samedi 27 juin 2020

Les étincelles - Julien Sandrel

Les étincelles -  Julien Sandrel

Les étincelles

Calmann Lévy
Parution : 26/02/2020
Pages : 324
EAN : 9782702166369
Prix : 19.50 €

Présentation de l'éditeur

LES GRANDS EMBRASEMENTS NAISSENT DE PETITES ÉTINCELLES

La jeune Phoenix, 23 ans, a le goût de la provocation, des rêves bien enfouis, et une faille terrible : il y a trois ans, son père, un scientifique, s’est tué dans un accident de voiture en allant rejoindre une autre femme que sa mère.


Depuis, Phoenix le déteste. À cause de lui, elle a abandonné études et passions et enchaîne les petits boulots. Mais un jour, dans un carton qui dort à la cave, elle découvre la preuve que son père se sentait en danger. Ainsi qu’un appel à l’aide énigmatique, écrit dans une langue étrangère.

Et si elle s’était trompée ? Et si… la mort de son père n’avait pas été un accident ?

Aidée de son jeune frère, un surdoué à l’humour bien ancré, Phoenix se lance à la recherche de la vérité. Mais que pourront-ils, tout seuls, face à un mensonge qui empoisonne le monde ?


Julien Sandrel

Sandrel

Julien Sandrel a 39 ans. La Chambre des Merveilles (Prix Méditerranée des lycéens 2019, Prix 2019 des lecteurs U), son premier roman, a connu un succès phénoménal en librairie. Vendu dans vingt-cinq pays, il est en cours d’adaptation au cinéma.

source : Calmann Levy






Mon avis

C'est par ce roman que je découvre l'écriture de Julien Sandrel et je dois bien l'avouer il a réussi à me capter dès les premières pages.

On découvre la famille de Phoenix, jeune femme de 23 ans, son frère geek César, Marianne sa maman et une grand-mère extraordinaire comme on aimerait en avoir, elle a 80 printemps ce qui ne l'empêche pas d'être le moteur pour ses petits-enfants.  Cela fait trois ans que Charlie , le père, mari ou fils a disparu tragiquement dans un accident de voiture en Colombie.  Trois ans que leur vie a changé et que Phoenix a rejeté sa passion pour le piano que son père aimait tant, car cela fait trois ans que l'image de celui-ci est ternie.

S'il est mort là-bas c'est parce qu'il allait rejoindre une femme - Serena - leur a dit Marianne, sa veuve, dépressive qui a dû changer somplètement sa vie pour permettre à sa famille de survivre.

Oui mais était-ce vraiment un accident ?  Sous l'impulsion de sa grand-mère, Phoenix va récupérer des affaires de son père remisées à la cave.  Elle va trouver un billet écrit de la main de son père Charlie écrit en roumain et qui dit ceci "On nous tue en silence" , à l'arrière : un code secret.

Charlie était scientifique, un chercheur et ses études pointaient la firme "Lumière" et son produit phare "Clear".  Il s'agit d'un produit phytosanitaire utilisé un peu partout et laissant des traces indirectement dans les aliments.  L'étude dit que le produit est dangereux ce que réfute depuis toujours "Lumière".  C'est le combat de David contre Goliath.

Phoenix est convaincue que la multinationale élimine ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues.  Elle va enquêter et essayer de résoudre cette énigme.  Elle va rencontrer Victor, un cadre de l'entreprise, il suffira d'une étincelle entre eux pour qu'il aide notre détective en herbe.

L'idée me plaisait beaucoup, un sujet de société, la force de ces grands groupes actifs dans le phytosanitaire, prêt à tout pour avoir toujours raison et continuer leur juteux business, leur lobbying, J'ai immédiatement pensé à Monsanto et autre sujet interéssant celui des lanceurs d'alertes... mais malheureusement pour moi la sauce n'a pas pris, l'histoire est trop invraisemblable, trop guimauve, tout est si simple, si facile....  désolé je n'y ai pas cru , néanmoins j'ai terminé ce livre car l'écriture et la lecture sont agréables, il y a du rythme, des retournements de situation , un peu trop léger pour moi.

C'est juste une question de goût, un feel good engagé, trop idéaliste et trop léger pour moi. Parfait pour se vider la tête pour les vacances.

Ma note , c'est subjectif pour les raisons évoquées ci-dessus 7/10

Les jolies phrases

Le comble du cynisme, c'est que le report des procès voit disparaître progressivement les victimes, qui meurent des maladies attribuées auxdites entreprises... et dont les familles jettent l'éponge à leur tour.
Le plus choquant dans toutes mes lectures, c'est la désincarnation de l'entreprise. L'identité est identifiée bien sûr, mais on ne cite que très rarement le nom de ses dirigeants. Pourtant, les orientations d'une organisation ne sont pas déterminées par une intelligence artificielle. Il y a des personnes humaines aux commandes. Des femmes, des hommes, qui chaque jour prennent des décisions conscientes? Qui chaque jour ont le pouvoir de dire stop. Qui, chaque jour, choisissent de continuer. De sacrifier des vies sur l'autel du profit. Ces gens-là n'ont rien d'abstrait. Ils existent bel et bien. Comment les qualifier ? Pour moi, la réponse est limpide. Ce sont des assassins.

Vous avez de la chance, Phoenix, de ne pas vivre dans un endroit où les gens regardent de travers tous ceux qui ne leur ressemblent pas, qui sortent du rang. J'ai conscience de ne pas correspondre à ce que la plupart des hommes autour de moi voudraient que je sois.

Pour s'insensibiliser de la détresse humaine, il faut la déshumaniser. Les victimes des crimes de Lumière ne sont rien d'autre que des chiffres, des statistiques sans visage, tellement loin, tellement anonymes qu'elles en deviennent irréelles.

Au fond, avoir affaire à des monstres, cela rendrait les décisions plus faciles à prendre. Faire face à des êtres humains, c'est autrement plus déroutant.

Est-ce que l'on va interdire les boissons sucrées sous prétexte que des gens en boivent trop et deviennent obèses ? Est-ce que l'on va interdire la cigarette sous prétexte que certains ne savent pas s'arrêter et en consomment vingt par jour ? Chacun choisit son risque, en son âme et conscience. Et de toute façon, il faut bien mourir de quelque chose.

1 commentaire:

Philippe D a dit…

Je n'avais pas trouvé le premier très réaliste non plus.
Le deuxième, j'ai bien aimé.
Celui-ci, je lis des avis plutôt mitigés. Je pense qu'il rejoint le premier. Je ne sais pas si je le lirai...
Bon après-midi.