Luce Wilquin
Collection Sméraldine
Parution : le 16 août 2018
Pages : 192
ISBN 978-2-88253-548-1
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur
Miradie a la curieuse sensation que sa peau s’affine durant la nuit, qu’elle en égare des minuscules particules, des tout petits bouts, mais pourquoi ne trouve-t-elle jamais, en s’agenouillant au pied de son lit et en scrutant ses draps, de preuves concrètes de ce dénuement ? Où disparaissent les morceaux de chair qu’elle a l’impression de perdre ?
Réceptionniste dans un hôtel trois-étoiles décati, Miradie tente, tant bien que mal, de répondre au téléphone, aux mails et aux mécontents avec le sourire, un sourire accueillant et naturel, mais parfois, en traversant le grand parc pour rentrer chez elle, elle a envie de crier, et elle crie, si la nuit est tombée et que personne ne se balade à proximité.
La comédienne suisse Anne-Frédérique Rochat, née en 1977 à Vevey, alterne écriture dramatique et narrative depuis quelques années, trouvant un plaisir différent, mais complémentaire, dans l’exercice de ces deux genres littéraires. En 2016, le Prix Littérature de la Fondation Vaudoise pour la Culture a couronné l’ensemble de son œuvre. Miradie est son septième roman.
L'auteure
Anne-Frédérique Rochat est née le 29 mars 1977 à Vevey, elle a grandi à Clarens sur Montreux. En juin 2000, elle obtient un diplôme de comédienne au Conservatoire d'Art Dramatique de Lausanne, depuis elle joue régulièrement en Suisse romande. Elle a commencé par écrire des pièces de théâtre, puis a eu envie de s'essayer à un autre genre qu'elle aime et admire particulièrement, le roman. Aujourd'hui, elle continue de jouer et d'écrire. Elle vit à Lausanne.
Source : blog de l'auteure
Mon avis
C'est toujours un plaisir de retrouver la plume de la Suissesse Anne-Frédérique Rochat qui chaque année à la rentrée comme une horloge suisse nous propose un nouveau roman, c'est le septième.
Miradie, 40 ans est célibataire, elle s'enlise peu à peu dans son quotidien . Elle vit dans l'appartement au- dessus de celui de sa tante Sylvanna, une célibataire endurcie aigrie en apparence. C'est elle qui a élevé Miradie au décès de ses parents. Pour un oui, pour un non, Miradie accourt. Parfois sa tante l'exaspère mais au fond elle l'aime bien.
Miradie est réceptionniste dans un hôtel trois étoiles en décadence. Tout va à vau-l'eau, il n'est pas entretenu, il n'y a pas vraiment de direction pour écouter les doléances des clients parce qu'étrangement l'hôtel ne désemplit pas.
Miradie est toujours souriante et encaisse en se confondant en excuses les nombreuses plaintes et doléances continues des clients. Elle essaie de se convaincre que ce n'est pas elle la responsable mais petit à petit sa patience s'érode , elle perd confiance en elle.
Elle a un ami d'enfance, Patrice avec qui elle a une relation de frère et soeur, elle y tient beaucoup, lui aussi, de l'amour peut-être dans le chef de Patrice mais elle refuse de le voir.
Miradie n'arrête pas de s'effacer, de s'excuser d'être là. Elle est continuellement au service de sa tante, de ses clients. Cette femme est à fleur de peau, comme sa peau qui se lisse, qui devient de plus en plus fine comme sa carapace à toute épreuve qui se fendille peu à peu. Elle s'enlise dans son quotidien, à envie de crier parfois.
Jusqu'au jour où elle rencontrera Benoît un client, qui lié par une phobie commune bouleversera le cours de sa vie, provoquera la fêlure; serait-ce la découverte de l'amour ?
Comme toujours on retrouve la sensibilité de la plume d'Anne-Frédérique Rochat. Elle nous parle de solitude, des angoisses qui rongent Miradie face au monde extérieur. Il m'a manqué un tout petit quelque chose pour apprécier pleinement le roman.
Un agréable moment tout de même.
Ma note : 7.5/10
Les jolies phrases
Non, elle ne pouvait pas lui jeter ça à la figure. Il y avait des mots qu'on se retenait de projeter hors de sa bouche... Où allaient-ils tous ce sons, toutes ses pensées, jamais formulés ? Y avait-il un endroit où ils se retrouvaient, tous ensemble, et entretenaient des conversations incohérentes, juste pour le plaisir d'exister ?
Comment expliquer qu'une personne puisse vous être indifférente (visage, cheveux, mains, parfum semblables à tous les autres visages, cheveux, mains, parfums) et que soudain, en une seule seconde, oui, une seconde seulement, elle vous apparaisse totalement différente ? Essentielle et bouleversante. Comment expliquer cela ? Les mots semblaient si étroits quelquefois, vêtements étriqués pour sensation démesurée.
Un enfant blessé gardait toujours au fond de lui une pièce au carrelage glacé, sans chauffage ni fenêtre, qu'il fuyait comme la peste, mais qui, parfois, se rappelait à lui et l'aspirait.
L'amour sensuel, charnel, n'était-il pas l'amour originel, celui qu'éprouve le nourrisson pour sa
mère ?
Peut-être fallait-il accepter, se disait-elle en papillonnant dans l'eau chlorée, que certaines personnes dans notre existence ne fassent que passer, ou que les liens se transforment. Accepter que certains êtres soient faits pour être seuls, plus seuls encore que la plupart des gens. Sans que cela soit triste. Ou pesant.
Du même auteur j'ai lu
Cliquez sur la couverture pour lire mon billet
Mon avis
C'est toujours un plaisir de retrouver la plume de la Suissesse Anne-Frédérique Rochat qui chaque année à la rentrée comme une horloge suisse nous propose un nouveau roman, c'est le septième.
Miradie, 40 ans est célibataire, elle s'enlise peu à peu dans son quotidien . Elle vit dans l'appartement au- dessus de celui de sa tante Sylvanna, une célibataire endurcie aigrie en apparence. C'est elle qui a élevé Miradie au décès de ses parents. Pour un oui, pour un non, Miradie accourt. Parfois sa tante l'exaspère mais au fond elle l'aime bien.
Miradie est réceptionniste dans un hôtel trois étoiles en décadence. Tout va à vau-l'eau, il n'est pas entretenu, il n'y a pas vraiment de direction pour écouter les doléances des clients parce qu'étrangement l'hôtel ne désemplit pas.
Miradie est toujours souriante et encaisse en se confondant en excuses les nombreuses plaintes et doléances continues des clients. Elle essaie de se convaincre que ce n'est pas elle la responsable mais petit à petit sa patience s'érode , elle perd confiance en elle.
Elle a un ami d'enfance, Patrice avec qui elle a une relation de frère et soeur, elle y tient beaucoup, lui aussi, de l'amour peut-être dans le chef de Patrice mais elle refuse de le voir.
Miradie n'arrête pas de s'effacer, de s'excuser d'être là. Elle est continuellement au service de sa tante, de ses clients. Cette femme est à fleur de peau, comme sa peau qui se lisse, qui devient de plus en plus fine comme sa carapace à toute épreuve qui se fendille peu à peu. Elle s'enlise dans son quotidien, à envie de crier parfois.
Jusqu'au jour où elle rencontrera Benoît un client, qui lié par une phobie commune bouleversera le cours de sa vie, provoquera la fêlure; serait-ce la découverte de l'amour ?
Comme toujours on retrouve la sensibilité de la plume d'Anne-Frédérique Rochat. Elle nous parle de solitude, des angoisses qui rongent Miradie face au monde extérieur. Il m'a manqué un tout petit quelque chose pour apprécier pleinement le roman.
Un agréable moment tout de même.
Ma note : 7.5/10
Les jolies phrases
Non, elle ne pouvait pas lui jeter ça à la figure. Il y avait des mots qu'on se retenait de projeter hors de sa bouche... Où allaient-ils tous ce sons, toutes ses pensées, jamais formulés ? Y avait-il un endroit où ils se retrouvaient, tous ensemble, et entretenaient des conversations incohérentes, juste pour le plaisir d'exister ?
Comment expliquer qu'une personne puisse vous être indifférente (visage, cheveux, mains, parfum semblables à tous les autres visages, cheveux, mains, parfums) et que soudain, en une seule seconde, oui, une seconde seulement, elle vous apparaisse totalement différente ? Essentielle et bouleversante. Comment expliquer cela ? Les mots semblaient si étroits quelquefois, vêtements étriqués pour sensation démesurée.
Un enfant blessé gardait toujours au fond de lui une pièce au carrelage glacé, sans chauffage ni fenêtre, qu'il fuyait comme la peste, mais qui, parfois, se rappelait à lui et l'aspirait.
L'amour sensuel, charnel, n'était-il pas l'amour originel, celui qu'éprouve le nourrisson pour sa
mère ?
Peut-être fallait-il accepter, se disait-elle en papillonnant dans l'eau chlorée, que certaines personnes dans notre existence ne fassent que passer, ou que les liens se transforment. Accepter que certains êtres soient faits pour être seuls, plus seuls encore que la plupart des gens. Sans que cela soit triste. Ou pesant.
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