mercredi 27 septembre 2023

Le grand cercle - Maggie Shipstead

 Le grand cercle - Maggie Shipstead
















Les presses de la cité
Parution : le 24 août 2023
Traduit de l'anglais (américain) par Caroline Bouet
Pages : 816
EAN : 9782258201569
Prix : 24.50 €


Présentation de l'éditeur


«Extraordinaire. » The New York Times
« Un livre de grande envergure. » The Times

Avant d’être portée disparue avec son biplan en 1950, Marian Graves aura passé sa vie à se jouer des règles imposées au « sexe faible ». Son lien indéfectible avec l’aventure et le danger s’établit dès ses premiers mois, quand elle est sauvée d’un paquebot en flammes. Puis, confiée à la garde d’un oncle fantasque dans le Montana, elle comprend à 12 ans qu’elle ne veut qu’une chose : piloter. Un rêve audacieux, mais si irrésistible qu’il la conduira à tenter un tour du globe par les deux pôles…
Bien des années plus tard, Hadley Baxter se voit confier le rôle de Marian dans le film qui retrace son existence tumultueuse. Un rôle à la mesure de cette starlette désabusée qui partage avec l’aviatrice une soif dévorante d’indépendance.
Portrait de femmes insoumises, fresque à la fois épique et intime, Le Grand Cercle est aussi un voyage à travers la première moitié mouvementée du XXe siècle, et un hommage à tous ceux qui explorent sans relâche les périlleux territoires de la liberté...

Maggie Shipstead



Sortie de Harvard avec un diplôme en littérature américaine, Maggie Shipstead est l’auteure de trois romans, tous publiés en France. Elle vit à Los Angeles. Véritable succès critique et commercial, Le Grand Cercle, finaliste du Booker et du Women’s Prize, est le livre de sa consécration.

Crédit photo:
©(c) DR









Mon avis

Je suis contente d'avoir participé au jury du Prix du roman Fnac car sans cela je n'aurais jamais lu ce magnifique roman j'en suis certaine.  Pourquoi ?  La littérature américaine n'est pas mon terrain de prédilection et surtout les 816 pages qui peuvent décourager !  Et bien détrompez-vous, le volume n'est vraiment pas un argument car j'ai pris énormément de plaisir à découvrir ce roman passionnant qui retrace le destin de deux femmes éprises de liberté.


Marian Graves disparue avec son biplan en 1950 et en parallèle celui de Hadley Baxter en 2014 à Hollywood, celui d'une jeune starlette désabusée qui va incarner le rôle de Marian.  Deux destins intimement liés au final !

On remonte la vie de Marian Graves tout en remontant la grande Histoire du vingtième siècle.

Marian est née le 6 septembre 1914 à New York, elle échappe avec son frère jumeau, Jamie, à l'incendie du paquebot "Josephina Eterna".  Orpheline, élevée à Missoula chez son oncle Wallace, un peintre alcoolique désargenté.  Elle a très tôt la passion pour les moteurs et la mécanique.

C'est en 1927 qu'elle voit de près des avions pour la première fois et qu'elle décide qu'elle deviendra pilote.  Elle va très vite prendre son destin en main bien déterminée à voir le monde qu'elle a lu dans les livres laissés par leur père Addisson.

On revit l'histoire de l'aviation, la première tentative de traversée de l'Atlantique par Lindberg en 1929, la période de la prohibition, la grande dépression, la seconde guerre, Hitler et on retrouve des femmes aviatrices.

C'est passionnant.  Marian se mariera avec Barclay mais devra lutter pour conserver son indépendance, son mari voulant à tout pris la posséder et lui donner un enfant..

On suivra aussi le destin de son frère, un peintre et en parallèle les préoccupations d'Hadley qui l'incarnera au cinéma un siècle plus tard.

Asservissement de la femme, féminisme et besoin de liberté au programme.

Une belle aventure, un très beau roman que je suis contente d'avoir découvert.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

Puisqu'il peut vous surveiller à tout instant, un seul gardien suffit, d'autant plus que l'idée d'être surveillé compte encore plus que de l'être vraiment.

Elle était à un âge où l’adulte en devenir secoue les os de l’enfant qui le contient comme les barreaux d’une cage.

Une personne aussi célèbre que moi est un peu comme une immense créature marine ondoyante, un écosystème en soi qui nourrit une colonie de menu fretin avec les restes de nourritures qu'elle a sur les dents.  

Ce n'est pas vraiment ma faute si les gens sont trop bêtes pour faire la différence entre la réalité et la fiction.  

Les mères ne contrôlent pas tout, même si parfois nous aimerions. J'ai appris - trop lentement, certes, mais j'ai appris - que nos tentatives de contrôler les autres étaient dans l'ensemble  vouées à l'échec.

Depuis le mariage, elle se sentait figée comme un lapin dans l'ombre d'un faucon, ne sachant comment réagir, écartelée entre la haine qu'elle éprouvait à son encontre au nom de Wallace et sa volonté de l'aimer pour son bien-être à elle.

J'ai appris une chose : on n'aime pas simplement une personne, on aime la vision qu'on a de la vie avec cette personne. 

L'abandon blesse, même quand il est synonyme de liberté. 

Savoir ce que l'on ne veut pas est aussi utile que savoir ce que l'on veut. Peut-être plus.

Être attachée à des gens, c'est le coeur de la vie.  Mes enfants m'ont illuminée, ont illuminé le monde entier.  C'est un amour que tu n'imagines même pas.

Il a fallu qu'il connaisse la peur pour remarquer à quel moment elle s'envolait.



Aucun commentaire: