lundi 13 novembre 2023

Un peu de tout ce que j'ai vécu - Jean-Jacques Adam

 Un peu de tout de que j'ai vécu - Jean-Jacques Adam











Image publique éditions
Collection : romans vrais
Parution : 2023
Pages : 260
Isbn : 9782390030317
Prix : 18 €


Présentation de l'éditeur




Être narrateur de sa propre histoire c’est prendre le risque de ne s’attacher qu’aux choses essentielles.

Heureusement, la mémoire conserve aussi des détails insignifiants (le couteau d’une grand-mère, le premier baiser de la fille de la concierge, le tiroir en bois du moulin à café manuel, les petits pains du dimanche à la mer, un tiroir plein de montres qui ne fonctionnent plus, un rendez-vous manqué, …)

Loin d’une biographie traditionnelle, Jean-Jacques ADAM s’attarde plic-ploc à des objets, à des instants, à des personnes, … qui remontent bizarrement à la surface lorsqu’il convoque sa mémoire.
Il écrit libéré de la crainte de ne pas être fidèle à la réalité.

Mais qu’est-ce que la réalité sinon la somme de nos vérités contées au travers de nos prismes.

Par petites touches … à la façon des impressionnistes, l’auteur caresse l’espoir de donner envie à d’autres grands-parents de raconter un peu de ce qu’ils ont vécu.

Que ses souvenirs puissent raviver en chacun de nous une part de notre temps enfoui !

Mon avis


Jean-Jacques Adam habite ma ville de Wavre, il m'a gentiment proposé de lire son récit, ce que j'ai fait avec beaucoup de plaisir.

Il ne s'agit pas d'un roman, ni de nouvelles mais comme il le dit lui-même de petites touches par-ci, par- là de ce qu'il a vécu à la manière des impressionnistes.  Quelques pages sur un souvenir, un moment de sa vie.  Des anecdotes, des choses qu'il a vécues.  

Jean-Jacques a perdu très tôt son père, et pendant longtemps a lui aussi eu peur de disparaître tôt, c'est seulement à 41 ans qu'il n'a plus eu peur de la mort.  Il est aujourd'hui, ingénieur agronome retraité, il a bourlingué, vécu des tas de choses qu'il a envie de transmettre et de raconter à ses enfants et petits-enfants.

Et bien croyez-moi, ces petites choses, elles sont universelles, on s'y retrouve par moment.  C'est bien agréable à lire et cela m'a parfois fait remonter des souvenirs d'enfance, des images oubliées d'un temps que nos enfants et petits-enfants n'ont pas connu.

Des exemples, le goût du Kwatta, la bière de table à la cantine de l'école,  le magasin de bonbons où l'on se rendait avec les centimes récoltés à la sortie d'un baptême par exemple, le téléphone fixe à cadran, l'épicerie du coin, la musique de l'époque.

La musique qui a compté pour lui, écrivant des chansons, faisant partie du groupe "Reproche", l'amitié, j'ai beaucoup aimé l'histoire du chameau de Salem et les liens créés.  On se replonge aussi dans la manière de se soigner à l'époque, les opérations trop fréquentes des amygdales, le supplice pour soigner la scoliose.

C'est aussi plein de tendresse, la scène forte du départ de sa maman à l'île de Ré, les différents voyages au Burkina Faso en tant qu'expert pour lutter contre la sécheresse, les voyages à L'Escala et les souvenirs d'enfance, de complicité avec son frère.  Le souvenir de la mémoire de son arrière grand-père le colonel Adam trahi par un belge et exécuté par la gestapo en 1943.

Ce sont des bribes de vie, des brics et des brocs comme on dit ici.  

Une lecture agréable.

Ma note : 8/10

Les jolies phrases

Et si s'ennuyer était simplement un manque de curiosité ou d'envie ?

Deux histoires différentes, deux approches de la vie, deux manières d'aimer, deux grand-mères, le même monde, un héritage pluriel : je suis fait de ce mélange de ces argiles-là.

Heureusement, finalement, qu'on ait si peu de mémoire...
Sinon, cela nous ferait parfois tant souffrir...
Feu de bois...
Dimanche morne...
Le gris des souris me colle le blues au coeur...
Tous les souvenirs d'enfance remontent au fil du temps...
La chaleur, le cocon, la maison...
Et tous les ports dans lesquels je n'ai jamais jeté l'ancre...
Et qui me connaissent pourtant.
Ma fêlure s'aggrave...
Si ça continue je vais finir par laisser passer la lumière...
Le gouffre béant de mes tempêtes...
C'est le silence qui me fait le plus peur...
Mais il est parfois la meilleure des réponses...

Et là je vois les yeux de l'enfant s'illuminer
Je sens immédiatement que j'ai touché quelque chose de profond
Là où ça fait du bien mais où ça peut faire tant de mal
Là où les gens et les choses restent gravées à jamais
Là où on accroche toutes les histoires
Qui font les repères de notre vie
Là où les choses sont importantes
Le coffre-fort de nous-mêmes

Ne faut-il pas parfois se perdre pour savoir qui on est, prendre les chemins de traverse pour se retrouver?
 


1 commentaire:

Betsson a dit…

J'ai beaucoup appris grâce à votre message. Merci d'avoir partagé vos connaissances!