dimanche 27 juin 2021

Mercure - Amélie Nothomb ♥♥♥♥♥

Mercure    -   Amélie Nothomb   ♥♥♥♥♥



 














Mercure
Première parution Albin Michel 1998
Le livre de Poche 14911
Parution : 06/09/2000
Pages : 190
Isbn : 9782253149118
Prix : 6.40 €

Présentation de l'éditeur

Sur une île au large de Cherbourg, un vieil homme et une jeune fille vivent isolés, entourés de serviteurs et de gardes du corps, à l’abri de tout reflet ; en aucun cas Hazel ne doit voir son propre visage.
Engagée pour soigner la jeune fille, Françoise, une infirmière, va découvrir pourquoi Hazel se résigne aux caresses du vieillard. Elle comprendra au prix de quelle implacable machination ce dernier assouvit un amour fou, paroxystique…
Au cœur de ce huis clos inquiétant, Amélie Nothomb retrouve ses thèmes de prédilection : l’amour absolu et ses illusions, la passion indissociable de la perversité.

Mon avis

Mercure est l'un de mes titres préférés d'Amélie Nothomb.  Un roman qui m'avait marquée à sa parution en 1998.  J'ai eu envie de le relire et je reste sur ma première impression, ce livre est génial, incroyable.

Il s'agit d'un huis-clos.  Omer Loncours est un vieux capitaine qui après avoir parcouru les mers, a acheté une île proche de Cherbourg, l'île de Mortes-Frontières et y a fait construire une maison particulière, sans fenêtre à hauteur des yeux, sans miroir et aucune possibilité d'apercevoir son reflet. 

Il vit reclus dans cette île gardée par ses sbires avec Hazel, sa pupille avec qui il entretient une relation particulière ; amour ou tyrannie ?

Hazel est une jeune femme qu'il a rencontré il y a cinq ans, elle avait dix-huit ans à l'époque, c'était à Point à Pitre, un horrible incendie avait tué ses parents, défigurée lui avait-il dit, il l'a prise sous son aile l'emmenant sur son île ; un paradis ou un enfer ?

Françoise Chavaigne est infirmière, elle arrive sur l'île pour soigner Hazel.  Elle va découvrir le secret d'Omer Loncours, sa tromperie pour conserver cet amour égoïste.  Françoise reviendra chaque jour, apprivoisant Hazel, lui offrant un peu de joie, dans l'espoir de la sauver...

C'est un conte cruel comme Amélie sait les écrire, qui nous parle de l'amour, des contradictions de l'être humain, de sa cruauté ou générosité...   C'est quoi l'amour ?  Bourreau ou gardien ?  On s'en pose des questions sur la nature humaine mais aussi sur le pouvoir libérateur des livres et de l'écriture, une constante d'Amélie déjà présente dans ce récit.

Narcisse ou Eden ?  Paradis ou enfer ?  À vous de voir !

Avec cette plume si caractéristique, une écriture subtile, fluide, cynique et déstabilisante, Amélie nous offre deux fins, à vous de choisir !  

Ah la complexité des sentiments !  

Je suis fan et touchée par ces propos qui ont l'air un peu loufoques, cruels mais suscitent toujoujours autant de questions sur la nature humaine.

Ma note : ♥♥♥♥♥

 
Les jolies phrases

Vous n'avez aucune idée de ce qu'est l'amour : c'est une maladie qui rend mauvais. Dès qu'on aime vraiment quelqu'un, on ne peut s'empêcher de lui nuire, même et surtout si l'on veut le rendre heureux.

L'amoureux est un être complexe qui cherche aussi à rendre heureux


J'ai lu soixante-quatre fois La Charteuse de Parme : chaque lecture était plus excitante que la précédente.
- Comment peut-on vouloir lire soixante-quatre fois un roman ?
- Si vous étiez amoureuse, voudriez-vous ne passer qu'une nuit avec l'objet de votre passion ?
- Ca ne se compare pas?
- Si. Le même texte ou le même désir peuvent donner lieu à tant de variations. Ce serait dommage de se limiter à une suele, surtout si la soixante-quatrième est la meilleure.


Le propre des grands livres est que chaque lecteur en est l'auteur. vous lui faites dire ce que vous voulez.
Pour la plupart des gens, aimer est un détail de l'existence, au même titre que le sport, les vacances, les spectacles.  L'amour a intérêt à être pratique, à cadrer avec la vie que l'on s'est choisie.  Pour l'homme, c'est la carrière dont tout dépend; pour la femme, ce sont les enfants.  Dans une telle perspective, l'amour ne peut être qu'une passade, une maladie dont la briéveté est souhaitable.

La littérature a un pouvoir plus que libérateur : elle a un pouvoir salvateur. 

Vous avez si peur d'être belle ?  Je comprends, même si je le suis moins que vous.  La laideur, c'est rassurant : il n'y a aucun défi à relever, il suffit de s'abandonner à sa malchance, de s'en gargariser, c'est si confortable.  

Il faut admirer les gens capables d'être heureux.

L'eau et l'amour sont le berceau de toute vie : il n'y a pas plus fécond.  Mourir par l'amour ou par l'eau, ou mieux encore par les deux ensemble, c'est boucler la boucle, c'est prendre la porte d'entrée pour la porte de sortie.  C'est se tuer par la vie même.

Du même auteur j'ai lu et chroniqué

Cliquez sur la couverture pour avoir accès à l'article

 









1 commentaire:

Philippe D a dit…

Je ne lis pas Nothomb. J'ai essayé deux fois à dix ans d'intervalle. Je réessayerai un jour.
Si tu dis que celui-ci est le meilleur...