L'écolière - Claude Rappé
Lilys Editions
Parution : 31 mars 2021
Pages : 171
Isbn : 97823900560074
Prix : 17.50 €
Présentation de l'éditeur
Quand on aborde une biographie, on n’imagine pas s’arrêter sur un seul prénom. Claude Rappé a vécu plusieurs vies, dont certaines populaires, mais aucune n’a été plus intense que la première, celle que personne ne connaît et qu’il n’a jamais révélée, même à ses proches, jusqu’à ce livre. Une vie où se confrontent des sentiments d’enfants, purs, vrais, forts et un monde d’idéologie religieuse carcérale. Un premier amour qui a tout de la tragédie alors que seule une fatale impuissance gagnera le combat.Un jour, une tombe scellera un pacte avec cette belle histoire. Ce livre est un hommage, des moments de gaîté, de colère, de dénonciation, parfois une réflexion sur nous-même, ce que furent nos adolescences, ce que devons aux sixties, un mausolée littéraire, un merci.
U N P R E M I E R A M OU R QU I A TOU T D E L A T R A G É D I E
L'auteur
Claude Rappé est belge, né à Namur le 27/03/1953. C'est un écrivain, journaliste, comédien, metteur en scène.
Il a été producteur et animateur à Télé Luxembourg, RTL Télévision, RTL TVI et AB3 jusqu'en 1996.
Il entame des études de dramaturgie, de théâtre et d'acteur à Bruxelles. Il est engagé comme animateur à Télé Luxembourg en 1982 puis se retrouve à RTL-Télévision, à l’animation d’une émission, "Vu et corrigé".
Conférencier et spécialiste de l’Antiquité biblique et du Proche Orient.
Après plusieurs romans historiques, il signe ici, après des années de recherches, son premier thriller.
Dramaturge
Godefroy de Bouillon – Dieu le veut !, Catherine Hamlet, Ide, Le grenier, Les shampouineuses, We wish you a Marry Christmas, L’audition, La mémoire du vent, Hitler, Churchill, Staline, rencontre secrète.
Coauteur de L’affaire Shakespeare (avec Valérie Foschia) et de Suite et fin (avec Janne Fontaine).
Littérature
Godefroy de Bouillon – l’héritier maudit – Albin Michel 1991 – Prix littéraire du Quartier latin – Paris 1992. Finaliste au Goncourt des Lycéens – Paris 1992. Réédité.
Salomon, le roi des femmes – Albin Michel 1995 – Traductions en grec, en espagnol. Réédité.
Dieu le veut ! Albin Michel 1999 – Réédité.
Samson & Dalila – Le Rocher 2001.
La prophétie (thriller) - Lilys Editions 2016.
Mort imminente - Lilys Editions 2018
Cuba Libre - Lilys Editions 2019
Auteur d'essais :
. Les + intrigantes femmes de la Bible - La Boîte à Pandore 2016
Auteur ou coauteur des récits suivants :
Tsunami 26 décembre 2004… 9h58 – Le Rocher 2005 (avec Natacha Amal).
Ça plane pour moi – BMR 2008 (avec Lou Depryck).
Feu Vert à Jacques Careuil - Jourdan 2012.
Sandra Kim - Si j'avais su - La Boîte à Pandore 2016
Scénariste de la série BD
Godefroy de Bouillon (dessins : Thierry Cayman) - 3 titres. Traduits en 5 langues. Helyode & Claude Lefrancq Éditions.
Rédacteur des dossiers historiques sur Godefroid de Bouillon dans les deux tomes de J-C Servais publiés par Dupuis Éditions en 2012 et 2013.
Claude Rappe est aussi le scénariste et l'auteur des textes de deux spectacles historiques permanents à Bouillon (Belgique) et à Baugé (France)
Source : Wikipédia et Babelio
Auteur d'essais :
. Les + intrigantes femmes de la Bible - La Boîte à Pandore 2016
Auteur ou coauteur des récits suivants :
Tsunami 26 décembre 2004… 9h58 – Le Rocher 2005 (avec Natacha Amal).
Ça plane pour moi – BMR 2008 (avec Lou Depryck).
Feu Vert à Jacques Careuil - Jourdan 2012.
Sandra Kim - Si j'avais su - La Boîte à Pandore 2016
Scénariste de la série BD
Godefroy de Bouillon (dessins : Thierry Cayman) - 3 titres. Traduits en 5 langues. Helyode & Claude Lefrancq Éditions.
Rédacteur des dossiers historiques sur Godefroid de Bouillon dans les deux tomes de J-C Servais publiés par Dupuis Éditions en 2012 et 2013.
Claude Rappe est aussi le scénariste et l'auteur des textes de deux spectacles historiques permanents à Bouillon (Belgique) et à Baugé (France)
Source : Wikipédia et Babelio
Mon avis
C'est un témoignage bouleversant que nous livre Claude Rappé dans ce récit autobiographique. Lui qui a vécu 1001 vies nous emmène vers l'intime, dans sa toute première vie et rend hommage à celle qui a été son unique amour : l'écolière.
Nous sommes dans les années soixante, à l'époque les maîtres étaient respectés et c'est avec beaucoup de nostalgie et une émotion particulière que j'accompagne Claude Rappé dans la région de Gembloux et Chastre, région dont je suis originaire. Direction Athénée Royal de Gembloux que j'ai fréquenté quelques années plus tard avec des professeurs en commun.
L'écriture est très belle, elle décrit à merveille l'époque, l'ambiance, les lieux et l'atmosphère d'un temps pas si ancien pourtant. On ressent les odeurs si particulières de la colle aux amandes ou de l'encre séchée au buvard par exemple, on revit des moments de l'enfance et de l'adolescence.
Claude est très bon élève, tout va bien à l'école du moins. L'année 67/68 il a 14 ans et il va croiser le regard d'une écolière qui va être le plus beau moment de sa vie. Il est amoureux, lui promet de ne pas la quitter, de l'aimer à vie. La vie qui ne sera pas tendre avec lui et aujourd'hui à 60 ans sonné il lui rend hommage.
C'est un amour profond que la réalité familiale va casser, rejeter petit à petit car Claude est prisonnier des convictions religieuses de sa famille.
Fils unique, des parents fusionnels, fort occupés. Imaginez plus de cinq heures par semaine à assumer le péché d'Adam, à étudier la Bible et à répandre une série de "fausses vérités", à aimer ses "frères", et à prêcher la bonne nouvelle. Vous l'avez compris, ses parents sont des adventistes autrement dit des "Témoins de Jéhovah". Vous imaginez bien le poids que cela impliquera au niveau de sa relation car Claude est voué à un autre destin pour ses parents.
On découvre ici une facette inconnue de l'auteur mais aussi sa santé fragile dans sa petite enfance, la manière dont il s'est construit grâce aux livres et à ses lectures, ses souvenirs d'enfance, toute une époque.
C'est à la fois tendre, émouvant mais aussi bouleversant, dur, poignant ! Comment sortir de cette prison idéologique, de ce carcan religieux et reconquérir sa liberté, vivre sa vie, se reconstruire toujours à la recherche de cet amour perdu.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
On n'apprend rien si on n'entend pas le murmure des générations.
Quand on aime on perçoit plus que les autres.
Des années plus tard, à la suite d'une mise au chômage, pendant un court mois, j'ai vendu des casseroles de porte en porte. On nous recommandait d'aller vers les quartiers les moins favorisés, alors que nos produits étaient très chers. Le luxe étincelant de l'inox et les crédits consentis n'auraient conquis aucune ménagère aisée, mais faisait briller les yeux des gens pauvres au point de les convertir au besoin. On ne prêche avec succès qu'aux démunis ou aux insatisfaits, aux malheureux. La méthode est valable pour les casseroles comme pour l'espoir apporté de porte en porte. La démarche est récupérée par le christianisme et par l'islam. Il suffit de regarder leurs cathédrales et mosquées. Ils les ont bien vendues leurs casseroles !
Sans la Bible et le Coran, il n'y aurait pas tant d'obsédés. Le sexe est l'obsession des religions. Elles ne parlent que de ça, légifèrent, interdisent et promettent des paradis de vierges. Devenez catholique, protestant, musulman ou juif... Jamais le mot sexe n'assourdira autant vos tympans. Sur l'air de les dire non admises, on vous bourrera le crâne. Les vrais proxénètes sont les religieux et leurs enseignements malsains. J'ai suffisamment étudié les Livres Saints monothéistes polygames.
J'étais élevé au coeur d'une coterie religieuse limitée intellectuellement et je lisais les ouvrages sur Pythagore et Spinoza ! C'était merveilleux .
Celui qui aime est fort. Celui qui aime est moins soumis. Et celui qui n'aime pas est faible. Elle était forte. J'étais faible. J'allais devenir soumis. Je suis fort.
Si je dois sincèrement me remémorer le souvenir du plus bel instant de ma vie, ce n'était pas sa première déclaration, ni nos timides et malhabiles caresses, non plus nos premiers partages ou notre engagement. C'était son regard. Si quelqu'un créa Claude, et si c'est une femme, ce ne sont, ni ma mère, ni la sarabande d'emmerdeuses qui ont emboîté le pas, mais une jeune écolière de quatorze ans.
La Belgique est le pays du sachet de frites. Comme il est difficile de saisir la dernière petite frite trop cuite au fond du sachet, il l'est tout autant de comprendre un Flamand néerlandophone qui veut chasser de l'université un Wallon francophone qui parle une langue tellement riche et culturellement imparable que le Flamand a dû l'apprendre pour survivre.
Le jour où elle m'a pris par la main, j'ai cru que je ne serais plus jamais seul. A la seconde même, l'union fut sacrée. La vie, le souffle du vent qui balaie les difficultés, l'espérance, la joie et cette douceur dans son regard m'ont donné une puissance qui allait me porter toute ma vie, même après l'avoir perdue. En un regard, elle a fait de moi ce que je suis encore modestement aujourd'hui.
L'amour est comme le chardon. On ne le déracine pas. Il y a toujours une pousse de l'underground qui renaît. Il revient plus fort à chaque fois qu'on le coupe . Comme cette plante pugnace, l'amour s'avère plus obsédant encore quand il n'est pas partagé ou peu vécu.
Je suis un incontinent de l'absence de savoir enrobée de bavardage. Avec le temps, les voyages et les lectures, la passion et les rencontres, oui, je me sens plus à l'aise dans mes opinions. Je suis à la culture ce qu'est le blanc d'oeuf à la pâtisserie.
Elle était venue allumer la flamme de mes premières émotions, avait encouragé mes maigres aptitudes d'écrivain. Il n'est pas un mot que je n'écrive qui ne soit son dû. Elle m'a offert le plus efficace des médicaments. Elle m'a montré une île où je pourrai, tant que je serai en mesure de tenir une plume ou un clavier, me réfugier. Elle m'a offert l'horizon alors qu'elle n'avait que seize ans !
Elle a été mon ange et je lui ai brisé les ailes.
Je l'ai tuée avec une lettre et je tente vainement de la ressusciter avec un livre.
La vie me l'a appris à mon tour, plus tard : c'est difficile d'être père !
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1 commentaire:
Voilà un auteur que je ne connaissais pas du tout ! J'aime bien la citation sur la Belgique comparée à un sachet de frites ;-)
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