dimanche 24 juillet 2022

Le petit frère - Jean-louis Tripp ♥♥♥♥♥

 Le petit frère  -   Jean-Louis Tripp  ♥♥♥♥♥































Casterman
Parution : 11 mai 2022
Pages : 344 
ISBN : 9782203228641
Prix : 28 €


Présentation de l'éditeur

A travers le souvenir de son frère Gilles, disparu trop tôt dans un accident de la route, JeanLouis Tripp fait le récit d’une bouleversante histoire familiale.


Un soir d'août 1976. JeanLouis a 18 ans. C'est le temps des vacances en famille, des grandes chaleurs et de l’insouciance... Mais un événement brutal va tout interrompre : Gilles, le frère de JeanLouis, est fauché par une voiture. Transporté à l'hôpital, le garçon succombe à ses blessures quelques heures plus tard. Pour JeanLouis, hanté par la culpabilité, un difficile parcours de deuil commence...
45 ans plus tard, l'auteur choisit de revenir sur cet épisode et de retraverser chaque moment du drame. Avec franchise et sensibilité, il sonde sa mémoire et celle de ses proches pour raconter les suites immédiates et plus lointaines de l'accident, luttant pour dessiner la perte tragique d'un petit frère de 11 ans qui continue d'exister dans l'histoire familiale...







L'auteur










© Fabrice de Bray




Né en 1958, JeanLouis Tripp publie ses premières histoires courtes à la fin des années 1970, avant de bifurquer vers la peinture, la sculpture et l’enseignement. En 2006, il publie avec Régis Loisel la série à succès Magasin Général, puis en 2017 et 2020 les deux volumes d'Extases, un récit autobiographique sincère et intime.

Source : Casterman






Mon avis

Jean-Louis Tripp a 18 ans le 5 août 1976 lorsque le drame arrive.  

Tout allait bien, c'était les vacances, un petit périple en roulotte en Bretagne.  L'étape du jour était toute proche mais ...  Gilles son frère a voulu descendre retouver sa maman à l'arrière.  Il était sur le marche-pied, côté route.  Jean-Louis a voulu le retenir, il lui donnait la main et personne n'a rien vu venir...

Cette voiture verte l'a percuté, emporté en prenant la fuite.  L'horreur !
Pas de téléphone portable, peu de passage, l'incompréhension, la stupeur et ce temps perdu pour prévenir les secours.  C'était trop tard, Gilles n'a pas survécu.

Depuis ce jour, ce flash, les mains qui se perdent !

Le sentiment de culpabilité profond pour Jean-Louis et ses proches.  Sa maman était derrière avec Dominique.

C'est aussi un père absent ravagé par le chagrin, une famille anéantie... 

La vie a repris certes mais qu'aurait-elle été si ...  

C'est plus de 45 ans plus tard que Jean-Louis Tripp se raconte à travers ce drame.  Gilles avait 11 ans, lui 18 !

C'est très intime mais Jean-Louis Tripp rend l'histoire de son deuil universelle.  C'est riche en émotions, intense, cela secoue !  C'est d'une grande justesse !

Il a fallu deux ans et cinq jours pour le terminer, ce roman graphique remue, secoue, révolte, c'est une claque émotionnelle !

Immense coup de


Ma note : ♥♥♥♥♥


Les jolies phrases



J'ai le sentiment que le deuil d'un enfant ne peut se partager qu'avec quelqu'un ayant vécu le même drame. On peut se projeter, imaginer et faire preuve de toute l'empathie de la terre, mais l'expérience de cette épouvantable douleur, la douleur de la perte contre-nature, l'amputation violente de la chair de sa chair... non, on ne peut pas savoir.


Parfois, on est sidéré de constater que la vie – on ne sait comment – a continué. On croyait ne jamais sortir de l'abîme, mais doucement, sans qu'on s'en rende compte, ça change. Puis un jour, on réalise avec surprise qu'il y a longtemps qu'on n'y a pas pensé.


Puis ce furent les condoléances... les condoléances, c'est le rituel du réconfort qui ne réconforte pas, mais si, quand même un peu.
C'est le moment de ceux qui ne sont pas assez proches pour être venus à domicile et de ceux qui ne se lassent pas de les présenter.
À nos parents, à notre grand-mère ; ils disent ces mots convenus que tout le monde semble trouver justes. Les mots justes sont difficiles à trouver, ils se dérobent. Dans le fond, c'est à ça que sert ce rituel. À remplacer les mots justes.

Moi, j'aurais voulu en parler...  Mais je sentais bien que c'était impossible.
Je sentais que parler de Gilles réveillerait un tsunami émotionnel.  Et il faut bien le dire, j'avais du mal à regarder en face la peine de mes parents...  Alors, moi non plus, je ne disais rien. 





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