L'envers du miroir
Mark Zellweger
Eaux Troubles éditions
Parution : 16/02/2018
Pages : 320
Isbn : 978-2-94060606-06
Prix : 21 €
Présentation de l'éditeur
Le 14 juin 1940, l'armée allemande rentre dans Paris et les années sombres recouvrent la France. Aussitôt, le service de renseignement suisse, le SR, s'active aux frontières. En même temps, la communauté internationale du renseignement basée à Genève depuis 1936 se mobilise sous la férule du vice-consul anglais Victor Farrell. Peu à peu des filières de passage entre la France et la Suisse romande se mettent en place, la résistance s'organise entre Genève et Lyon en concertation avec les espions installés à Genève.
Hannah Leibowitz, échappée de justesse du ghetto de Lodz, arrive à Genève en juin 1940 avec son fils Avram. Elle prend la tête d'un groupe de femmes de toutes nationalités et résolument décidées à lutter contre la barbarie nazie. On les dénomme : Les Espionnes du Salève. Le 1er juin 1941, Armand jeune lycéen de Gex en zone interdite, est capturé par la Gestapo alors qu'il entre en Suisse au nord de Genève.
Une certitude s'impose : on l'a dénoncé. Qui est le traître ? Les espionnes et leurs contacts mènent leur enquête. Elles seront confrontées à des collaborateurs sournois prêts à les dénoncer, à des agents allemands déterminés et agissant en Suisse sous couverture et à des trafiquants en tout genre. Une série d'intrigues toutes aussi palpitantes nous mènent entre 1940 et 1942 dans Genève, "nid d'espions".
L'auteur nous en parle
Mon avis
Mark Zellweger est suisse, il nous fait découvrir dans ce premier tome de la série "Les espionnes du Salève" un pan peu connu de l'histoire de son pays durant la seconde guerre mondiale.
La Suisse est connue pour sa neutralité durant ce conflit, on ignore souvent que le service de renseignements a oeuvré pour recueillir des informations utiles à la résistance et aux armées alliées.
La Suisse possédait un réseau de résistance qui a permis l'accueil de nombreux juifs. De plus, et c'est ici le thème de cette série, beaucoup de jeunes femmes suisses se sont dévouées à cette cause; les espionnes du Salève (nom de la montagne dominant Genève).
Je dois vous avouer que lisant très peu ce registre, j'ai vraiment dû m'accrocher dans le premier tiers du récit, un début très technique nous expliquant la mise en place du réseau, comprenant énormément de personnages et faits historiques. Passé ce cap la lecture est devenue passionnante. La lecture est dynamique car le récit se divise en de très courts chapitres donnant du rythme.
Ce roman d'espionnage n'est pas un polar mais est bien rempli de suspense, de réalités historiques. Il est super bien documenté. A noter la préface du Dr Christian Rossé, historien spécialiste de ce pan d'histoire, il nous permet de comprendre le rôle joué par Genève et la Suisse durant l'occupation.
Au début du récit, Armand est arrêté par les allemands en voulant passer la frontière. Quelqu'un l'a dénoncé. qui est-ce ?
Après la mise en place car l'auteur respecte la chronologie des faits, l'enquête reprendra nous donnant la réponse.
Hannah, Ruth, Sev et les autres parcourent la France de Brest à Gex, de Paris à Genève, ce sont les louves, les espionnes du Salève.
Passages de frontières, clandestins, poursuites, filatures au programme... Un très bel hommage rendu aux femmes et à leur engagement pour la liberté.
Si vous aimez le genre, vous allez vous régaler.
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
Au départ, elle considérait qu'une famille ne devait jamais se séparer, et s'ils devaient mourir dans un trou à rats parce qu'ils étaient Juifs, ils le feraient tous les trois.
Pardonnez-moi de vous couper, chère compatriote, fit Szczesny Cholnacki, le chef du service de renseignement polonais en Suisse. Je reconnais humblement la paternité du mot Louves, dans le sens où dans mon esprit, cela montre le dévouement d'une mère à ses petits et à sa meute. C'est donc de ma part un compliment.
Elle insista sur l'importance de la mission pour tous ceux qui avaient trouvé refuge en Suisse et sur le fait que cela signifiait aussi d'aller se jeter dans la gueule du loup pour obtenir des informations et des copies des plans d'invasion, s'ils existaient comme on le soupçonnait depuis plusieurs mois.
Cela ne fait pas de nous des putes ni des collaboratrices. Mais des espionnes qui utilisent les moyens dont elles disposent, ce qui est fort différent.
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