mercredi 15 janvier 2014

Voilà l'aurore Damien Ruzé *** 7/10

Voila-l-aurore-couverture

Editions Rouge-Sang
parution novembre 2013
Roman Noir
294 pages
isbn 979-10-92981-06-3

QUATRIEME DE COUVERTURE


Après dix-huit mois derrière les barreaux, Stan retrouve simultanément la liberté et la capacité de lâcher la bride à son ambition démesurée. Objectif : prendre du galon, tracer son chemin dans le cercle très fermé des truands patentés, grimper dans la hiérarchie de l’illégalité. Seulement gaffe, hors de question de retomber. Fini l’amateurisme et les comparses branquignollés. Terminé. Durant son séjour au frais, Stan a accouché d’une pure idée, lumineuse, imparable, un truc à breveter. Il va l’appliquer. Seul contre tous. Déterminé. Et tandis qu’au plus profond des bois de la Sologne se déploient les joutes de la folie et de la cruauté, le destin – cet insatiable joueur de dés – va exaucer le fraîchement relaxé, plaçant sur son chemin un cartel d’individus à l’abyssale dangerosité.
Citation :
« Quand tu lances ta wago dans la vitrine d’une bijouterie place Vendôme, la préservation de la planète, rien à branler, pas vrai ?… »
Avis :
« Quand j’ai reçu « Voilà l’aurore » aux éditions Rouge Sang, je me suis retrouvé comme brutalement jeté ivre dans un torrent d’adrénaline avec « Rock n’ roll nigger » de Patti Smith à plein volume. Ce roman noir est un trait de coke littéraire. »
Marc Louboutin. Directeur de collections.
MON AVIS

Nous sommes le 5 septembre 2007. Stan sort de prison.  Après 18 mois passés à l'ombre, il a bien l'intention de ne plus y retourner. Hors de question.  L'amateurisme, c'est terminé.

Il a une ambition : grandir. Il veut être libre, ne dépendre de personne et jouer dans la cour des grands.

Parallèlement à cela on assiste dans les bois à une véritable traque, une course poursuite et une mise à mort d'une prostituée roumaine. On se joue d'elle, et comble de l'horreur, elle vit un réel cauchemar avant sa mort, ceci devant un public très fortuné.

Stan veut être libre, je l'ai déjà dit. Il a trouvé le filon, il vole des tires, de très belles tires.  Comment ? Son plan est simple, il repère les endroits luxueux pour gens friqués, il n'y a que du beau monde, des belles voitures.  Son astuce : ces endroits sont sans parking avec un voiturier qui cherche de la place dans les rues avoisinantes.  Il profite de son absence, et hop le tour est joué.
Oui sa technique fonctionne bien , les belles tires, il les fourgue et empoche l'oseille.

Un jour, en fourguant sa marchandise, il est abordé par Swan et se rend compte qu'avec lui, il va enfin pouvoir jouer dans la cour des grands.  Fini ses petites combines, ils vont voir plus gros, beaucoup plus gros.

Un autre personnage intéressant également l'inspecteur Bohr, mais je ne vous en raconte pas plus, je ne veux rien vous dévoiler  si ce n'est que ces histoires différentes, ces destins qui n'ont rien en commun  vont petit à petit se rapprocher.  Cela se fait de manière naturelle, tout se croise jusqu'à une fin explosive, incroyable.

J'ai vraiment eu le sentiment que l'histoire tout comme le rythme de l'écriture m'emmenait progressivement. On change de vitesse, on accélère et on est pris d'un vertige tellement cela est haletant. Je n'ai pas eu envie de lâcher le récit tellement tout était bien ficelé.  Je ne suis pas encore trop habituée au genre, il faut s'accrocher parfois c'est souvent cru, dégueulasse, noir, vulgaire mais putain que ça le fait.

Le ton de ma critique vous l'aurez remarqué n'est pas habituel, mais cela vous donne une mini idée du vocabulaire utilisé par Damien Ruzé, pas mal d'argot durant tout le récit, cela ne m'a pas dérangé.  Flic ou voyou ont le même langage. J'avais l'impression d'être dans un film de Michel Audiard.

Des phrases courtes, sans ordre, sans verbe parfois.  Un style rythmé au diapason de l'histoire, on lit ce polar avec intensité.  Les phrases sont un peu comme la respiration, l'excitation, comment dirai-je l'intensité des propos.  On en a même le souffle coupé par moment.

Il en ressort des réflexions intéressantes sur la notion de liberté.

Une lecture aux antipodes de mes centres d'intérêt que j'ai vraiment appréciée et qui me donne envie d'approfondir le genre.

Merci à Damien Ruzé et aux éditions Rouge Sang pour ce détonnant partenariat.

Toutes les infos pour l'achat de ce livre et les éditions rouge sang :

Voilà l'aurore







ma note 7/10

QUELQUES CITATIONS

C'étaient eux les prisonniers, pensa Stan. L'ennui. A perpétuité.  La population se laissait enfermer de son plein gré.  Les habitudes, les modes de pensée, les cartes de crédit et les responsabilités étaient les vrais pénitenciers.  Il était solo, OK. Mais libre. Libre de voler quand les autres dormaient. Libre de dormir quand les autres trimaient.


Tu garderas la prédiction pour toi, comme un secret.  Parce que tu vois, selon moi, dans la vie, il faut toujours laisser une place au mystère.  Si on sait tout d'avance, c'est moins marrant.  Moins excitant. 

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