Quadrature
Parution : 04/10/2017
Pages : 100
ISBN : ISBN 9782930538747
Prix : 15 €
Présentation de l'éditeur
« Si elle n’avait jamais eu de sœurs. Ou si elles étaient mortes toutes les trois. Plutôt que de les entendre hurler, dévaler les escaliers sans arrêt, de les voir débouler dans sa chambre pour lui demander de les départager d’un nouveau concours idiot ou de refaire pour la cinquième fois leurs tresses, Audrey pourrait se concentrer et parvenir à finir une phrase du premier jet. Sans ses sœurs, elle connaîtrait enfin la paix. Pour que le silence soit parfait, il aurait fallu qu’elle n’ait plus de parents non plus, évidemment… »
Entre lumière et zones d’ombre, les personnages de ce recueil tracent leur route sur le fil ténu qui sépare la réalité apparente du monde intime.
L'auteure
Mon avis
Un tout premier recueil de nouvelles pour Zoé Derleyn, et pas des moindres car il était dans la sélection du dernier prix Rossel 2017.
Dix nouvelles du domaine de l'intime mettant en évidence les zones d'ombre et de lumière des personnages souvent en équilibre entre la vie et la mort.
Dix nouvelles du domaine de l'intime mettant en évidence les zones d'ombre et de lumière des personnages souvent en équilibre entre la vie et la mort.
- Le camion : à partir d'une photo d'enfant, de la description d'une chambre, d'odeur et d'atmosphère. Un entretien avec sa grand-mère qui lui livrera un lourd secret.
- Le goût de la limace : une rencontre furtive dans un bistrot. Ana va replonger dans le monde de l'enfance. Nostalgie qui la ramène à son premier amour, à ses défis idiots dont le goût visqueux revient après tant d'années.
- Veillée : la mort apparaît souvent dans ce recueil, veillée funèbre pourtant si proche de la vie qui continue.
- Pluvier : soirée molle remplie d'espoir jusqu'à ce que la pluie et l'orage perturbent les réjouissances...
- Rumeurs : lors de la crémation de S, des rumeurs circulent, son ami, "frère de coeur" qui partageait l'intime est présent, il sème le trouble et suscite l'envie.
- Terrain vague: nostalgie, enfance, futilité et gravité, vie et mort- choix délibéré - rendez-vous manqué entre une mère et son enfant
- La mort dans la nuit : une petite fille malade chez sa grand-mère en plein hiver, sa vie pourrait lui échapper, elle s'accroche à l'envie d'écrire.
- Le petit : un géant, le fils de l'amant : dans le jeu de la séduction , la peur de s'engager, de se fixer
- Peau de rousse : Audrey est ado, elle rêve de solitude en regardant le ciel , pendant que ses parents font de la spéléo
- Sur la route du paradis est la dernière nouvelle.
Un joli premier recueil où la frontière entre la vie et la mort est mince, dont le thème principal est l'exploration intérieure. Des nouvelles qui percutent en plein coeur. Zoé Derleyn avec finesse nous conte à chaque fois avec justesse les impressions ressenties par les personnages. Elle nous emmène dans l'intime, dans l'inavoué, dans la part d'ombre de chacun oscillant entre l'étrange et le familier.
Doutes, peurs, solitudes, le tout avec une plume impeccable suscitant l'émotion.
Ma note : 8.5/10
Doutes, peurs, solitudes, le tout avec une plume impeccable suscitant l'émotion.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Elle se souvint que, plus jeune, elle croyait que faire l'amour était la chose la plus intime qui soit et qu'après tout était possible, que c'était comme une porte qui ouvrait sur tout le reste, et puis elle avait compris que ça n'ouvrait sur rien d'autre que la jouissance, et encore, avec de la chance, mais que pour ouvrir les autres portes il fallait autre chose, qu'il ne suffisait pas de se mettre tout nu l'un contre l'autre.
Aimer, être aimé, fait-on vraiment la différence ?
Avec S., elle avait eu l'impression de retrouver quelque chose d'intime. Quelque chose qu'elle avait laissé derrière elle, dans son enfance, entre deux tombes d'un vieux cimetière ou sur le plancher roux d'une cuisine, quelque chose de perdu qui était réapparu.
Le gros voisin m'a fait signe depuis sa fenêtre. Il a un ventre énorme, on dirait qu'il essaie de s'échapper de sa chemise.
J'ai décidé de tout faire en courant toute ma vie pour que mon coeur batte très vite et ne s'arrête jamais.
Elle se souvint que, plus jeune, elle croyait que faire l'amour était la chose la plus intime qui soit et qu'après tout était possible, que c'était comme une porte qui ouvrait sur tout le reste, et puis elle avait compris que ça n'ouvrait sur rien d'autre que la jouissance, et encore, avec de la chance, mais que pour ouvrir les autres portes il fallait autre chose, qu'il ne suffisait pas de se mettre tout nu l'un contre l'autre.
Aimer, être aimé, fait-on vraiment la différence ?
Avec S., elle avait eu l'impression de retrouver quelque chose d'intime. Quelque chose qu'elle avait laissé derrière elle, dans son enfance, entre deux tombes d'un vieux cimetière ou sur le plancher roux d'une cuisine, quelque chose de perdu qui était réapparu.
Le gros voisin m'a fait signe depuis sa fenêtre. Il a un ventre énorme, on dirait qu'il essaie de s'échapper de sa chemise.
J'ai décidé de tout faire en courant toute ma vie pour que mon coeur batte très vite et ne s'arrête jamais.
1 commentaire:
Il est dans ma PAL !
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