Seuil
Cadre rouge
Parution : 19/08/2022
Pages : 288
EAN 9782021513790
Prix : 19.50 €
Présentation de l'éditeur
Une mauvaise herbe entre deux plaques de bitume. Le soleil printanier chauffant les pommettes. Une voiture brûlée dans un décor intact. Une maison en cours de réfection. Le lit d’une rivière redessinant ses contours. Viser une cible en plein centre. Viser une cible à côté. Marcher dans l’eau. S’entendre raconter une vie qui n’est pas la sienne. Être tenté de l’essayer pour voir ce qu’elle a de si désirable. Prendre une photo qui ne parlera qu’à soi. Attendre. Déblayer un chemin. Trouver une clairière. S’asseoir. Choisir sa route. La tension dans les muscles. Faire la course. Distinguer les couleurs. Trouver une personne belle. Le lui dire. S’installer près de l’eau. Écouter les histoires. Prendre le visage des autres. Se glisser dans leur peau. Vivance.
David Lopez est né en 1985. Vivance est son deuxième roman, après Fief (Seuil, 2017), prix du Livre Inter 2018, qui a connu un large succès critique et public.
David Lopez
Il nous parle de Vivance
Mon avis
Lu dans le cadre du Prix Horizon qui récompense une deuxième roman.
J'avoue que le début du roman est déstabilisant, j'ai cherché à comprendre où l'auteur voulait nous mener, une écriture particulière sans paragraphe. Des phrases courtes, certaines sans verbe. Le narrateur anonyme décrit les choses de la vie, ses perceptions comme s'il se parlait à lui-même en décrivant son quotidien. Très vite j'ai été prise par la musique de l'écriture, sa poésie et j'ai adhéré au récit que j'ai au final beaucoup aimé.
Le narrateur repeint sa maison, pas comme tout le monde non !, avec un petit pinceau. Etrange, vous ne trouvez pas ? En fait il a le temps, il prend son temps dans une vie contemplative, Renata l'a quitté, il lui reste Cassius son chat et puis Denis son ancien voisin lui rend visite. La vie passe lentement, jusqu'au jour où il y a des inondations dans la vallée, Cassius disparaît, il doit le retrouver, il enfourche "Séville" - c'est le nom de son vélo - pour partir à sa recherche et sillonne les chemins en oubliant qu'il le cherche.
Il va sillonner la plaine, la vallée et la montagne, un peu comme les hauts et les bas de la vie sur sa bicyclette. Il nous décrit sa fuite, son errance, les rencontres, tout et puis Etienne chez qui on ne sait pourquoi il s'est arrêté. Dans son road-trip cycliste il nous décrit les choses de la vie, ce qu'il voit; les paysages, les lieux, les terrasses de café, ses rencontres, le quotidien...
C'est l'histoire d'une fuite pour tromper l'ennui mais aussi d'une solitude, de la façon d'être au monde. Un récit qui contient beaucoup d'humanité. L'écriture désarçonne au début mais elle a quelque chose de puissant, poétique, pas de dialogues mais le sentiment d'entendre l'oralité dans ce monologue intérieur.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Dans la nature le meurtre est légitime. La culpabilité n'existe pas. La cruauté, il ajoute, non plus.
Pour ça qu'il a aimé toute sa vie? Toute sa vie de vivant, il dit. Depuis qu'il n'a plus personne à aimer il a perdu le fil de son existence.
Au final peu importe comment qu'on le voit, ce qui compte c'est qu'on soit d'accord sur le terme, celui qu'on a tous appris. Ça nous fait croire qu'on voit tous pareil, et même qu'on a des outils pour le vérifier.
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