazi.

Pabst c’est aussi Loulou avec Louise Brooks cette actrice américaine dont il sera amoureux mais qu’il ne pourra jamais conquérir.

Une lecture passionnante qui donne un éclairage sur le travail des cinéastes sous le régime nazi.




Sa note : 9/10

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