Disparaître - Mathieu Menegaux
Grasset
Parution : 08/01/2020
Pages : 216
EAN : 9782246822004EAN numérique: 9782246822011
Prix papier : 18 €
Prix numérique : 12.99€
Présentation de l'éditeur
Un homme est retrouvé noyé sur une plage, à Saint-Jean Cap Ferrat, sans que personne soit en mesure de l’identifier : le séjour en mer l’a défiguré, et l’extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée.
Quel lien unit ces deux affaires ? Qui a pris tant de soin à préserver l’anonymat du noyé, et pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme ou une femme à vouloir disparaître ?
Avec ce roman impossible à lâcher, Mathieu Menegaux rejoint ceux qui pensent que les histoires d’amour finissent mal, en général.
Mon avis
Cela commence fort, un peu comme un polar.
A Paris, une jeune fille tombe du sixième étage, "Tout se résume en trois temps; un cri, un bruit, une morte" La porte était fermée de l'intérieur, un repas préparé pour deux, pas de traces de violence. Tout porte à croire à un suicide mais on ne sait jamais...
A Nice, plage de la Fosse à Saint Jean Cap Ferrat, un corps a été rejeté du large sur la plage, ce qui est étrange c'est que le corps est complètement nu, complètement épilé, le bout des doigts brûlés... pas de traces de violence... impossible de savoir qui est ce corps... peu importe il s'agit certainement d'un suicide.
Le capitaine Grondin vient d'être affecté, cette affaire l'obsède complètement, il a envie de savoir et n'a pas l'intention de lâcher le morceau. Homicide ou suicide ?
Le décor est planté, une enquête ? , un thriller ?, pas vraiment le style de Mathieu Ménégaux ! Quoi que ?
Cela ne s'arrête pas à cela, l'auteur nous a habitué à la psychologie des personnages, à nous parler de problèmes de notre société, de l'être humain et c'est ce qu'il nous propose à nouveau.
Il nous parle avec brio de l'humain et de ses failles.
Etienne Sorbier est patron des activités France de Richter & Co, une banque d'affaires. Il est marié à Ariane, a une fille Claire qui a quitté le nid. Il a beaucoup sacrifié pour sa carrière, il est réglé pour le travail et y consacre tout en espérant toujours plus. Il est impitoyable, il a la cinquantaine. Son souhait est de se rapprocher de sa fille et de renouer les liens pour gommer ses absences durant son enfance.
Esther est une jeune recrue venant de province, elle est engagée comme analyste et bosse comme une dingue pour son projet, elle sait qu'elle doit se donner sans compter au travail si elle veut évoluer, surtout ne pas flancher. Elle a l'âge de Claire.
Mathieu Ménegaux aborde ici les exigences du monde du travail, ses travers, un monde connecté 24h/24 sans frontières ni dans le temps, ni dans l'espace entre la vie privée et la vie professionnelle. Il parle de la performance, du burn out mais aussi de l'équilibre à trouver pour éviter un suicide au travail...
Autre sujet de notre société, le harcèlement, la frontière mince à ne pas dépasser, ses conséquences, me too, la culpabilité, la crise de la cinquantaine.
Ce que j'ai aimé dans ce roman c'est encore une fois, le détail des sentiments tant au masculin qu'au féminin, mais surtout les petites choses que l'on ne maîtrise pas et qui font que tout à coup tout bascule.
L'écriture est addictive, prenante, on sent la tension monter, même si un moment on présage de la suite, on veut comprendre pourquoi, comment. Un livre que l'on ne peut lâcher avant la fin, une des marques de fabrique de l'auteur.
J'attendais ce roman avec impatience, je ne suis pas déçue du tout que du contraire. Je vous invite à le lire ainsi que les trois précédents de cet auteur que j'adore.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Tout se résume en trois temps : un cri, un bruit, une morte.
Le client d'abord, toujours.Mais votre équilibre personnel vient juste après.
La quête d'excellence ne peut justifier une telle pression !
Il ne mérite pas de vivre , et mourir serait une peine trop clémente. Disparaître.
Ses pas résonnent sur le carrelage, il remonte le col de sa veste et sourit bien malgré lui : le badge stipule "Camille Destombes". Il imagine la vie d'un flic qui s'appellerait "Menottes", ou d'un magistrat nommé "Prison".
La tendance est là : dans un univers connecté vingt-quatre heures sur vingt-quatre, partout dans le monde, la frontière entre vie privée et vie professionnelle a volé en éclats. répondre aux mails à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, sept jours sur sept, est devenu un standard.
Travailler, serrer les dents, rentrer, dormir. Recommencer. Jusqu'à ce que lassitude s'ensuive.
Le remords est-il amoindri par l'impression d'impunité, par la dissipation progressive des conséquences d'une mauvaise action.
Une jolie petite morale : mieux vaut réinventer son couple que tout envoyer valser, pour des futilités ou une aventure dont on se lasse aussi vite qu'on s'en est entiché.
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1 commentaire:
Je ne connais pas l'auteur, mais je commence à voir ce livre un peu partout. Je me laisserai peut-être tenter !
Bon après-midi.
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