mardi 13 janvier 2015

Le dernier lendemain Ryan David JAHN 9/10

Le dernier lendemain


ACTES SUD
ACTES NOIRS
Novembre, 2014
14,5 x 24,0
416 pages
traduit de l'anglais (États-Unis) par : Vincent HUGON
ISBN 978-2-330-03039-1
prix indicatif : 23, 00€


Quatrième de couverture



Avril 1952. Los Angeles. Sandy Duncan bricole une arme à feu et abat son beau-père d’une balle dans la tempe. Le garçon de treize ans tente de faire passer son geste pour le crime d’un tueur en série en gravant sur le front du cadavre un symbole inspiré d’une de ses BD favorites, mais la supercherie ne trompe pas longtemps la police. Une amie de sa mère, comme elle entraîneuse et prostituée occasionnelle, et qui collectionne les clichés compromettants pris à l’insu de ses clients, décide de faire chanter le procureur chargé de l’affaire pour qu’il innocente le jeune garçon. Mais elle ignore qu’elle enclenche un engrenage infernal.
De l’autre côté des États-Unis, Eugene Dahl, le créateur de la BD incriminée, trouve une lettre de chantage punaisée sur sa porte. Suivant les instructions, il se rend dans un hôtel du centre-ville. Il ne sait pas qu’il va y trouver un cadavre, ni qu’on va tenter de lui coller le meurtre sur le dos. Contraint à la fuite, il va devoir, pour laver son nom, mettre au point un plan qui implique des actes bien pires que ceux qui lui sont reprochés. Le tout avec les flics au train.
Des bas-fonds de Los Angeles à la mafia de la côte est, Ryan David Jahn met en scène des personnages broyés par la mécanique aveugle du réel. Renouant avec le thriller choral, il signe avec Le Dernier Lendemain son roman le plus ambitieux.




En partenariat avec 


     

que je remercie chaleureusement



Mon avis

1952, Los Angeles.  Sandy a treize ans. Il tue son beau frère avec une arme qu'il a bricolé et met en scène son crime comme s'il s'agissait de l'oeuvre d'un tueur en série en gravant sur le front de sa victime un symbole inspiré d'une de ses bd's favorites.

Très vite, la supercherie est découverte.

Candice, la mère de Duncan est partagée entre mère et épouse, elle veut protéger son fils malgré son chagrin.  Sa copine Vivian lui vient en aide.  Elle possède des clichés compromettants pris à l'insu de ses clients.  Elle compte bien faire pression sur Seymour, le procureur du Comté.

On imagine alors un lien avec l'auteur de BD, Eugène Dahl, ayant publié ses bd's à l'époque chez Manning, dit La Machine..  Et si la bd était responsable de tout cela ...

Mais on a mis en route un engrenage très dangereux, que ce soit bien clair on ne touche pas à La Machine, chef de la mafia.

Ce roman choral est très très bien construit. Il nous emmène dans l'Amérique des années cinquante faussement puritaine, dans un Los Angeles industriel bien loin du clinquant d'Hollywood.  Dans une Amérique pauvre aussi.

Propre du roman choral, une multitude de personnages vont se croiser.  Comment imaginer que leurs destins vont se croiser.

- Eugène Dahl, laitier, écrivain raté autrefois auteur d'une bd au succès éphémère.
- Candice, la veuve obligée de laisser son fils la nuit aux mains de son mari, sans voir la réalité en face, obligée de travailler de nuit comme serveuse.
- Carl, l'inspecteur de police sombrant peu à peu dans le monde de la drogue suite au décès de son épouse  dont il ne se remet pas.
- Teddy Stuart, un comptable de Manning dit La Machine, le chef de la mafia
- Evelyn, est-elle sincère dans ses sentiments pour Eugène ?
- Et la politique dans tout cela, tirer profit de la situation à des fins électorales, ce n'est pas vraiment neuf, mais quant tout s'enlise...

J'ai aimé ce récit à l'écriture fluide.  Tout se construit petit à petit.  Ces itinéraires se croisent dans cet engrenage que plus rien, ni personne ne peut arrêter.

Un beau récit, je vous le conseille.

Grand merci à Actes Noirs pour cette découverte.

Ma note : 9/10


Les jolies phrases

Les gens voient ce qu'ils veulent voir, ou ce qu'ils ont besoin de voir. Et parfois les deux se confondent.

Il est des faits invisibles de l'extérieur qui peuvent altérer les relations entre deux personnes. Des riens qui s'accumulent un à un. Il faut plus d'un coup de hache pour abattre un arbre, mais à la longue, il finit par tomber. Et parfois, c'est le bûcheron qu'il tombe.

Mais la panique paralyse l'esprit.  L'émotion prend le dessus.  On sait qu'on doit faire quelque chose et on fait le premier truc auquel on pense, si bizarre ou si stupide soit-il, rien que pour s'activer. C'est le fait d'agir, de réagir qui est important plus que la nature de l'action.

Les leçons les plus douloureuses sont celles que l'on retient le mieux.

Des gens ordinaires peuvent être d'une surprenante brutalité.

C'est le problème, avec la réalité.  On a beau se voiler la face, elle est là.

Tu sais ce que c'est, la plupart des secrets ?  Ce sont des trucs dont tout le monde est au courant mais dont on ne parle qu'à voix basse.  Dès lors que plus d'une personne en a connaissance, ce n'est plus un secret.

1 commentaire:

Virginie a dit…

tu me donnes envie !! Je l'inscrit sur ma liste, j'avais repéré cette couv' en librairie et j'aime beaucoup ce que fait Actes Sud !