Robert Laffont
Parution 01/02/2018
Pages : 360
EAN : 9782221188842
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
Peu à peu, Sarah se met à chercher les réponses aux questions qu’elle s’est toujours posées. Pourquoi sa mère était-elle si froide avec elle ? Pourquoi avait-elle brutalement interrompu sa carrière, pourtant exceptionnelle ? Pourquoi s’était-elle réfugiée dans un lieu si isolé ? Et qui envoie à Sarah ces photos d’elle petite fille qui atterrissent mystérieusement dans sa boîte aux lettres ?
Dans ce palpitant thriller familial, Éric Russon s’interroge sur les liens entre les êtres, la désobéissance, et la façon dont l’histoire collective influence les destins individuels.
L'auteur
Eric Russon est né à Bruxelles. Journaliste spécialisé dans l’actualité culturelle, il a travaillé à Télé Bruxelles et sur La Première (RTBF). Depuis 2006, il présente « 50 degrés Nord » sur Arte Belgique. Il est l’auteur de deux pièces de théâtre. «Crispations » est son premier roman. Bissextile est le dernier en date.
Source ; Babelio
Mon avis
Sarah Vasseur est gynécologue, elle travaille dans la plus grande maternité d'une ville insituée, que l'on imagine être une capitale. Nous sommes dans un autre temps, dans un futur pas si lointain. Sarah est mariée à Nicolas, un architecte en vue avec qui elle a eu Jérôme, leur fils.
Lors de l'inauguration du Palais des Beaux Arts, rénové par son mari, elle admire un tableau dans une salle obscure, une toile d'une autre époque, d'avant la loi, représentant une famille. Un homme étrange au chapeau de cow-boy l'aborde et lui parle de cette époque révolue, rêve ou réalité ? L'homme s'est évaporé la laissant dans ses pensées.
Depuis plus de vingt ans, Sarah a coupé les ponts avec sa mère, Lucie Beaumont, violoncelliste mondialement connue qui a subitement mis fin à sa carrière à la naissance de Sarah. Lucie se meurt et lui demande de la revoir une dernière fois. Elle envoie Elise pour cette mission. Elise qui semble vraiment fort dévouée.
Sarah hésite à revoir sa mère, marquée dans son enfance par l'absence complète d'amour maternel.
Coïncidence, Lucie reçoit des courriers, plus précisément des photos d'elle petite, c'est ce qui va l'inciter à renouer avec son passé.
Le décor est planté. C'est une dystopie que nous propose Eric Russon, un thriller familial palpitant, rudement bien mené.
On ne sait pas très bien où on est, quand on est ? La société a changé, évolué..
Il y a une loi votée il y a quarante ans, une loi temporaire, prévue au départ pour vingt ans, renouvelable tous les dix ans, elle régit la société. Sera-t-elle amendée ?
La mobilisation n'est pas très grande. Le peuple est surveillé. Le plus inquiétant : les déviants , ils sont arrêtés de façon violente, pourquoi ?
Il y a aussi une maison en bord de mer digne d'un tableau de Hopper ou d'un film de Hitchcock, elle est magnifique, inquiétante. L'ambiance y est oppressante, un sentiment d'être épié y règne. Quels sont ces secrets enfouis ?
Un texte passionnant, captivant qui pose question sur les liens entre les êtres, la soumission, la désobéissance. Une très jolie plume, de courts chapitres remontant le temps comme un compte à rebours. Un texte puissant, marquant.
J'ai vraiment adoré, je vous le conseille vivement. Les pages tournent toutes seules. Un texte qui s'interroge sur certains problèmes de notre société. Intelligent et super bien mené.
Un gros coup de coeur.
Les jolies phrases
Madame , c'était l'équilibre. La permanence. La clé de voûte de tout un édifice dont Élise fait partie.
Sa vie ressemble à une vieille armoire, avec une foule de tiroirs où chaque objet a sa place, bien séparé des autres. Et il y a fort à craindre qu'à sa mort, tous les tiroirs soient jetés à terre et leur contenu répandu, mélangé. Les compartiments qu'elle a passé une vie entière à garder fermés risquent de se retrouver sens dessus dessous.
C'est à cela qu'il occupe le temps qui lui reste, s'accrocher à tous ces vestiges d'un monde que le temps engloutit, comme un naufragé à un bout de bois.
Comment a-t-elle pu exprimer des émotions aussi intenses et se montrer aussi inapte à aimer sa fille?
Autant l'une était minérale et glaciale, autant l'image que Sarah garde de Jacques est celle d'un homme solaire.
Sa vie était consacrée à ces femmes qui un jour deviennent mères. Il y avait certes dans ce choix l'expression d'une vocation mais aussi la volonté de percer un mystère. Ce qu'elle voulait, c'était saisir cette étrange envie de se prolonger dans un autre corps, une autre existence. Qu'elle en soit consciente ou non, par l'observation quotidienne du désir et de la joie d'enfanter, c'est l'indifférence de sa mère à son propre égard qu'elle souhaitait comprendre.
Aujourd'hui, le digital a tout bousillé. Rien à voir avec ces merveilles argentiques. Les photos saturent des mémoires virtuelles, perdues dans les nuages, que plus personne ne regarde. On lègue des maisons, des propriétés, des voitures, des comptes en banque mais comment transmet-on vraiment un récit familial ? Et quand on n'a reçu aucun passé en héritage, le futur ne perd-il pas toute consistance ?
On ne refait pas sa vie, pas plus qu'on ne le recommence. Repartir de zéro est une illusion, un leurre. On aura beau cacher son passé dans une consigne dont on perdrait la clé, il se trouverait toujours quelqu'un de bien intentionné pour vous le rapporter.
Mon avis
Sarah Vasseur est gynécologue, elle travaille dans la plus grande maternité d'une ville insituée, que l'on imagine être une capitale. Nous sommes dans un autre temps, dans un futur pas si lointain. Sarah est mariée à Nicolas, un architecte en vue avec qui elle a eu Jérôme, leur fils.
Lors de l'inauguration du Palais des Beaux Arts, rénové par son mari, elle admire un tableau dans une salle obscure, une toile d'une autre époque, d'avant la loi, représentant une famille. Un homme étrange au chapeau de cow-boy l'aborde et lui parle de cette époque révolue, rêve ou réalité ? L'homme s'est évaporé la laissant dans ses pensées.
Depuis plus de vingt ans, Sarah a coupé les ponts avec sa mère, Lucie Beaumont, violoncelliste mondialement connue qui a subitement mis fin à sa carrière à la naissance de Sarah. Lucie se meurt et lui demande de la revoir une dernière fois. Elle envoie Elise pour cette mission. Elise qui semble vraiment fort dévouée.
Sarah hésite à revoir sa mère, marquée dans son enfance par l'absence complète d'amour maternel.
Coïncidence, Lucie reçoit des courriers, plus précisément des photos d'elle petite, c'est ce qui va l'inciter à renouer avec son passé.
Le décor est planté. C'est une dystopie que nous propose Eric Russon, un thriller familial palpitant, rudement bien mené.
On ne sait pas très bien où on est, quand on est ? La société a changé, évolué..
Il y a une loi votée il y a quarante ans, une loi temporaire, prévue au départ pour vingt ans, renouvelable tous les dix ans, elle régit la société. Sera-t-elle amendée ?
La mobilisation n'est pas très grande. Le peuple est surveillé. Le plus inquiétant : les déviants , ils sont arrêtés de façon violente, pourquoi ?
Il y a aussi une maison en bord de mer digne d'un tableau de Hopper ou d'un film de Hitchcock, elle est magnifique, inquiétante. L'ambiance y est oppressante, un sentiment d'être épié y règne. Quels sont ces secrets enfouis ?
Un texte passionnant, captivant qui pose question sur les liens entre les êtres, la soumission, la désobéissance. Une très jolie plume, de courts chapitres remontant le temps comme un compte à rebours. Un texte puissant, marquant.
J'ai vraiment adoré, je vous le conseille vivement. Les pages tournent toutes seules. Un texte qui s'interroge sur certains problèmes de notre société. Intelligent et super bien mené.
Un gros coup de coeur.
Les jolies phrases
Madame , c'était l'équilibre. La permanence. La clé de voûte de tout un édifice dont Élise fait partie.
Sa vie ressemble à une vieille armoire, avec une foule de tiroirs où chaque objet a sa place, bien séparé des autres. Et il y a fort à craindre qu'à sa mort, tous les tiroirs soient jetés à terre et leur contenu répandu, mélangé. Les compartiments qu'elle a passé une vie entière à garder fermés risquent de se retrouver sens dessus dessous.
C'est à cela qu'il occupe le temps qui lui reste, s'accrocher à tous ces vestiges d'un monde que le temps engloutit, comme un naufragé à un bout de bois.
Comment a-t-elle pu exprimer des émotions aussi intenses et se montrer aussi inapte à aimer sa fille?
Autant l'une était minérale et glaciale, autant l'image que Sarah garde de Jacques est celle d'un homme solaire.
Sa vie était consacrée à ces femmes qui un jour deviennent mères. Il y avait certes dans ce choix l'expression d'une vocation mais aussi la volonté de percer un mystère. Ce qu'elle voulait, c'était saisir cette étrange envie de se prolonger dans un autre corps, une autre existence. Qu'elle en soit consciente ou non, par l'observation quotidienne du désir et de la joie d'enfanter, c'est l'indifférence de sa mère à son propre égard qu'elle souhaitait comprendre.
Aujourd'hui, le digital a tout bousillé. Rien à voir avec ces merveilles argentiques. Les photos saturent des mémoires virtuelles, perdues dans les nuages, que plus personne ne regarde. On lègue des maisons, des propriétés, des voitures, des comptes en banque mais comment transmet-on vraiment un récit familial ? Et quand on n'a reçu aucun passé en héritage, le futur ne perd-il pas toute consistance ?
On ne refait pas sa vie, pas plus qu'on ne le recommence. Repartir de zéro est une illusion, un leurre. On aura beau cacher son passé dans une consigne dont on perdrait la clé, il se trouverait toujours quelqu'un de bien intentionné pour vous le rapporter.
1 commentaire:
J'aimais bien son émission Cinquante degrés nord, j'ai bien regretté son arrêt.
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