Folio n° 2
Parution : 07/01/1972
Parution originale Gallimard 1942
Pages : 192
ISBN : 9782070360024
Prix : 6 €
Présentation de l'éditeur
Un petit extra
J'ai eu la chance de participer à "Livrés à domicile ", l'émission littéraire d'une de nos chaînes nationales. Je devais parler de mon livre fondateur et naturellement j'ai pensé à Camus et L'étranger.
Si vous souhaitez voir l'émission c'est ici que cela se passe : Cliquez sur la photo
Mon avis
C'est le tout premier roman de Camus paru en 1942 durant la seconde guerre mondiale.
C'est l'éloge de l'absurde, cela commence fort avec cette phrase célèbre : "Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas".
Meursault apprend le décès de sa mère, elle était à l'hospice depuis trois ans. Nous sommes en Algérie, il prend le bus pour Marengo à 80 kms d'Alger. Il semble distant, sans émotion.
Après l'enterrement, il rentre à Alger, rencontre Marie avec qui il va voir un film drôle au cinéma. La vie reprend ses droits. Marie devient sa compagne, elle lui propose de l'épouser. Pourquoi pas ? Il accepte.
Son voisin de palier Raymond l'invitera avec Marie à la mer. Suite à une affaire sentimentale , des arabes en veulent à Raymond. Ils le poursuivent, il sera blessé au visage. Raymond sur ses gardes confiera son arme à Meursault qui l'utilisera un peu plus tard en croisant l'agresseur sur la plage. Ébloui, étourdi par la chaleur il tire. Légitime défense ? Un simple fait divers ? Oui mais Meursault a tiré trois balles de plus sur le corps inerte. Pourquoi ?
Son procès aura lieu mais peut-on parler de procès, il est d'avance jugé par son attitude , son comportement avant la rixe. Meursault ne réagit pas comme les autres, il semble sans réaction, flotte et observe son existence. Il ne manifeste aucun sentiment, ne pleure pas sa mère, s'amuse. Il sort du rang et des conventions et la société n'aime pas cela, cela dérange.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce récit intemporel de la littérature française. De courtes phrases. Simples d'apparence. C'est visuel, on ressent la chaleur étouffante, la lumière du soleil, les couleurs et la notion du temps qui passe.
Un classique 5 étoiles , à lire ou à relire.
Gros coup de ♥
Les jolies phrases
J'ai dit que oui mais que dans le fond cela m'était égal. Il m'a demandé alors si je n'étais pas intéressé par un changement de vie, qu'en tout cas toutes se valaient et que la mienne ici ne me déplaisait pas du tout.
Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.
Sans doute, j'aimais bien maman, mais cela ne voulait rien dire. Tous les êtres sains avaient plus ou moins souhaité la mort de ceux qu'ils aimaient.
Comme toujours, quand j'ai envie de me débarrasser de quelqu'un que j'écoute à peine, j'ai eu l'air d'approuver.
Au début de ma détention, pourtant, ce qui a été le plus dur, c'est que j'avais des pensées d'homme libre.
Voilà l'image de ce procès. Tout est vrai et rien n'est vrai .
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