Le second printemps - Isabelle Bary
Présentation de l'éditeur
La vie d’Adèle Carlier, 52 ans, lui échappe peu à peu : ses enfants quittent le nid, sa mère se fane tout comme sa carrière, et son mari continue à tracer sa route, négligeant ses états d’âme. Adèle se sent vieillir, devenir transparente et inutile. Des bouffées de chaleur aux publicités ciblant la femme quinqua, tout le lui rappelle. Qui est-elle vraiment, hors de sa tribu ?
Un matin, lassée d’attendre son homme toujours en retard, elle prend seule l’avion à destination de Lyon. Envolée sur un coup de tête pour s’affranchir du monde, Adèle en découvrira un autre sur le chemin qui la mènera jusqu’en Espagne, composé de personnalités égarées, chacune dans sa propre quête de sens.
Jusqu’où l’héroïne devra-t-elle transgresser ses principes pour apprivoiser sa propre liberté, à l’automne de la vie ? À moins qu’il ne s’agisse d’un second printemps…
Isabelle Bary
Isabelle Bary est née à Vilvorde en 1968, d’une maman mi-flamande, mi-anglaise et d’un papa bruxellois francophone
Comme les chevaux, la lecture et le chocolat, l’écriture a conquis son cœur dès l’enfance, mais la possibilité de la vivre n’est venue que bien plus tard.
Ingénieur commercial Solvay, sa courte vie de « femme d’affaires » prend une tournure particulière en 1994: elle part, un an, sac au dos pour explorer le monde. Quelques années plus tard lui vient l’envie de conter cet événement, Globe Story paraît en 2005 aux Éditions Complicités.
Le virus est ancré. La plume ensuite ne la quitte plus. En 2008, un premier roman : « Le cadeau de Léa » aux Éditions Luce Wilquin (finaliste du Prix Première et du Prix Jean Muno) a séduit de nombreux lecteurs. Son second roman, « Baruffa », paraît en février 2009, chez le même éditeur. Luce Wilquin lui accordera aussi sa confiance pour le troisième « La prophétie du jaguar », paru en février 2011 et encouragé par l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique. En mars 2011, les Éditions Luc Pire lui proposent de participer à l’élaboration d’une nouvelle collection ayant pour but de stimuler le goût de lire auprès des voyageurs du train. C’est dans cet esprit que le roman « Braine Blues » paraitra en septembre 2011. Un cinquième roman « La vie selon Hope » est paru début février 2013, aux Éditions Luce Wilquin. Il a remporté le Prix Soroptimiste de la romancière francophone. « Zebraska » paraît en octobre 2014, aux Editions Luce Wilquin, avec le soutien de la Scam. Ce dernier roman connaît toujours un franc succès tant en Belgique que chez ses voisins francophones.
Au fil de l’écriture romanesque, l’auteure participe de façon régulière à l’écriture de plusieurs « collectifs » dont « Marginales », dirigé par Jacques De Decker et « J’écris ton nom », une collection des Éditions Couleurs Livres. En 2006, elle entame avec une amie photographe un travail sur les sans-abri de Bruxelles. Ce projet sur les démunis se concrétise en 2009 sous forme d’un beau livre : « Juste un regard » qui parait en novembre 2010 aux Éditions Avant-Propos.
En 2007, Hervé Broquet (Éditions Couleur livres) lui commande pour sa collection « Dialogues », la rédaction d’un livre sur l’humanité en médecine, avec la collaboration du Dr Jacques Brotchi. « Le malade et le médecin, une commune humanité » paraît en septembre 2008.
« Ce qu’elle ne m’a pas dit » (septembre 2016) est son sixième roman aux Editions Luce Wilquin. « Les dix-sept valises » (Ed. Luce Wilquin) parait en septembre 2018.
La nouvelle « L’ombre du zèbre n’a pas de rayures » sort en septembre 2019 aux Editions Acrodacrolivres.
Parait aux Editions J’ai Lu, le 4 mars 2020, la version attendue, entièrement revue et augmentée de « Zebraska » en format poche Inédit.
En 2025, 180° Editions édite Le second printemps.
Source: site de l'auteure
La marche m'évoque soudain l'écriture. Toutes deux luttent contre l’immobilisme. Celui qui marche est comme celui qui écrit, il échappe au contrôle. Voilà pourquoi, sans doute, on gouverne en sédentarisant et on domine en brûlant les livres.
Il y a dans l'automne un engourdissement qui force à ralentir. Une exhortation à la mue qui astreint à retrouver l'essentiel caché dans la folie du monde. Et par là, un appel à la liberté. Puisque tout est à nouveau possible.

Mon avis
Le second printemps, quel joli titre inspiré de la sagesse japonaise pour nommer cette période de la vie qui nous rapproche plus de la fin que du début, un vent de renouveau, un cri de liberté et non pas comme la société nous le fait entendre, une date de péremption pour les femmes de plus de 50 ans.
Avez-vous remarqué qu'à l'approche de la cinquantaine, vous recevez des publicités ciblées vous parlant de crème anti-âge, de protection anti-fuites, des propositions de pilates, yoga sur chaise pour vous signifier que peu à peu vous atteignez la date de péremption....
Adèle n'y échappe pas, elle a 52 ans, pour elle tout va bien, tout est comme avant mais on va gentiment lui faire comprendre que contrairement à l'homme, une femme n'a pas le droit de vieillir, au niveau professionnel, elle anime une émission radio, on lui fait comprendre que c'est termine, qu'on a besoin de sang neuf. A la maison, ses enfants sont devenus grands, ils quittent le nid, Adèle se rend compte qu'elle a endossé le rôle de femme, de mère, et d'épouse et se remet en question.
Sur un coup de tête, elle s'envole et se retrouve d'abord à Lyon chez Jeanne, une octogénaire, ethnologue, féministe qui va l'écouter et lui proposer de la rejoindre sur les chemins de Compostelle.
Elle y rencontrera Emma, une jeune trentenaire, prof de philo. Emma est née en Ouganda, adoptée en France, secouée par la mort d'une de se élèves, elle se remet en question. On la retrouve sur les chemins, cette jeune femme à la peau noire, voilée, ce n'est pas commun.
Il y aura d'autres rencontres, Clément, Paul. Chacun a ses raisons de marcher.
Marcher pour se retrouver face à soi-même, Marcher pour se vider la tête, se recentrer, exister, retrouver la liberté.
La liberté, c'est peut-être simplement ça : marcher à son pas.
Un roman positif, lumineux qui au final nous enseigne que vieillir c'est une aubaine, que la vie est précieuse, que l'on choisit ce qui nous grandit et nous rend libre.
La plume d'Isabelle est élégante, sensible et parfois espiègle. Passé le début qui nous renvoie à l'image de la société lorsqu'on dépasse la cinquantaine, le voyage est magnifique, tout en bienveillance et simplicité. Les mots sont bien choisis, décrivent une belle aventure humaine, une belle complicité et nous font comprendre que la vie est précieuse et que vieillir c'est aussi trouver sa liberté.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Mon bonheur dépend entièrement du leur. Sans eux, je n'existe pas.
La liberté, c'est peut-être simplement ça, marcher à son pas.
Ne pas procréer, c'est garder le contrôle sur quelque chose, peut-être. Il s'agit presque pour Emma d'un acte militant, même si elle ne se l'avoue pas.
Je sais néanmoins ce que je ne veux pas : vieillir. Du moins pas de la manière dont le monde me le propose, avec cette perspective inéluctable d'abandon, de délabrement et de désuétude qui se cogne aux images de jeunesse éternelle.
- Tu as toujours aimé marcher seule ?
- Disons que je n'ai jamais voulu adapter ma vitesse à celle des autres. Ni d'ailleurs qu'ils adaptent la leur à la mienne. Ça vaut pour la marche, mais aussi pour la vie. Ce n'est pas vraiment différent...
- Qu'est-ce qui n'est pas vraiment différent ?
- La vie et la marche. Les aspérités et les bonheurs que tu croises sur les chemins, ce sont ceux que tu as déjà côtoyés dans ton existence.
Marcher c'est résister au politiquement correct ! C'est aussi pour ça que j'aime marcher seule. Et aujourd'hui, parce que j'ai l'âge de la lenteur, mon aversion à suivre le rythme d'un autre est pire encore.
Marcher et faire le vide. Combattre la colère et ne pas se laisser envahir par l'impuissance. L'idée lui a paru folle, mais elle permettrait sans doute un recul dont il n'était plus capable.
L' amour est insidieux, il frappe souvent quand on ne s'y attend pas et c'est au vacarme de son silence qu'on mesure l'importance.
Je crois que quand on aime profondément quelqu'un, qu'on s'est trompé au départ à cause d'une erreur d'aiguillage, même si les choses évoluent, on aimera toujours cette personne.
Écrire est aussi un moyen et non un but en soi. Je peux ouvrir mon esprit autrement. Et laisser les choses d'avantage m'arriver.
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