samedi 7 janvier 2023

Demain les ombres - Noëlle Michel ♥♥♥♥♥

 Demain les ombres    -   Noëlle Michel   ♥♥♥♥♥





















Le bruit du monde
Parution :05/01/2023
Pages : 320
ISBN 9782493206367
Prix : 21,00 €


Présentation de l'éditeur

C’est un clan d’humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n’ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d’infranchissables Confins. Ils ignorent qu’un tout autre monde existe au-delà. Cet autre monde, c’est le nôtre ou presque, situé dans un futur proche. L’espèce Neanderthal a été recréée à partir de bribes d’ADN et réintroduite dans une réserve où elle est observée et étudiée depuis plusieurs générations. Bientôt, des Sapiens vont franchir les Confins…

Noëlle Michel


Je vous invite à visiter son site où j'ai trouvé sa bio c'est ici

Je suis française et je vis à Gand, en Belgique néerlandophone, depuis 2002. Ingénieur en génie biologique, j’ai travaillé dix ans dans le traitement d’eaux usées. Passionnée par les langues et la littérature, je suis devenue traductrice indépendante. D’abord spécialisée dans la traduction technique (EN/NL-FR), j’ai ensuite développé mes compétences en traduction littéraire (NL-FR), domaine pour lequel je suis accréditée par Flanders Literature et le Nederlands Letterenfonds depuis 2017. Je suis membre de la Chambre belge des traducteurs et interprètes (CBTI) depuis 2015. Je suis aussi écrivaine : mon premier roman Viande est paru en 2020, mon deuxième roman, Demain les ombres, paraîtra le 5 janvier 2023 au Bruit du monde.

Source photo 


Mon avis

C'est une dystopie que nous propose Noëlle Michel dans ce second roman. 
Une bonne petite claque !

Une fiction intelligente qui nous pousse à la réflexion sur notre société, sur notre rapport à la nature, à l'environnement, à la notion de liberté !

Imaginez un instant, un clan, une tribu d'humains.

Ce sont des chasseurs-cueilleurs, ils vivent en communauté,  en harmonie avec la nature.  Leur vie entière est centrée sur la forêt nourricière.  Ils ont appris à vivre ensemble, à chasser, à se soigner par les plantes.  Ils ont leurs croyances et légendes et vénèrent leurs déesses.  Ils craignent le froid, la maladie mais surtout la "Bête" qui rôde aux abords des confins.   Les confins, la ligne à ne pas franchir, le néant au delà de cette frontière, mais pourtant là derrière s'ouvre un autre monde : le nôtre, celui des sapiens.

Car le clan est bien une espèce recréée à parti d'ADN ancien, ce sont les Néans, "Néanderthaliens".  Ils ont été réintroduits dans une réserve et cela fait plusieurs générations qu'on les étudie.  Enfin c'est ce que Eva et Noah , des scientifiques au départ du projet ont cru,  mais la réalité dépasse bien tout cela.

Que se passera-t-il lorsque des Sapiens franchiront les Confins ?

Un récit passionnant, captivant, très imagé,  croisement digne de "La guerre du feu", "Jurassic Park" ou encore "Hunger Games" réunis.  Avec brio, Noëlle Michel nous emmène dans des réflexions profondes sur l'éthique, l'environnement et le comportement humain.

Habilement construit avec des allers-retours dans le temps, comme un grand puzzle qui se met en place au fil du récit.  Elle nous fait vivre un récit palpitant, prenant, truffé de questionnement.

C'est intelligent, très bien écrit, malin.  On ne s'ennuie pas une seconde, les pages tournent très vite, je l'ai dévoré.

Cerise sur le gâteau, il suscite des questionnements sur le rapport à la nature, la liberté, la domination des espèces, l'environnement, la société patriarcale et ses fondements, les rapports de puissance et de domination des races, des genres mais aussi sur la culpabilité, le mensonge et les rapports humains.

A lire et à relire, vous l'avez compris c'est un immense coup de coeur pour moi.

♥♥♥♥♥



Les jolies phrases

La recherche ne cesse de faire des progrès, mais Adam se demande à quoi ils servent, quand leur milieu de vie n'est plus qu'une gigantesque poubelle à ciel ouvert, toxique pour le plus commun des mortels.

Les humains sont-ils condamnés à accomplir tout ce que leurs percées technologiques leur permettent, au nom du sacro-saint progrès ? 

Comment deux espèces humaines pourraient cohabiter sur un pied d'égalité, quand l'une a joué les apprentis sorciers et s'est amusée à crever l'autre.

Et si demain les ombres ...  si elles venaient à envahir ma vie ?  C'est vertigineux de se dire que tout peut basculer à chaque instant.

Les crises environnementales et climatiques démontrent pourtant avec une cruauté aveugle que, malgré tous leurs efforts, les humains ne contrôlent pas grand-chose.

Le souffle, c'est à la fois ce qui nous anime et ce qui nous échappe.  Atteindre l'âge du souffle, c'est admettre que nos actions et notre volonté seules ne déterminent pas notre vie.  Cesser de chercher des coupables ou des responsables, et puis accepter ce qui a été et ne peut être changé.  Accueillir nos propres défauts, notre impuissance...nos ombres.

On a tous perdu le contact de nos racines animales, notre environnement, d'ailleurs on n'arrive pas à le protéger suffisamment, on n'y arrive pas.  

Et puis un jour peut-être, lâcher prise, renoncer à l'illusion de contrôler sa vie, et enfin retourner à la poussière, cette poussière d'étoiles qui se cache en chaque être vivant, chaque chose - et rendre son dernier souffle. 

Si tu veux mon avis, le libre arbitre est un mythe bien pratique : chaque individu est le seul et unique responsable de tout ce qui lui arrive, succès comme malheurs.  Note que comme ça, on remet pas le système en question...  Elle est là, la poudre aux yeux ! Bien sûr, on a une certaine marge de manoeuvre - supérieure à celles des Neans, je te l'accorde -, mais elle est surestimée.  Notre inconscient, notre passé, notre couleur de peau, notre genre, le pays où on est né, le milieu social dans lequel on a grandi... Tout cela nous conditionne et détermine notre vie.  Personne n'est vraiment libre.

Les crises environnementales et climatiques démontrent pourtant une cruauté aveugle que, malgré tous leurs efforts, les humains ne contrôlent pas grand-chose.  Cependant, l'esprit est ainsi fait qu'il peine à le croire ; ce qui explique peut-être en partie l'engouement pour les théories du complot en tout genre qui fleurissent sur la rhizosphère.  Comme si l'idée que nous ne maîtrisons rien ou si peu était trop insupportable; certains humains préfèrent se réfugier dans des histoires abracadabrantes impliquant l'hypothèse d'un contrôle quasi absolu plutôt que d'accepter l'insoutenable imprévisibilité de l'existence. 


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