Ces Lignes qui tracent mon corps - Mansoureh Kamari ♥♥♥♥♥
Parution : 10/09/25
Pages : 200
Isbn : 9782203290006
Prix : 24 €
Présentation de l'éditeur
Un album qui met en lumière l’oppression des femmes en Iran.
En Iran, selon la loi islamique, le père de famille est propriétaire du sang de ses enfants, il ne peut donc être poursuivi pénalement s’il s’en prend à sa progéniture. De là découle en partie la construction de la société iranienne où l’homme a les pleins pouvoirs, notamment sur les femmes, en toute impunité. Mansoureh Kamari se souvient ici de son enfance et de son adolescence sous ce joug masculin. Elle expose des faits : les interdictions multiples (rire, chanter, danser, aimer), la possibilité d’être mariée à 9 ans, exécutée à 15, après avoir été violée... Elle raconte les agressions sexuelles répétées, dans la rue, le taxi, chez le médecin, à la fac... Et la peur constante, l’impuissance, l’incapacité à maîtriser son destin. Mais Mansoureh a fuit l’Iran, elle a réussi à sortir de cette oppression permanente, et cet album est aussi l’histoire d’une métamorphose, celle d’une femme recouvrant sa liberté.
Mansoureh Kamari
Mansoureh Kamari est née et a grandi à Téhéran, en Iran. Elle y a obtenu son diplôme en dessin industriel mais a toujours été passionnée par le cinéma d’animation.
Après son arrivée en France en 2011, elle a poursuivi ses études en cinéma d’animation aux Gobelins à Paris. Depuis 2015 elle travaille pour les studios d’animation en tant que dessinatrice des personnages, en France et à l’étranger.
"Les lignes qui tracent mon corps" (2025) est son premier album de bande dessinée.
Après son arrivée en France en 2011, elle a poursuivi ses études en cinéma d’animation aux Gobelins à Paris. Depuis 2015 elle travaille pour les studios d’animation en tant que dessinatrice des personnages, en France et à l’étranger.
"Les lignes qui tracent mon corps" (2025) est son premier album de bande dessinée.
Source Casterman
Mon avis
Mansoureh pose comme modèle vivant, on entend juste les traits de fusain qui dessine son corps de manière bienveillante. Elle s'évade vers son passé et se souvient de son enfance. Les planches représentant le corps en mouvement sont couleur chair, elles passent au gris et noir, lourdes de tristesse pour sa vie à Téhéran.
Elle se souvient de sa petite enfance, de ses jeux en toute liberté avec son frère qui se sont terminés lors de l'entrée à l'école à l'âge de 7 ans. Fini de rire, commence alors la loi de l'interdit, le port d'un petit voile, de jupes au dessous du genou. Elle se souvient de la tristesse de sa mère, des tâches ménagères, de son asservissement à un seul homme, son père, celui dont elle a peur.
A 9 ans en Iran, une fille reçoit le voile fleuri - Jashn-e-taklif - marquant le passage à l'âge adulte, le droit d'être donnée en mariage par le simple consentement du père. Elle se souvient des INTERDICTIONS : rire, marcher librement, de sport, de chant, de danse, de s'habiller comme elle le veut, d'être elle-même.
Aujourd'hui, elle a fait le choix d'être modèle vivant, de dessiner, mais cela ne l'empêche pas de replonger à nouveau dans sa vie passée, avec le poids de la honte, la peur, le devoir d'accepter le regard et les gestes déplacés des hommes, la peur de payer de sa vie comme ses cousines pour avoir été en possession d'un tract dissident, et d'être violée avant d'être mise à mort.
Un récit fort, qui secoue, qui émeut et témoigne de la condition des femmes paralysées par la peur, cette peur, séquelle de ce passé qui fait perdre confiance, qui rabaissait son talent et son devenir d'artiste. Un témoignage bouleversant, d'espoir qui nous montre l'éclosion d'un talent, d'une femme recouvrant sa liberté.
À lire absolument !
Coup de ♥



Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire