Lilys éditions
Parution : 14/02/2020
Pages :
Isbn : 978-2-930848-89-1
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
Dévastée par l’annonce du décès de sa meilleure amie, Lisa tente d’élucider les circonstances mystérieuses de sa disparition. Des égouts de Paris aux enclos de l’élevage intensif de Beaumont, la jeune journaliste mène l’enquête avec entêtement... avant de basculer dans l’horreur.
Poussant la logique du spécisme jusqu’à l’écœurement, Viande nous jette en pâture un monde glaçant qui ressemble au nôtre : même violence écono- mique et industrielle, même acharnement de l’humanité à dominer la na- ture... mais la frontière est parfois mince entre prédateur et proie.
L'auteure
source : ici
Mon avis
C'est un premier roman que je vous propose de découvrir aujourd'hui. Noëlle Michel était finaliste du concours Plume Noire de FINTRO dont je vous ai déjà parlé (article ici) . Une chose est certaine, c'est qu'elle a beaucoup de talent. Un thriller qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé.
Lisa est journaliste. Sa meilleure amie Caroline vient d'accoucher de Prune. Malheureusement elles vont tragiquement disparaître dans l'incendie de la maternité. Lisa ne s'en remet pas car elle avait une relation fusionnelle avec son amie. Dévastée, elle s'accroche à son travail mais elle veut comprendre et va commencer à enquêter car il ne s'agit pas du premier incendie de maternité.
Mais quel est le lien entre ces incendies, des vols de sperme dans différentes unités, son amie et Cochon d'Or, une société d'élevage industriel de porcs ?
Très vite, elle recevra des messages dissuasifs allant jusqu'à des menaces de mort. Lisa a mis le doigt dans un engrenage très dangereux.
C'est très bien construit même si au départ, on se demande pourquoi au fil du récit des réflexions sur les conditions animales, le végétalisme parsème le récit. C'est malin et bien amené.
C'est un thriller passionnant que nous propose Noëlle Michel, une plume assurée, addictive qui fait grimper la tension crescendo. On vit, on ressent les émotions , les peurs de Lisa. Un style efficace, audacieux et réaliste. Je vous préviens, il faut avoir le coeur accroché car elle nous plonge en immersion dans un élevage industriel un peu particulier. C'est dur, déroutant, questionnant. L'écriture est crue, assez visuelle et peut être choquante. Un électrochoc qui fait prendre conscience de la cause animale, une écriture qui heurte et nous amène à la réflexion sur le bien être animal, sur les conditions d'élevage intensifs.
C'est très bien documenté, je n'ai pu m'empêcher de penser à Isabelle Saporta et son enquête "Le livre noir de l'agriculture" publié en 2011 déjà. Je peux vous dire qu'après ceci vous ne verrez plus votre morceau de viande de la même façon.
Bravo à Noëlle Michel qui avec ce récit palpitant m'a sorti d'une panne de lecture liée au contexte ambiant. Un récit dur, choquant , interpellant à lire absolument.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Est-ce qu'on demande au lion d'épargner la gazelle ? Je trouve ça un peu naïf, un peu fleur bleu de proclamer que c'est mal de tuer des bêtes pour s'en nourrir. On les élève pour ça !
Les gens ne veulent pas savoir parce que ça leur compliquerait la vie, c'est aussi simple que ça.
Les élevages sont optimisés pour engraisser les bêtes le plus vite possible à moindre coût, dans le moins d'espace possible. La plupart des porcs ne sont même pas capables de tenir debout sur leurs pattes et de marcher !
Si on les élevait de manière respectueuse, avec empathie. Après tout, ils n'ont peut-être pas le même niveau de conscience et d'intelligence que nous, ils n'en sont pas moins vivants, capables de sensations et d'émotions, et même d'une certaine conscience de soi.
Si les gens prenaient le temps de se renseigner sur le parcours de la viande qui parvient dans leur assiette, les choses changeraient peut-être.
La viande n'est pas un simple produit de consommation mais provient d'un animal qui a été mis au monde et élevé, souvent dans d'épouvantables conditions carcérales, dans le seul but d'être tué et vendu.
On tente d'adapter le vivant à la technologie plutôt que l'inverse.
1 commentaire:
C'est belge? Super !
Je n'aime pas le titre, mais bon...
Bonne soirée.
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