Seuil
Parution : 18 août 2023
Pages : 192
Isbn : 9782021534948
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur
Eunice, dix-neuf ans, athlète, étudiante en fac de psycho, vient de se faire larguer par son petit ami. Alcool et danse pour tenter d'anesthésier la tristesse.
En se réveillant avec une gueule de bois carabinée, la jeune femme pense avoir touché le fond mais les nombreux appels en absence laissés sur son portable par son père annoncent le pire. Sa mère, Jane, est morte, d'une chute dans l'eau du fleuve au sortir d'une boîte de nuit. L’enquête conclut très vite à un simple accident mais Eunice refuse d’y croire.
Et si un agenda rouge retrouvé dans un salon de coiffure lui donnait raison ? Et si les initiales écrites sur plusieurs pages étaient un indice ? Pour Eunice, c’est le début d’une quête de vérité afin de comprendre qui était cette mère dont elle réalise qu’elle ne connaissait pas grand-chose. Le choc du deuil rappelle que toute famille est le lieu de secrets enfouis.
Lisette Lombé
Source : l'iconoclaste
Mon avis
Lisette Lombé sera la poétesse de l'année 2024 en Belgique. Elle provient du slam. Son écriture est proche de l'oralité, musicale, poétique, percutante. Après Vénus Poética, Tenir et Brûler, Brûler, Brûler, un livre jeunesse, elle nous propose son premier roman.
Un roman qui aborde de nombreux thèmes de notre société en plus du deuil et des secrets de famille et les liens mère-fille.
Eunice a 19 ans, elle vient de se faire larguer et a noyé son chagrin dans l'alcool. A son réveil, de nombreux appels en absence de son père pour l'avertir que Jeanne - Jane, sa mère - est morte. Elle a chuté lors d'une soirée bien arrosée, un peu camée, d'une péniche et s'est noyée.
Commence alors pour Eunice un questionnement, une enquête à l'aide de l'agenda rouge retrouvé, de mystérieux rendez-vous avec TM. Sa mère était une femme avant tout mais que sait-elle à ce sujet ?
Ce récit se divise en 4 parties et aborde le travail de deuil. : COUPER, RECOUDRE, CICATRISER et VIVRE.
Eunice rencontrera Jennah, une jeune slameuse et avec elle viendra la libération de la parole.
L'écriture est percutante, vive, rythmée, poétique et parfois crue, brute comme la vraie vie. Cette prose incisive est d'une grande justesse. La langue claque, elle peut surprendre, dérouter, choquer mais a aussi le pouvoir d'émouvoir.
Il ne faut pas oublier que c'est une très jeune femme qui s'exprime à la seconde personne sur le deuil, le féminisme, la bisexualité, la pansexualité, le phénomène #metoo, la sororité.
Un premier roman trés réussi que je vous recommande vivement.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Il n'y a qu'un temps pour les crop tops et les minijupes.
Chacune à son tour !
Et plus tôt tu captes que la société te considère comme un produit parmi les produits, avec une date de péremption, moins tu t'exposes à cette course contre le temps aussi désespérée que vaine.
Ta mère est un puzzle. Chaque personne que tu rencontres te confie une pièce dont la teinte vient modifier ce que tu croyais savoir d'elle. Tu ne connais pas Jane. Son écorce, sa surface, sa carapace, oui. Ses aspirations profondes, ses fantasmes, ses regrets, non.
On peut sortir du ventre d'une femme, on peut être nourrie par elle durant près de vingt ans, on peut vivre sous son toit, dormir toutes les nuits à une cloison d'elle, et ne s'être jamais demandé qui était vraiment cette femme.
Qui s'intéresse à ce que sa mère ressent en tant que femme ?
Qui se souvient même que sa mère n'a pas toujours été une mère ?
Être bouffée par un boulot qui te permet à peine de bouffer.
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