vendredi 28 février 2025

De nos blessures un royaume - Gaëlle Josse ♥♥♥♥♥

 De nos blessures un royaume -   Gaëlle Josse  ♥♥♥♥♥





















Buchet Chastel
Parution : 6 janvier 2025
Pages : 176
Isbn : 9782283039717
Prix : 19.50 €


Présentation de l'éditeur



7 jours, 1000 kilomètres. Agnès, danseuse, tourne un jour le dos à sa vie. Elle part. Un périple lent, un itinéraire sans logique apparente. Dans quel but ?

Dans son sac, il y a un livre. Il est la raison de ce voyage qui la conduit à l'autre bout de l'Europe. Continuer à vivre exige parfois d'étranges détours.

Dans ce nouveau roman, on retrouve la sensibilité de Gaëlle Josse. Elle signe ici un texte bouleversant et lumineux sur la quête de soi. C'est aussi une déclaration d'amour aux livres, à la littérature, et à toutes les vies de papier qui nous rendent un peu plus vivants.

De nos blessures un royaume est le premier roman de Gaëlle Josse publié chez Buchet/Chastel.

Gaëlle Josse

Venue à l’écriture par la poésie, Gaëlle Josse publie son premier roman, Les heures silencieuses, en 2011 aux éditions Autrement, suivi de Nos vies désaccordées en 2012 et de Noces de neige en 2013. Ces trois titres ont remporté plusieurs récompenses, dont le prix Alain-Fournier et le prix national de l’Audio lecture en 2013 pour Nos vies désaccordées. Le dernier gardien d’Ellis Island a été un grand succès et a remporté, entre autres récompenses, le prix de Littérature de l’Union européenne. Une longue impatience a remporté le Prix du public du Salon de Genève, le prix Simenon et le prix Exbrayat. Une femme en contre-jour a reçu le prix Terres de Paroles 2020 et le prix Place ronde du livre photographique. Ce matin-là, paru en 2021, et La nuit des pères, paru en 2022, ont également rencontré une très large audience. La plupart de ses romans sont traduits dans de nombreuses langues et étudiés dans les lycées. Gaëlle Josse est diplômée en droit, en journalisme et en psychologie clinique. Après quelques années passées en Nouvelle-Calédonie, elle travaille à Paris et vit en région parisienne.


Mon avis

Agnès est danseuse. À la fin de son dernier spectacle, sans rien dire à personne, elle prend son sac et un livre et va faire un voyage en Europe. Elle va privilégier la lenteur, prendre des trains, des bus, un itinéraire sans logique apparente ; Nice, Milan, Mantoue, Trieste pour sa destination finale Zagreb. 

Ce voyage, ces différents détours c'est un acte d'amour.  S'arrêter devant des œuvres d'art, apprécier la beauté des choses, communier encore avec son amour, celui pour Guillaume, faire les choses qu'ils faisaient ensemble ou n'avaient pu faire avant sa mort.  C'est la détresse du deuil, le poids de celui-ci sur son corps.  Le chemin nécessaire pour la renaissance à la vie.

Durant ce voyage, elle emporte le livre de chevet de Guillaume, elle lui avait lu lorsqu'il n'en était plus capable.  Ce livre de Julien Lancelle  "Quelques Eden, lettres à ma fille" publié en 1956.  Un livre qui avait changé la vie de son amour défunt, elle ne l'avait plus ouvert depuis un an, date de son décès.  

Un récit magnifique d'un père, Julien à sa fille Emma, une fille différente avec qui il passe l'essentiel de son temps partageant avec elle sa passion de la nature, des fleurs, des abeilles.  Un récit d'amour qui complète et rejoint celui d'Agnès.

C'est un texte court, tout en émotion. L'écriture est ciselée, pudique, intime.  Gaëlle Josse explore avec tendresse et sensibilité les failles de l'être et c'est la lumière qui rejaillit.

Un récit magnifique abordant l'amour, le deuil, la danse et la littérature mais aussi le passé, le présent et le futur à venir. C'est lumineux, intense en émotion.

Encore un coup de ♥


Les jolies phrases

La splendeur s'accompagne ici d'éphémère, la disparition est à venir.

Continuer à vivre exige parfois d'étranges détours.

La mémoire est enfer et refuge dans ses frontières poreuses et imprévisibles avec le réel.

Jusqu’à quel point faut-il embarquer ses proches dans une histoire qui n’est pas faite pour eux ? Qui écrit l’histoire commune, en fin de compte ?

Je me dis que les souvenirs, c'est un peu comme ce papillon qui ressemble à une petite feuille sèche, invisible sur le sol, le bois, la pierre.  Lorsqu'il s'ouvre, il dévoile un intérieur bleu de lapis-lazuli, marbré de jaune, offrande fugitive d'une merveille, puis il se referme, très vite, à nouveau insoupçonnable de beauté.

Danser est ma façon de dessiner un kolam quotidien, le mouvement à peine accompli s'efface et laisse place au suivant. La main, le corps tout entier font surgir une vie qui accueille le regard de ceux qui désirent y entrer. C'est un art de l'instant et de l'éternité. Chaque jour, écrire une nouvelle vie.


Pour eux tous, comme pour moi, la danse a été ce fil d'or qui répare les porcelaines brisées, en suturant la blessure pour créer autre chose, le même objet et pas tout à fait, abîmé et transfiguré. Repousse la fatalité, dompter la pesanteur. Danse !

Je ne sais maintenant s'il faut réaliser ses rêves, au risque de voir le réel les pulvériser en mille pièces tranchantes, ou demeurer dans un désir inassouvi, bercé d'imaginaire.

Que faut-il symboliquement déposer, abandonner, pour poursuivre la route, sans rien oublier de ce qui a été ?

Nos vies sont faites de mémoire et d’oubli, de désirs et de souvenirs. De peines et de matins qui se lèvent.
Et un jour, l’écriture part à leur rencontre.  


Du même auteur j'ai lu et adoré

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jeudi 27 février 2025

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire

Ils ont rejoint mon Himalaya à lire






 Un nouveau prix a vu le jour, celui des librairies indépendantes belges !  Je viens de terminer "La petite bonne " excellentissime et du coup j'ai aussi envie de découvrir la plume de Lucie Baratte


Roman de ronce et d'épine   -  Lucie Baratte
















Editions du typhon
Parution : 30/08/24
Pages : 208
Isbn : 978-2-490501-41-0
Prix : 19 €

Présentation de l'éditeur



Dans un château perdu à l’orée d’une forêt mystérieuse vivent Ronce et Épine. Avec pour seule alliée leur nourrice, elles grandissent à l’ombre d’une jeune mère fantomatique au corps usé par les nombreux accouchements et d’un père adolescent éternel qui ne pense qu’à son propre plaisir. Pour fuir leur vie recluse rythmée par les saisons, les deux sœurs s’adonnent à des passions qui les dévorent : la chasse pour Épine, la broderie pour Ronce. Et dans cette forêt étrange et fascinante rôde un esprit vengeur. Devront-elles faire front ou se séparer pour vaincre ce qui veut les briser ?

Empruntant la forme du récit initiatique, Roman de Ronce et d’Épine embarque les lectrices et les lecteurs dans un moyen-âge fantastique en nous contant les épreuves de deux jeunes femmes pour s’arracher à leur destin.

Deux titres me tentent particulièrement chez Gallimard

La guerre par d'autres moyens   -  Karine Tuil




















Gallimard
Collection Blanche
Parution : 06/03/25
Pages : 384
ISBN : 9782073072764
Prix : 22 €

Présentation de l'éditeur

Un an après avoir quitté l’Élysée, Dan Lehman, ancien président de la République, n’est plus que l’ombre de lui-même. Le couple iconique qu’il formait avec l’actrice Hilda Müller n’est qu’une façade. Alcoolique, menacé par des affaires judiciaires, il tente de revenir sur la scène médiatique tandis que Hilda tient le rôle principal d’un film qui pourrait être sélectionné au festival de Cannes. Mais les fractures de leur vie privée brouillent les frontières entre drame personnel et fiction.
Avec ce nouveau roman puissant, Karine Tuil sonde les mécaniques cruelles du pouvoir. Dans cette comédie humaine où l’addiction répond à la difficulté de vivre, où la jeunesse et le capital social deviennent les meilleures armes de séduction se joue une guerre clandestine, mais qui en sortira victorieux ?

L'autre titre c'est le dernier Camille Laurens

Ta promesse -  Camille Laurens




















Gallimard
Collection la Blanche
Parution : 02/01/2025
Pages : 368
Isbn : 9782072912238
Prix : 22.50 €


Impatiente de découvrir le dernier roman de Mathias Malzieu

L'homme qui écoutait battre le cœur des chats  -  Mathias Malzieu




















Albin Michel
Parution : 12 mars 2025
Pages : 208
EAN : 9782226496720
Prix : 19.90 €

Un nouveau partenariat bd avec Grand Angle et What the fox communication que je remercie

Les fesses à Bardot   -  Pelaez/Séjourné




























Grand Angle
Parution : 08/01/25
Pages : 160
Scénario : Philippe Pelaez
Dessin : Gaël Séjourné
Isbn : 979 1 0411 0462 8
Prix : 22.90 €


Présentation de l'éditeur

“Une photo censurée et un village en émoi.”


Trougnac est un petit village paisible rythmé par les conversations au Café des Sports, les messes dominicales et les séances de cinéma à l’Eden, juste à côté de l’église. Rien d’extraordinaire ne s’y produit jamais. Jusqu’au jour où un inconnu, Conrad Knapp, s’y arrête. L’homme est un repéreur de décors chargé de trouver le village qui servira de cadre au prochain film de Brigitte Bardot et de Jean Gabin. Et pour preuve, il a en sa possession une photo de la scène censurée du film d’Autant-Lara, En cas de malheur, où la célèbre actrice montre ses fesses. Les habitants vont alors l’héberger, le nourrir, le choyer et tout mettre en œuvre pour le convaincre de choisir leur village.

Je me suis laissée tenter par le dernier David Ratte

Á la poursuite de Jack Gilet  -  David Ratte





















Grand Angle
Parution : 08/01/25
Pages : 128
Isbn : 979 1 0411 0373 7
Prix : 19.90 €

Présentation de l'éditeur


Jack Gilet aimait tellement les animaux qu’il ne voulait pas qu’on les abatte comme des bêtes…

États-Unis, début du xxe siècle. La croyance populaire veut que les animaux aient une conscience morale. De ce fait, des tribunaux locaux jugent chevaux, mulets, taureaux, ours et cochons accusés de causer des nuisances, de gâcher des récoltes ou de provoquer des accidents mortels. À l’issue de procès surréalistes, la plupart des bêtes sont condamnées à mort. C’est là qu’intervient Jack Gilet, bourreau assermenté. Il a pour mission de faire passer de vie à trépas les animaux condamnés selon les procédures fédérales, un métier qu’il pratique avec empathie, mais qui suscite moqueries, dédain et bientôt une terrible vengeance…

Comme je ne suis pas raisonnable, j'ai craqué pour deux albums ; un Zidrou récent que j'adore

Alessia    -  Zidrou/Merveille




















Delcourt/Mirages
Parution : 09/10/2024
Pages : 88
Scénario : Zidrou
Dessin : Merveille
Ean : 9782413083061
Prix : 13.99 €

Présentation de l'éditeur

Zidrou nous permet une fois encore d'apprécier le style si séduisant de David Merveille mis au service d'une exquise comédie romantique, aussi piquante que l'est son personnage principal, le fameux artiste, R.G. Cactus.


-Le bonheur est un don, Ricardo.-Un don ? Alors, il faut croire que je les ai tous, sauf celui-là !...Au prétexte d'une exposition prochaine, le célèbre peintre, R.G. Cactus, revient sur les rives de ses amours napolitaines perdues : la Marchesa et Alessia... Il cherche aussi dans les ruelles de Capri et sur les plages de la côte amalfitaine un remède à cette maladie qui le ronge : la mélancolie.

Ma dernière tentation nous emmène au Japon

Les dames de Kimoto  -  Cyril Bonin




















Sarbacane
Parution : 02 mars 2022
Pages : 112
D'après le roman de Sawako Ariyoshi
Isbn : 9782377317875
Prix : 19.90 €


Présentation de l'éditeur

Un chef d’oeuvre de la littérature japonaise plein de paradoxes : à la fois beau et cruel, sombre et lumineux, doux et amer !


« Le mont Kudo était encore voilé par les brumes matinales de ce début de printemps. La main serrée dans celle de sa grand-mère, Hana franchissait les dernières marches de pierre menant au temple Jison. L’étreinte de la main autour de la sienne lui rappelait que, maintenant qu’elle allait être admise comme bru dans une nouvelle famille, elle cesserait d’appartenir à celle où elle avait vécu les vingt années de son existence. » À travers le récit des amours, des passions et des drames vécus par trois femmes de générations différentes, Les dames de Kimoto dresse un tableau subtil et saisissant de la condition féminine au Japon depuis la fin du XIXe siècle.


Belles lectures !

dimanche 23 février 2025

Café littéraire du 6 mars 2025 avec Geneviève Damas

 Café littéraire du 6 mars 2025 avec Geneviève Damas












Le 6 mars prochain j'ai le plaisir de recevoir Geneviève Damas à la bibliothèque de Wavre.

Nous parlerons de ses deux derniers romans "Strange" et "Jacky"


Geneviève Damas


  Après une licence en droit, Geneviève Damas suit une formation de comédienne à l'IAD puis se tourne vers différents métiers du théâtre où elle est comédienne, metteuse en scène, adaptatrice puis autrice dramatique. Pour mettre en œuvre son projet artistique, elle crée en 1998 à Bruxelles la compagnie Albertine qu’elle anime depuis lors.

Autrice d’une vingtaine de pièces de théâtre, elle en a publié sept aux éditions Lansman.

En 2004, son texte dramatique, Molly à vélo, reçoit le Prix du théâtre/meilleur auteur 2004, ainsi que le Coup de cœur des lycéens de Loire-Atlantique 2006 et STIB, publié en 2007, le Prix du Parlement de la Communauté française. Elle est également l’autrice de cinq romans et d’un recueil de nouvelles. En 2011, son premier roman Si tu passes la rivière (Luce Wilquin) reçoit le Prix Victor Rossel 2011, le Prix des cinq continents de la francophonie 2012, la Plume d’Or du premier roman en 2012, ainsi que le Prix du roman de la ville de Seynod en 2013.


© Ovni   Source : Bela


Strange

Un roman bouleversant sur l'identité, mais aussi sur le passage à l'âge adulte, le perfectionnement d'un art, le renouement avec l'acte d'aimer.

Il y a des choses que l’on écrit parce qu’on n’a pas pu les dire. Nora envoie une longue lettre à son père, qui vit dans une autre ville. Cette ville, elle l’a quittée pour apprendre le chant à Bruxelles. Mais aussi pour autre chose. « Ma vie n’est pas exactement comme je te l’ai racontée. »

L’enfant que connaît ce père était un « il ». Il se prénommait Raphaël. Tout ce que le père ignore, le voici, depuis l’enfance, la mort de la mère. Les déguisements que portait le petit garçon. Les princesses qu’il dessinait. Les brutalités subies dans la cour du collège. Les mensonges. La douleur. Et puis, un jour, une lumière : le chant. Et le départ. Et ce que Nora est devenue, sa nouvelle vie. Voici un sens inédit ajouté au « Je est un autre » de Rimbaud.
Loin d’être une lettre d’amertume, de vengeance ou de règlement de comptes, la lettre de Nora est une lettre d’amour. Lettre d’amour à un père, dans l’espoir qu’il comprendra. Lettre pour s’aimer soi-même, aussi, enfin.
Un roman bouleversant, et d’autant plus qu’il évite les excès de la plainte comme de la caricature, sur l’identité, mais aussi sur le passage à l’âge adulte, le perfectionnement d’un art, le renouement avec l’acte d’aimer.   Ma chronique se trouve : ici

Jacky


Ibrahim Bentaieb, jeune Belge d’origine marocaine, fiché S, doit réaliser un mémoire de fin de lycée sur un sujet de société. Mais il est en décrochage scolaire et décide de jeter l’éponge, quitte à redoubler. Cependant son professeur veut à tout prix qu’il s’en sorte : « Choisis un sujet qui t’intéresse, peu importe ce que ce sera. » Ibrahim décide alors de consacrer son travail à Jacky, rencontré quelques mois plus tôt lors d’un atelier interécoles ; il venait de Beth-Yaldout, un lycée juif des quartiers chics de Bruxelles.
Geneviève Damas réunit ici avec justesse et émotion deux mondes en apparence irréconciliables.


Ma chronique se trouve : ici


En pratique



Rendez-vous le jeudi 6 mars 2025 à 19h.

C'est gratuit mais il faut absolument s'inscrire en envoyant un petit mail à l'adresse suivante : bibliocareme@wavre.be ou en téléphonant au 010 23 04 15 pour la bonne organisation de la soirée.


Adresse du jour :


Bibliothèque Maurice Carême
Rue de l'Ermitage 65
1300 Wavre


Parking gratuit à proximité (à l'arrière de La Sucrerie)


Comme à chaque fois, la librairie Claudine sera présente si vous souhaitez acquérir un des livres pour la séance de dédicaces.


On terminera autour d'un verre en toute convivialité.

Au plaisir de vous y retrouver nombreux j'espère !

Enfant de salaud - Sébastien Gnaedig et Isabelle Merlet

 Enfant de salaud  -  Sébastien Gnaedig et Isabelle Merlet





















Futuropolis
Parution : 08 janvier 2025
Scénario : Sébastien Gnaedig
Dessin : Sébastien Gnaedig
Couleurs : Isabelle Merlet
Pages : 176
Isbn : 9782754844833
Prix : 24 €


Présentation de l'éditeur

Le narrateur, Sorj Chalandon lui-même, est journaliste. En mai 1987, il est envoyé par son journal à Lyon pour suivre le procès du nazi Klaus Barbie, accusé de crimes contre l’humanité. Peu de temps avant que ne débute le procès, il se rend à Izieu : le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants et sept adultes, tous Juifs, furent arrachés de leur maison par Klaus Barbie et ses chiens. Ils furent conduits dans le camp d’internement de Drancy, puis déportés à Auschwitz-Birkenau.
Le narrateur aurait voulu que son père soit avec lui à Izieu, pour l’aider à comprendre. À comprendre ce qui avait poussé son père, en novembre 1942, à rejoindre les Allemands plutôt que les combattre. À comprendre pourquoi il était devenu un traître... À comprendre pourquoi lui, son fils, était un « enfant de salaud »...

Parallèlement au procès Barbie, le narrateur cherche intensément la vérité sur son père. Il récupère le dossier pénal de celui-ci, et se met à l’éplucher. Dès lors, ce n’est pas un procès qui s’ouvre, mais deux. L’un intime, l’autre universel...

« Enfant de salaud n’est pas la suite de Profession du père, mais son prolongement. C’est en quelque sorte le dénouement de toute une vie : celle de l’enfant devenu journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu’on arrête de me mentir. » Sorj Chalandon

Le sens de la narration graphique de Sébastien Gnaedig s’allie aux couleurs magnifiques d’Isabelle Merlet. Un récit poignant qui croise la grande et la petite histoire.

Sorj Chalandon


Sorj Chalandon est né en 1952. Il est journaliste et romancier.
Il a écrit pour Libération pendant plus de 30 ans (Prix Albert Londres, 1988) et signe désormais au Canard Enchainé. Il a publié sept romans, inspirés de ses reportages de guerre : Mon traître (2008), Retour à Killibegs (2001), Le quatrième mur (Prix Goncourt des Lycéens, 2013), ou des romans plus intimistes dont La Promesse (Prix Médicis 2005) ou Profession du père (Prix du Style, 2015).


Photo : Alice Kneuse - Éditions Gallimard











Sébastien Gnaedig

Sébastien Gnaedig est né en 1968.
Il a assuré, depuis ses études aux métiers du livre à Bordeaux, différentes fonctions dans des maisons d’édition de bande dessinée (Les Humanoïdes Associés, Delcourt, Dupuis), toujours au plus proche des auteurs et de la fabrication de leurs titres.
Il est depuis 2004 le directeur éditorial des éditions Futuropolis.
Il dessine, en parallèle de son activité d’éditeur, des bande dessinées sur scénario de Philippe Thirault ou Pascal Rabaté. En 2018, il adapte le roman de Sorj Chalandon, Profession du père.

© J-L Bertini



Isabelle Merlet

Isabelle Merlet (1967) est coloriste. Elle collabore avec les plus grands auteur.ice.s contemporain.e.s : Jean-Denis Pendanx, Pascal Rabaté et David Prudhomme, Philippe Dupuy, Nicolas Dumontheuil, Blutch, Nicolas de Crécy, Taiyô Matsumoto, Catherine Meurisse ou encore Jean-Marc Rochette...
Elle vit dans le Bordelais.
Enfant de salaud est son premier livre en tant que co-autrice.


Mon avis

Je pense être un peu passée à côté au moment de la parution du roman, pas le bon moment sans doute ! C'est pourquoi je suis très contente d'avoir relu ce texte sous cet autre jour, celui du roman graphique.

J'ai beaucoup aimé la vision de Sébastien Gnaedig axé sur la relation père-fils compliquée.  Ce rejet du père et cette impossible vérité et relation sincère.

Sorj Chanlandon enfant entend un jour son grand-père lui dire qu'il est un enfant de salaud, que son père avait rejoint le mauvais camp pendant la guerre.  Il a toujours cherché à savoir la vérité, celle que son père lui a refusé.

En mai 1987, Sorj Chalandon a été correspondant spécial lors du procès du criminel de guerre Klaus Barbie. Sorj s'était rendu quelques semaines au préalable à Izieu où le 6 avril 1944, 44 enfants et 7 adultes juifs avaient été déportés à Auschwitz-Birkenau.  Il aurait tant aimé comprendre pourquoi son père avait choisi le mauvais camp.  

Sorj durant la couverture du procès a essayé de créer un dialogue avec son père, qui malgré des preuves en possession de son fils a toujours renoncé à dire la vérité.

Le dessin de Sébastien Gnaedig tout en rondeur et simplicité contraste avec la dureté du récit; les couleurs d'Isabelle Merlet mettent en évidence les émotions ressenties.

C'est un très bel album que j'ai beaucoup aimé.



Mon avis sur le roman de Sorj Chalandon

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samedi 22 février 2025

Grand petit homme - Zanzim ♥♥♥♥♥

 Grand petit homme  -  Zanzim  ♥♥♥♥♥















Glénat
Collection 1000 feuilles
Parution : 06/11/2024
Pages : 144
Isbn : 9782344052792
Prix : 25 €


Présentation de l'éditeur


Petit homme deviendra grand

Stanislas Rétif habite, avec son chat, un petit appartement sous les combles. Introverti, il rêve de devenir un grand homme mais sa timidité et son mètre cinquante-sept ne lui sont d’aucun secours quand il s’agit d’aborder une inconnue. Stanislas est pourtant un grand amoureux des femmes ! En travaillant dans un magasin de chaussures, rien ne le met plus en joie que d’habiller leurs pieds. Un jour, lassé de ses déboires, il fait le vœu de devenir un « grand homme » tout en caressant sa paire de bottines préférée. Ce qu’il ignore, c’est que ces bottes en cuir de vache sacrée indienne ont un pouvoir immense ! La magie opère, mais à l’envers ! Le voilà réduit à la taille d’un pouce. Comment survivre dans cet environnement devenu hostile ? C’est le début d’une nouvelle vie dans laquelle les araignées deviennent des prédateurs et où les commérages n’ont plus de secrets pour Stanislas se faufilant, invisible, dans l’intimité des foyers. Capturé par une mamie sénile, il va bientôt se retrouver dans la maison de Fleur… jeune femme qui, à la vue de ses bottes pourrait être l’une de ses clientes… Au fur et à mesure, Stanislas va apprendre à connaître Fleur, et tomber éperdument amoureux d’elle… mais aussi la voir souffrir. Car Fleur est atteinte d’un mal qui la ronge. Que peut faire Stanislas du haut de ses 11 cm ? Peut-il devenir un grand homme par son courage, la beauté de ses actes et son don de soi ?
Après Peau d’Homme, succès aux plus de 200 000 exemplaires vendus en France, Zanzim revient avec un nouveau chef-d’œuvre, un roman graphique drôle, tendre et profondément humaniste qui soulève une question : que signifie être un grand homme ? Empreint d’une douce mélancolie qui contraste avec ses couleurs vives, ce récit touchant confirme le talent d’un auteur au style unique. L’événement de cette fin d’année.


Zanzim



Zanzim, de son vrai nom Frédéric Leutelier, est né à Laval le 5 janvier 1972. Il a grandi en Mayenne où il n’y avait pas grand-chose à faire d’autre que de lire des bandes dessinées... et dessiner ! Il vit actuellement à Rennes et travaille à l’Atelier Pépé Martini avec une dizaine d’auteurs de bande dessinée. Il a participé à Comix 2000, a publié Les Yeux Verts, La Sirène des Pompiers et Ma vie posthume avec Hubert ou Tartuffe avec Duval. Il a également collaboré au collectif Les Gens Normaux, paru dans la collection « Écritures » de Casterman. En 2015, il se retrouve pour la première fois au scénario et au dessin avec L’île aux Femmes. Toujours publié dans la collection 1000 Feuilles, l’album raconte les truculentes pérégrinations d’un séducteur, as de la voltige, qui se retrouve prisonnier d’une île écartée du monde et peuplée de femmes. En 2020, il dessine Peau d’Homme, scénarisé par Hubert, le titre s'est vendu à plus de 200.000 exemplaires et a reçu de nombreux prix (Fauve des lycéens, Grand Prix de la critique ACBD, Prix Landerneau, Prix des Libraires, Grand Prix RTL, Prix Wolinski de la BD...).


Mon avis

Vous souvenez-vous de "Peau d'homme" publié en 2020 avec le regretté Hubert ? J'avais adoré et c'est une grande joie de retrouver le coup de crayon de Zanzim pour ce nouvel album.

Il nous propose un conte philosophique, drôle et à la fois cruel.  C'est rempli d'humour, de mélancolie, c'est sensible et poétique. Je l'ai trouvé audacieux et drôle (à prendre au second degré pour ceux qui polémiquent et voient le mal partout.)

Stanislas Rétif est un homme célibataire de petite taille, 1 m 57.  Il admire la gente féminine et est fétichiste des pieds. Cela tombe bien, il travaille dans un magasin de chaussures.  Son problème, il est maladroit et perd tous ses moyens devant les femmes, du coup il est relégué dans les caves comme magasinier.

Il est la risée de ses collègues et des femmes qui souvent le rejettent et l'ignorent.  Un jour dans la réserve, il verse une larme par hasard sur une paire de bottines en cuir particulière qu'il adore et on entre dans le monde du conte, il va se transformer, grandir ?  non il va rétrécir et atteindre une taille de 11 centimètres ce qui lui permettra de voir le monde sous un autre angle, d'être voyeur, d'en profiter avant de se faire prendre.

Je vous laisse le mystère mais ce petit homme va enfin tomber amoureux et sa belle porte un douloureux secret.  Il va faire preuve de courage et devenir un très grand homme.

C'est mystérieux, n'est-ce pas ?  Vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Lire ce conte philosophique qui démontre que l'amour ne se mesure pas par la taille mais par ses actes.

C'est un coup de ♥

Du même auteur j'ai lu

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Et di vous en avez l'occasion, j'ai vu l'adaptation théâtrale, elle est vraiment très réussie.  Je vous la conseille vivement. 


mardi 18 février 2025

Pour le désir d'une reine Donald George

 Pour le désir d'une reine      Donald George





























180 °
Parution : 06/11/2024
Pages : 210
Isbn : 9782940721566
Prix : 20 €

Présentation de l'éditeur

Puisque je te disais mon désir de t’épouser, tu tenais à ce que je l’écrive. Noir sur blanc. Avec constance et dévotion. Chaque matin quelques lignes, pendant un an. Et l’année qui s’annonçait serait bissextile : 366 matins à te coucher sur le papier, à marquer d’une trace que je pense à toi. Que je persiste dans mon fantasque dessein d’aimer une Femme-Reine.

De tous les mots qui allaient suivre sur une si longue période, seuls les trois derniers étaient déjà fixés dans mon intrigue. Mais d’ici là, je souhaitais inventer une poésie particulière, qui te dirait mon émerveillement de vivre. De vivre à tes côtés. De vivre à ton approche.

À travers une poésie qui te donnerait envie de devenir ma femme, ma reine. Un jour. Peut-être ?
"Pour le désir d’une reine" explore avec subtilité et dans une langue maîtrisée, tour à tour poétique et humoristique, les mystères de l’amour, de la mémoire et des relations humaines.

Donald George


Donald George est licencié en philosophie de l’Université libre de Bruxelles. Directeur de la Maison de la Francité à Bruxelles, il y développe le projet de valoriser la langue française et la francophonie internationale, dans un esprit de modernité et d’ouverture au monde. Auteur de poésies et de paroles de chanson, il a pratiqué durant de longues années l’écriture par intermittence et sur commande pour diverses personnalités. Un de ces livres signé par “un autre”, pamphlet sur les cultures en Europe, a été traduit en cinq langues. Donald George signe aujourd’hui son premier roman personnel : POUR LE DÉSIR D’UNE REINE.









Mon avis

'Pour le désir d'une reine' est le premier roman de Donald George, directeur de la maison de la francité à Bruxelles.  C'est un roman très personnel fruit de la sérendipité, un mot qu'il nous explique et qui jalonne le récit.

La sérendipité c'est en quelque sorte le fruit du hasard, à la recherche d'une chose, on en découvre une autre.  Ce roman est né d'un échange de courrier au quotidien durant 366 jours, il parle du désir. 

Merlin a rencontré Hannah de manière virtuelle, il lui a fait part de son désir de l'épouser.  Hannah, la reine, lui a demandé de lui confirmer sa demande par écrit Noir sur Blanc durant une année. 
Au final de ces courriers, de la matière et le livre à la couverture tant étrange que magnifique : une ourse portant une couronne colorée.

Pourquoi cette couverture me direz-vous ?  En lisant le livre vous le saurez et cela prendra tout son sens.

Pour partir à la conquête d'Hannah, Merlin lui écrira chaque jour, mais en voulant conquérir sa reine, il se dévoilera et parlera de l'autre femme de sa vie, sa mère.  Il nous racontera son enfance et aussi étrange que cela puisse paraître, les deux histoires vont s'entremêler, se compléter à merveille.

Cette histoire d'amour épistolaire est un véritable roman du désir, une vision de la relation amoureuse.  C'est aussi un véritable jeu avec les mots, souvenir de l'enfance et de l'apprentissage de l'écriture avec son grand-père, un jeu de piste dans la ville pour un rendez-vous au restaurant, un jeu avec les mots, en calligramme en hommage à Apollinaire, un jeu de cache cache pour les premières rencontres avec Hannah.  La poésie est bien présente, les références littéraires avec entre autre les "éluardises".

La plume est vraiment très belle, parfois drôle, tellement intime, travaillée dans la mise en page. 

Un récit qui nous parle du désir cultivé, d'amour, de consolation, de son enfance, la recherche de ses racines mais aussi et surtout de sérendipité.

Soyez curieux et laissez-vous emporter par cette nouvelle plume belge !

Ma note : 8.5/10


Les jolies phrases

Nos vies sont des lianes du passé qui se rejoignent à présent ; mon vœu le plus fort est que le futur les entrelace et les renforce de nœuds à chacun de nos regards croisés. 

C'était le temps béni où je découvrais les mots et le pouvoir de les tracer. Je les traquais, tel le chercheur d'or partant en chasse de pépites, et je les enfilais comme des perles au fil de mes pensées.  Pour en faire un collier à pendre au cou de ma mère. 

"Serendipity" a mis des siècles avant de devenir "sérendipité" dans la langue de Voltaire, puis à entrer enfin dans le dictionnaire français en 2009.  C'est aujourd'hui mon mot préféré, celui qui raconte qu'en cherchant une chose on en trouve toujours une autre, pour autant que l'on soit attentif aux aubaines de la vie. 

Être attentif à la chance qui passe sous nos yeux, accueillir les bienfaits du hasard lorsqu'il se déroule à nos pieds, et trouver ce que l'on ne cherche pas nécessairement, c'est cela la sérendipité.  C'est toute une philosophie de vie, basée sur l'ouverture au monde et nourrie de l'esprit d'aventure.  





dimanche 16 février 2025

Idéal Baptiste Chaubard - Thomas Hayman

 Idéal  -  Baptiste Chaubard et Thomas Hayman  





















Sarbacane
Parution : 21/08/24
Pages : 240
EAN:9791040804222
Prix : 28 €

Présentation de l'éditeur

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle…
Les souvenirs et les regrets aussi…


Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, dans le monde entier, partout, sauf sur l’île japonaise très conservatrice de Kino qui résiste à la modernité et aux nouvelles technologies, pour reproduire un Japon de la fin du xxe siècle, gardé sous cloche de verre. Dans cette enclave idéale d’un monde disparu, Hélène et Edo, mari et femme, vivent heureux depuis de nombreuses années. Mais s’il est figé à Kino, le temps commence, pour le couple, à leur jouer des tours. Pianiste de renom, Hélène voit en effet sa place au sein de l’orchestre philharmonique mise en péril depuis l’arrivée d’une musicienne plus jeune et plus talentueuse qu’elle. De son côté, Edo sent que son désir pour sa femme s’étiole peu à peu. Alors, Hélène décide d’introduire dans leur maison un robot, clone parfait d’elle quand elle était jeune, et programmé pour satisfaire les désirs de ses propriétaires.

Mais quand on transgresse les lois, qu’elles soient celles des hommes, de l’amour ou du temps, le prix à payer peut s’avérer élevé…


Mon avis

Idéal c'est tout d'abord un objet magnifique.  Une couverture cartonnée, une reliure en tissu, un graphisme épuré sublime aux tons clair et pastel.  On l'ouvre et on est subjugué par la beauté des dessins, commence alors une narration sans texte, quelques éléments nous font comprendre que nous sommes au Japon en 2160.  Le pays fort occidentalisé s'apprête à envisager la fermeture de ses frontières et d'imposer un verrou migratoire et commercial.

Le Japon a bien changé, les androïdes font partie du paysage dans chaque foyer sauf sur une île, l'île de Kino où se passe l'action.  Une île qui a gardé les traditions, qui refuse l'intelligence artificielle humanisée, où les habitants font encore tout eux-mêmes.

On découvre un couple formé par Edo et Hélène (française d'origine) qui s'effrite un peu. 
Hélène va braver les interdits et faire venir un robot humanisé à son image ne mesurant pas les conséquences de cet acte.

Un autre aspect concerne la vie professionnelle d'Hélène, pianiste concertiste à la Philarmonie.  Elle est en arrêt depuis presqu'un an suite à un accident qui handicape sa main. La pression monte, il faudra revenir sous peine de se faire remplacer par une jeune prodige Yuri Fumiko.


Un récit qui questionne sur la place de I.A. dans nos vies, le vieillissement et le désamour.

Un scénario original, des planches d'une beauté extraordinaire.  Cet album est superbe, sublime, à lire et à partager.  

Ma note :  Coup de ♥


samedi 15 février 2025

Habemus Bastard


 Habemus Bastard    -  Sylvain Vallée et Jacky Schwartzmann




Les auteurs

Sylvain Vallée

Sylvain Vallée naît en 1972 à Sannois (Val-d'Oise). Le bac en poche, il s'inscrit à l'école Saint-Luc de Bruxelles et devient illustrateur indépendant. En 1997, il publie son premier album, « L'Écrin » (éditions du Cycliste). La même année, il rencontre Jean-Charles Kraehn qui lui propose de reprendre le dessin de la série « Gil Saint-André » (Glénat). En 2006, il publie, avec Fabien Nury, le premier tome d'« Il était une fois en France » (Glénat), un succès public et critique récompensé par le prix de la meilleure série lors du Festival international de la bande dessinée, à Angoulême, en 2011. En 2014, il signe, avec Joël Callède, le septième épisode de « XIII Mystery » (Dargaud), consacré au personnage de Betty Barnovsky. En 2015, il reçoit le grand prix du Quai des bulles, le festival de Saint-Malo. Il retrouve ensuite Fabien Nury, et, entre 2017 et 2019, les deux auteurs publient la trilogie « Katanga » (Dargaud), dont l'intégrale paraît en 2023. En 2021, il réalise son premier roman graphique, « Tananarive » (Glénat), écrit par Mark Eacersall.

En 2024, Sylvain Vallée, accompagné de Jacky Schwartzmann, sort une nouvelle série, « Habemus Bastard » (Dargaud), un diptyque dessinée dont le dernier tome paraît en octobre 2024.  

source : Dargaud


Jacky Schwartzmann

 Jacky Schwartzmann naît en 1972 à Besançon (Doubs). Après le bac, il s'inscrit à la fac où il obtient un deug de philo. Il décide d'arrêter ses études pour se consacrer à l'écriture. S'ensuit surtout une multitude de boulots alimentaires jusqu'à ce que paraisse « Mauvais coups » (La Fosse aux ours), en 2016, inspiré de son travail dans une entreprise multinationale. Il est désormais l'auteur de plusieurs romans « aussi poilants que profonds », dixit Antoine De Caunes (‘Popopop', France Inter) : « Demain, c'est loin » (Le Seuil, 2017), « Pension complète » (Le Seuil, 2018), ; « Pyongyang 1071 » (Paulsen, 2019) « Kasso » (Le Seuil, 2021) et « Shit » (Le Seuil, 2023).

Dialoguiste hors pair il exprime également sa vision grinçante de la vie en entreprise dans la bande dessinée « Stop Work » (Dargaud, 2020), illustrée par Morgan Navarro. En 2024, il se lance dans un nouveau projet : « Habemus Bastard » (Dargaud), un diptyque dessinée par Sylvain Vallée, dont le dernier tome paraît en octobre 2024.

source : Dargaud


Tome 1  L'être nécessaire


Dargaud
Parution : 03/05/2024
Scénario : Sylvain Vallée
Pages : 88
Isbn : 9782205089943
Prix : 21.50 €






Présentation de l'éditeur

Un homme de main n'a pas droit à l'erreur.

Lucien le sait, son patron ne lui pardonnera pas.

Il aurait pu faire n'importe quoi pour sauver sa peau : prendre un avion pour l'étranger et tenter de se faire oublier, s'engager dans la Légion ou même changer de tête.

Mais il a trouvé mieux : une soutane.

Sylvain Vallée (Il était une fois en France, Katanga, Tananarive) et Jacky Schwartzmann (Demain c'est loin, Kasso, Shit !) associent leurs talents pour ce polar décapant, drôle et délicieusement iconoclaste.


Mon avis

Un dyptique dont j'avais entendu beaucoup de bien, j'ai attendu d'avoir les deux pour lire cette aventure hors du commun, un polar en bd, un homme de main, Lucien dont l'affaire tourne mal.  Il doit se faire oublier sinon ce sera la fin pour lui.  Il revêt la soutane du cadavre et devient père Philippe à la paroisse de Saint Claude. 


Un prêtre peu commun qui va faire le catéchisme à sa façon, remplir l'église à chaque office.  Il va continuer à faire son petit business en "aidant" le fils de Colette à rentrer dans le "droit chemin"...


Une bd anticonformiste pas très catholique.   


Ma note : 9/10



Tome 2 Un coeur sous la soutane


Dargaud
Parution : 04/10/2024
Scénario : Sylvain Vallée
Pages : 84
Isbn : 9782205211306
Prix : 21.50 €









Présentation de l'éditeur



Lucien a pris ses marques et a fini par endosser pleinement son rôle de nouveau curé de Saint-Claude.

Son petit business est fructueux et la soutane lui apporte de nombreux avantages en nature. Mais son passé commence à le rattraper...

Gendarmes, gitans, gangsters et paroissiens, ils en ont tous après lui et la réunion finale s'annonce explosive !


Mon avis


Chassez le naturel il revient au galop....  Dans le premier tome que je vous conseille de lire ou de relire avant celui-ci pour ne rien perdre de l'intrigue, Lucien alias père Philippe nous fait rire, il est anticonformiste et adapte la religion à sa sauce, ce qui est drôle et efficace.  Ici c'est le truand qui reprend le dessus, on tire de tous les côtés, les paroissiennes et les voyous.  Il y a de l'action c'est le moins que l'on puisse dire et le passé vous rattrape toujours.

Toujours aussi bien dessiné, de belles gueules de truands. Toujours aussi irrévérencieux.  Peu à peu les choses s'éclairent, l'intrigue se dévoile.  Rien à redire côté scénario et mise en scène, c'est parfait mais j'ai un peu moins aimé ce dernier volet.  Peut-être car moins de surprises.

N'empêche que globalement une bd à découvrir.

Ma note : 8/10