samedi 22 septembre 2018

Une longue impatience - Gaëlle Josse ♥♥♥♥♥

Une longue impatience

Gaëlle Josse

Une longue impatience -

Editions Noir sur Blanc
Notabilia
Parution : 04/01/2018
Pages : 192
ISBN : 978-2-88250-489-0
Prix : 14 €

Présentation de l'éditeur


Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.


Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils. Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Telle une tragédie implacable, l’histoire se resserre sur un amour maternel infini.


Avec Une longue impatience, Gaëlle Josse signe un roman d’une grande retenue et d’une humanité rare, et un bouleversant portrait de femme, secrète, généreuse et fière. Anne incarne toutes les mères qui tiennent debout contre vents et marées.
« C’est une nuit interminable. En mer le vent s’est levé, il secoue les volets jusqu’ici, il mugit sous les portes, on croirait entendre une voix humaine, une longue plainte, et je m’efforce de ne pas penser aux vieilles légendes de mer de mon enfance, qui me font encore frémir. Je suis seule, au milieu de la nuit, au milieu du vent. Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête. »


Prix du Public du Salon du livre de Genève 2018

Rencontre avec Gaëlle Josse






Mon avis

Je termine avec beaucoup d'émotion le dernier roman de Gaëlle Josse, lisez-le il est sublime.

Nous sommes en Bretagne dans les années 50.  Louis 16 ans, le fils d'Anne a disparu.  Faut dire que les coups de ceinturon d'Etienne, son beau-père et les mots qui blessent bien plus encore y sont en grande partie responsables.

Etienne lui avait promis de le mettre en pension après l'avoir frappé très fort avec son ceinturon.  Anne était arrivée juste à temps pour les séparer..  Mais Louis est donc parti en mer, celle qui l'attire depuis toujours.

Anne est donc confrontée à son chagrin, l'attente du retour de son fils.  Elle est perdue entre l'amour d'Etienne son second mari, Gabriel et Jeanne ses deux autres enfants.  Elle avait cru bien faire, elle la veuve Le Floch, quittant son milieu pauvre pour entrer dans le monde d'Etienne le pharmacien, celui qui fou d'amour pour elle depuis toujours lui proposait de devenir sa femme.  L'occasion pour Louis pensait-elle d'être bien, de ne plus manquer de rien, de ne plus être seul avec l'arrivée de Jeanne et Gabriel.

 Oui, mais voilà, le coeur d'Etienne était peut-être un peu trop étroit.  La violence avait commencé et aujourd'hui, Louis est parti.

Elle est blessée, meurtrie, tiraillée entre l'amour qu'elle porte à son fils mais aussi à Etienne qui comprend l'ampleur du drame suite à son attitude.

Gaëlle Josse nous décrit magnifiquement avec beaucoup de douceur, la sensibilité et l'amour d'Etienne pour sa femme, mais surtout l'amour énorme d'une mère pour son fils.

Une prose qui frappe en plein coeur, on ressent les mots au plus profond de soi même.  On ressent l'attente de cette mère, ses indicibles souffrances.

C'est poignant, tout en retenue, magnifique.

Un roman magnifique à lire absolument.

Ma note  : un gros coup de coeur

Les jolies phrases

Depuis, Louis avance dans cette zone incertaine, entre le rejet et l'espoir, entre la défiance et une terrible envie d'être aimé.

Il ne comprend pas que la main tendue devienne griffe ou serre, sans raison.

Il est plus terrible de se voir retirer une affection pleine de promesses que de ne l'avoir jamais connue.

Son absence est ma seule certitude, c'est un vide, un creux sur lequel il faudrait s'appuyer, mais c'est impossible, on ne peut que sombrer, dans un creux, dans un vide.

On n'en veut pas à ceux qui n'ont rien à donner, mais comment supporter de se voir privé de ce qui a été un jour offert ?

Tout ce que je veux, c'est que Louis rentre.  Je voudrais retrouver notre unité première, rompue à la naissance, l'oeuf primordial, à nouveau.  Réparé, retrouvé, intact, le temps obscur et doux de l'inséparé.  J'attends que mon fils me redonne vie, qu'il me fasse renaître, me réveille, me ressuscite. Alors nous serons quittes.

Je suis seule, face à l'immense de l'océan, face à l'immense de mon amour absent, face à l'océan vide, face au trop-plein de mon coeur.  Je marche, et je cherche ma place dans ma propre histoire.

A ce moment-là, je ne peux savoir ce qu'il pense, peut-être se dit-il, qu'aimer c'est aussi aider l'autre à porter le poids qui l'empêche de vivre.

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Mon avis en cliquant sur la couverture

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