jeudi 21 juillet 2022

Les fêlures Barbara Abel ♥♥♥♥♥

Les fêlures   -    Barbara Abel  ♥♥♥♥♥






















Plon
Parution : 31 mars 2022
Pages : 424
Isbn : 9782259307628
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur

Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lui, sans doute.
Et puis tous les autres, aussi.


Quand Roxane ouvre les yeux, elle sait que les choses ne se sont pas passées comme prévu.

Martin et elle formaient un couple fusionnel. Et puis, un matin, on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Roxane s’est réveillée, Martin, lui, n’a pas eu sa chance... ou sa malchance. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ?
Roxane va devoir s’expliquer devant ses proches, ceux de Martin, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?

Barbara Abel




Crédit photo:
©Melania Avanzato

Née en 1969, Barbara Abel vit à Bruxelles, où elle se consacre à l’écriture. Pour son premier roman, L’Instinct maternel (Le Masque, 2002), elle a reçu le prix du Roman policier du festival de Cognac. Aujourd’hui, ses livres sont adaptés à la télévision, au cinéma, et traduits dans plusieurs langues. 


Mon avis

Garance, soeur de Roxane découvre sa soeur et Martin inanimés dans leur lit. Le couple fusionnel a tenté de se suicider, une lettre bien en vue à leur chevet respectif en témoigne.

Roxane a pu être sauvée, Martin malheureusement pas !

Roxane est sous le choc, mutique, traumatisée car ce n'est pas vraiment ce qui était prévu ! 

Ce suicide est-il partiellement réussi ou raté ?

"Le problème, avec les suicidés, c'est que le bourreau et la victime ne sont qu'une et même personne.  Impossible de condamner l'un pour pouvoir pleurer l'autre."

Roxane ne comprend pas ce qui s'est passé.  Survivante, elle va devoir s'expliquer.  Quelles sont les raisons pour expliquer leur geste ?  Que cachait ce couple uni, amoureux apparemment sans histoire.

Barbara Abel nous propose ici son quatorzième roman, un thriller psychologique qui nous entraîne comme à chaque fois, au plus profond de l'âme humaine.  Elle décortique avec brio les blessures de l'enfance qui ont forgé les personnalités de Roxane et Martin.

De courts chapîtres nous font voyager dans le temps, remonter à l'enfance et petit à petit se tisse l'histoire de ces deux êtres aux blessures profondes.  

L'analyse psychologique et l'écriture sont travaillées.  Les apparences sont bien évidemment trompeuses comme toujours.

"Qui est le véritable meurtrier d'un être qui se suicide ?  
lui sans doute.
Et puis tous les autres, aussi."

Les thèmes abordés sont bien entendu le suicide et ce qui fait que l'on passe à l'acte, les blessures de l'enfance, les différences entre les milieux sociaux et les rêves brisés.

Un super roman, un page turner. On est tenu en haleine, c'est très visuel, on l'imagine bien au cinéma.  Qui sait ?

Ma note : ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Le problème, avec les suicidés, c'est que le bourreau et la victime ne sont qu'une et même personne.  Impossible de condamner l'une pour pouvoir pleurer l'autre.

S'il l'aime à ce point, c'est parce qu'elle est comme lui : un oiseau dont on a arraché les ailes.

Au creux de cette nuit sans fin, elle mesure l'ironie des circonstances : elle aurait dû donner la mort à un être qui ne demandait qu'à vivre, elle en a sauvé un autre qui voulait mourir. 

Le nom des Jouanneaux se mêle au tumulte du drame, ceux qu'hier encore on enviait et que l'on plaint aujourd'hui, désormais souillés par le scandale.  Parce qu'un suicide est un aveu d'incurie.  En dépit du malheur qui les frappe, les proches du suicidé deviennent complices, presque responsables d'une si tragique issue : ils n'ont pas été capables d'empêcher le pire, ils n'étaient pas là, ils n'ont rien vu.  Ils sont coupables de négligence dans le meilleur des cas, d'incompétence dans le pire.  Á la fois victimes et bourreaux, ils portent en eux la marque de l'infamie. 

La vie, c'est du paradoxe, de l'absurde, ce sont des voix dissonantes, des désaccords, des contradictions.
La vie, c'est un grand bordel instable, ça change tout le temps. 

Comment le vide peut-il faire mal à ce point ?

Les mots sont réducteurs, on leur demande de traduire l'immensité d'un ressenti, ils ne font qu'entraver une gamme infinie de sensations dans une signification unique et commune.

Dans un suicide, où est la victime, où est le bourreau ?
Qui est le véritable meutrier d'un être qui se suicide?
Lui, sans doute.
Et puis tous les autres, aussi.




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1 commentaire:

Jacqueline a dit…

Une réussite...un de ses meilleurs romans, pour moi..