Un le matin, Un le soir - Brigitte Peeters ♥♥♥♥♥
Académia
Collection : Evasion
Parution : 19 avril 2021
Pages : 230
Isbn : 9782806105905
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
Pour fuir un mari infidèle, Victoire accepte de remplacer Hubert, le pharmacien du village de son enfance.
Une nouvelle vie se reconstruit au rythme du quotidien où se croisent Clovis, le petit-fils d'Hubert, Marius, un électricien particulièrement attentionné, et les clients qui révèlent leurs blessures, leurs fêlures, leurs manies. La boîte à livres accolée à l'officine se révèle intrigante, entre les billets que lui laisse un admirateur inconnu et le journal intime écrit en 1943 par une jeune fille de quinze ans, séduite par un soldat allemand. Le destin d'une femme peut-il bouleverser celui d'une autre ?
Un le matin, un le soir est l'histoire de la réinvention d'une femme entre présent et passé, drames et passions, racontée avec humour et tendresse.
L'auteure
Passion pour la lecture: de Oui-Oui au Petit Nicolas
Si Oui-Oui, le club des Cinq et Fantômette ont constitué les premières lectures de ma vie. J’ai ressenti mon premier frisson littéraire à la découverte des aventures du Petit Nicolas de Sempé et Goscinny.
J’ai rêvé d’écrire une suite mais, cette fois, avec comme héroïne, une petite fille aux longues couettes. Celle que les garçons de la classe traumatisent avec des araignées ou des crapauds mais qui reçoit de doux messages dans les rangs de l’école.
De la pilule à la virgule, mon parcours en résumé!
La passion de la lecture a gonflé de couleurs mon adolescence entre gris clair et soleil foncé. J’ai lu tout ce que je trouvais. Des romans de gare, des romans à l’eau de rose, Autant en emporte le vent, Flaubert, Orwell, Balzac, Gaston Lagaffe, Soljenitsyne, Françoise Sagan, Gottlieb, Christine Arnothy et Gilbert Cesbron… Je voulais suivre l’exemple de Jo March, la fille écrivaine du Docteur March.
Je n’ai pas suivi le parcours de Jo March, je suis devenue pharmacienne.
J’ai travaillé en officine, fait de la recherche, donné des cours de sciences, bossé longtemps dans une grosse firme pharmaceutique, dans une institution aussi. La boucle est bouclée!
J’ai écrit un roman, j’en écris un deuxième, j’ai une idée pour le troisième ! Ecrire ça s’apprend, ça s’entretient, ça s’augmente. Je suis une apprentie permanente!
Les jolies phrases
Ah vieillir ensemble... encore une belle illusion ! Qui a vraiment envie de partager son quotidien déclinant avec un autre vieillard ? De supporter la décrépitude, la maladie, les rides, les langes pour adultes, la gagaterie, le dentier qui flotte dans un verre à côté du lit. Les belles choses s'en vont, ne reviendront plus, les moches arrivent, ne repartiront plus. qui a envie de ça ? À la réflexion, pas moi.
Je ferai le tri de ce fatras, j'aime les choses rangées, classées, claires, précises. L'ordre autour de moi m'aide à avoir de l'ordre dans ma tête. Je suis pharmacienne, professionnelle, cartésienne, bien décidée à laisser mes émotions au placard, mes problèmes dans des tiroirs fermés à double tour.
Moins de biens, plus de liens.
J'aime l'idée de combiner les livres et une pharmacie, de mêler les mots et les maux.
La vieillesse, la jeunesse, une notion d'une perpétuelle relativité. Je suis jeune pour une personne de quatre-vingts ans, mais une créature préhistorique d'avant l'ère des dinosaures pour un gamin comme Clovis. Je ne suis ni jeune ni vieille, juste relativement mi-vieille ou mi-jeune, comme le gouda ou le cheddar. À part que je ne pue pas des pieds.
Plus assez d'amour entre nous pour évacuer la souffrance. Pas assez d'amour entre nous pour reconstruire sur l'indicible. Tellement indicible que nous ne parlions plus. Les gestes de tendresse n'ont pas suffi, les engagements non plus. Le fil élastique distendu, étiré, a lâché.
Pas toujours facile de vieillir, de perdre peu à peu ce qu'on croyait avoir pour toujours : la jeunesse, l'autonomie, la liberté.
Pour moi, plus rien n'existe, ni frontières, ni guerre, ni couleur d'uniforme, ni langue, rien. Seul subsiste l'amour.
Une famille, ça se construit, plus que ça ne se transmet. Les deux, à y réfléchir, mais quand on n'a plus le choix, on prend ce qui reste, non ?
L'amour fait mal. Il vous hérisse l'épiderme, vous cisaille les entrailles, vous fait glisser à la fois dans les orties et les chardons.
2 commentaires:
Merci pour cette belle chronique. Elle donne envie de lire le livre.
Je ne connais pas du tout, mais ce livre m'attire. Je vais le noter. Merci pour l'info.
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