Polaroids du frère - Grégoire Delacourt
Parution : 02 mai 2025
Pages : 176
EAN : 9782226503374
Prix : 17.90 €
Pages : 176
EAN : 9782226503374
Prix : 17.90 €
Présentation de l'éditeur
C’est ton prénom que je voudrais donner à ce livre.
C’est le silence autour de toi que je cherche à chambarder. Gaver de mots et d’images l’épouvante de l’effacement, jusqu’à effacer le mot effacement lui-même, car on dit que si un mot n’existe pas, la chose qu’il représente n’existe pas non plus.
Toutefois, il est curieux de constater qu’il n’existe pas de mot pour définir un frère qui a perdu son frère ; et je t’ai perdu. Alors les hommes font des livres à leurs frères morts comme on érige des mémoriaux aux inconnus dans les villages pour retenir leurs cendres.
La littérature est un vaste cimetière et j’y pioche ta place.
L'auteur
Grégoire Delacourt a publié onze romans dont L’Écrivain de la famille (Lattès, 2011, Prix Marcel Pagnol 2011, Prix Carrefour du Premier Roman 2011, Prix Cœur de France 2011) ; La liste de mes envies (Lattès, 2012), ou encore L’enfant réparé (Grasset, 2021).
Mon avis
Juillet 2022, Grégoire apprend par sa sœur Claire, le décès de son frère cadet né moins d'un an après lui.
C'est un choc, un déclencheur, ce frère il ne l'a plus vu depuis plus de trente ans. Il est décédé seul, retrouvé par le voisin à cause des mouches, l'horreur !
Grégoire éprouve le besoin d'écrire et de raconter ce frère, de donner une place à celui qui a eu la parole étouffée.
Ce sont 188 clichés, 188 photos, 188 moments de vie, des souvenirs, des émotions qui vont rendre la place de ce frère, retracer la vie de leur famille.
Il y a des moments heureux, la complicité de l'enfance, les souvenirs de Saint Idesbald, la complicité qui les unissait, le secret peut-être , les abus du corbeau ("L'enfant réparé), l'arrivée de Claire.
Il y a les regrets, les remords, la mort de la mère, les addictions du frère, sa maladie, sa solitude.
Grégoire Delacourt manie la langue de manière magnifique, c'est parfois cru, abrupt mais c'est sa réalité, la violence, l'alcool, la maladie du frère et la compréhension des racines du mal. La construction peut dérouter mais ce sont des souvenirs qui remontent et les émotions qui les accompagnent.
C'est émouvant, triste, beau, insupportable parfois, intime, très intime et en même temps universel je pense. Une façon de pouvoir faire son deuil.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Je crois que le chagrin est une addiction.
Un fils sans mère n'est plus qu'un homme.
On peut tuer des gens tout en les laissant en vie.
L'enfance nous a séparés comme le bon grain de l'ivraie, et selon qui nous aimait nous étions ou l'un ou l'autre.
Je me demande, comme à propos d'un livre qui n'aurait pas de point final, si quelqu'un qui n'a pas dit au revoir peut vraiment être mort.
La souffrance ne te fait pas peur, elle est la lâcheté de ceux qui ont beaucoup et toi tu n'as rien.
As-tu remarqué que lorsqu'on donne la vie, on donne aussi la mort ? Rien n'est jamais parfait, en fait.
Je pense à tout cela et me dis qu'écrire, c'est dénicher les mots qui font du bruit dans le silence.
C'est les cogner - les entrechoquer comme des silex jusqu'à ce qu'ils mettent le feu.
C'est accepter qu'ils nous brûlent.
Un mot qui ne brûle pas n'est que du vent.
Quand tu écris défaillant, c'est une grenade que tu fais exploser dans mon cœur. Tu me prépares à mon propre sang.
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