dimanche 22 novembre 2015

AZAMI Aki Shimazaki ♥♥♥♥♥

AZAMI

Aki Shimazaki

Azami

Actes Sud / Léméac
Janvier, 2015
10,0 x 19,0
136 pages
ISBN 978-2-330-03819-9
prix indicatif : 13, 50€


Avis de l'éditeur

Mitsuo Kawana, la jeune trentaine, est étonné quand il croise par hasard Gorô Kida, un ancien camarade de classe devenu le président d’une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l’invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne amie d’école, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse.
Mitsuo mène une carrière de rédacteur pour une publication culturelle en attendant l’occasion de fonder sa propre revue d’histoire. En dépit d’un certain détachement sexuel, il s’entend bien avec Atsuko, la mère de ses deux enfants. Il se contente de fréquenter les salons érotiques pour combler ses besoins. Mais ces récentes retrouvailles fortuites raviveront en lui les rêves et les désirs de jeunesse.
Avec sa prose intimiste et précise, Aki Shimazaki explore cette fois ce que l’on devine derrière la paroi trop lisse des apparences.


Un mot de l'auteur

“On a raison de dire que j’écris « en français des romans très très japonais ». J’ai vécu au Japon jusqu’à l’âge de vingt-six ans et je n’avais jamais été à l’étranger avant cet âge. Je suis contente de pouvoir conserver mes origines japonaises à travers mes romans. En même temps, quand j’écris un roman, ce qui est important, c’est que mon histoire touche le coeur du lecteur. Je raconte la vie d’individus, ce qui est universel. La société japonaise ou des événements historiques du Japon que j’utilise ne sont qu’une toile de fond ou bien un thème secondaire.
Par ailleurs, mon style minimaliste, simple et direct est assez éloigné de la plupart des oeuvres littéraires japonaises. Les écrivains japonais écrivent de manière plus détournée. On ne dit pas les choses directement, au Japon.
[...] J’aime le style du haïku, ce court poème japonais de dix-sept syllabes. Si l’on trouve chez moi un héritage de la littérature nipponne comme les haïkus, j’en serai honorée. J’ai tenté d’écrire de ces poèmes quand j’étais étudiante, mais sans grand succès. Pour moi, c’était plus difficile que d’écrire des romans. [...]
C’est ma façon de m’interroger sur mes racines, de porter un regard critique sur le Japon. Bien que je sois maintenant canadienne, en tant que Japonaise d’origine je crois avoir la responsabilité de connaître ce que nos ancêtres ont fait.”


Mon avis


Aki Shimazaki est une auteur que j'adore. Elle a l'habitude de nous emmener dans des cycles romanesques. A son actif deux pentalogies "Le poids des secrets" et "Au coeur du Yamoto". Elle aborde ici dans ce premier volet d'un nouveau cycle l'intimité d'un couple trentenaire devenu "sexless", sans désir tactile, dans l'abstinence sexuelle.

Mitsuo Kawano a 36 ans, il est marié à Atsuko qu'il aime profondément depuis huit ans.  Deux enfants sont nés de leur union, depuis ils se sont peu à peu éloignés du lit conjugal.

C'est  Mitsuo qui sera le premier à nous raconter sa version.  Il est néanmoins un homme avec ses pulsions, ses besoins.  Il passe de temps à autre en rentrant du travail dans des pinksalons mais n'a jamais éprouvé le besoin d'avoir une autre relation, il aime sa femme.

Mitsuo est rédacteur dans une revue et un soir en rentrant du boulot il rencontre, hasard ou coïncidence, un ancien camarade de classe Gorô, devenu président de sa société, un personnage important.  Il l'emménera boire un verre dans un bar dans lequel travaille Mitsuko, son permier amour de jeunesse.  Elle occupera  ses pensées et deviendra une obsession pour lui.  L'envie de la revoir est forte, elle est belle, sexy ..

Aki Shimazaki avec beaucoup de finesse nous racontera l'évolution des sentiments de Mitsuo, l'intime de son couple, de ses relations.  Comme à chaque fois son écriture est simple, précise.  En utilisant des phrases courtes, elle plantera avec délicatesse le décor, décrira une atmosphère, une ambiance, créera un suspense.  Les liens entre les personnages se tisseront, s'entremêleront... Résultat : une petite perle comme toujours.

J'ai hâte de savoir qui sera le prochain à nous présenter sa version des faits: Atsuko, Mitsuko ou Gorô.  Mais que veut-il en réalité Gorô ? Quels sont leurs secrets ?

Je suis vous l'avez bien compris irrémédiablement sous le charme de cette jolie plume et attend avec impatience la suite.

Un coup de ♥

Les jolies phrases

La vie parfaite n'existe nulle part.  Sois content de ce que tu as.  D'abord de ton nom reçu à la naissance.

Serveuse ou entraîneuse, ce sont des métiers comme celui de rédacteur.  Je pais mes impôts comme tout le monde.  En plus, mes métiers sont probablement plus utiles que le tien.

C'es évident : l'homme et la femme s'attirent parce qu'ils sont opposés comme des aimants.

Chimies qui s'accordent.  On se croit amoureux, mais souvent l'amour ne dure pas longtemps à cause de ça.

Elle est belle, mais d'un abord difficile.  C'est à ce moment là que m'était venue à l'esprit l'image de la fleur d'azami.

Si on ne se marie que par convention comme par miaï, on reste tout le temps entre gens du même genre.  Les riches entre eux, les gens instruits entre eux.  C'est inquiétant.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Oui, ce roman est une petite perle. Un de ces textes qui vous restent une fois le livre refermé et dont la couverture vous séduit, vous lance un clin d'œil chaque fois que vous la voyez…
http://dominiquelin.overblog.com/2015/05/azami-roman-de-aki-shimazaki-actes-sud-6.html

nathalie vanhauwaert a dit…

Dominique, je referme le cinquième opus de cette série avec le même ressenti. Un petit bijou.