vendredi 11 décembre 2020

Sous le parapluie d'Adélaïde Romain Puértolas

 Sous le parapluie d'Adélaïde    -    Romain Puértolas



























Albin Michel
Parution : 30 septembre 2020
Pages : 336
Isbn : 9782226454171
Prix : 19.90 €

Présentation de l'éditeur


Le matin du 25 décembre, alors que le spectacle de Noël bat son plein sur la place de la ville de M, Rose Rivières, une jeune femme, est assassinée au beau milieu de la foule. Le comble est que sur les cinq cents personnes présentes, aucune n’a vu ni entendu quoi que ce soit. Sauf peut-être, cet insolite témoin, abrité sous le parapluie d’Adélaïde…

Romain Puertolas est décidément un maître des coups de théâtre. De fausse piste en rebondissement, tel un Sherlock Holmes, il poursuit une enquête littéraire qui vous mènera là où vous ne vous y attendiez pas !


Romain Puértolas



Romain Puértolas est né à Montpellier en 1975. Tour à tour compositeur, professeur de langues, traducteur-interprète, il est à présent capitaine de police en congés. Depuis 2014 et le succès de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa, il se consacre entièrement à l’écriture. Également scénariste, il participe actuellement à un film d'animation. Son roman La Police des fleurs, des arbres et des forêts a paru en 2019 aux éditions Albin Michel.






Mon avis

Le matin du 25 décembre sur la place de M, 500 personnes assistent sous leur parapluie au spectacle de Noël.  Dans tout ce petit monde, personne n'a vu, ni entendu le drame qui s'y passait.  Rose Rivières a été assassinée.  Pernne ne l'a vu sauf peut-être celui ou celle qu'abritait le parapluie d 'Adélaïde...

C'est un roman policier digne de ceux d'Agatha Christie que nous propose Romain Puértolas, le maître sans conteste des coups de théâtre, le spécialiste des rebondissements et des fausses-pistes.  Il nous emmène chapitre après chapitre dans les récits de vie des témoins et de la victime.  Il nous balade dans une ville et une époque volontairement insituées.  Dans une autre époque sans les technologies actuelles où une toute jeune avocate est commise d'office pour défendre son client Michel Pandanjila - la seule personne de couleur de la ville de M - désignée coupable à cause d'une photo noir et blanc montrant des mains noires entourant le cou de la victime.

Michel est originaire de Yaoundé au Cameroun.  On l'arrête deux jours plus tard à la poste où il travaille.  C'est trop facile .. il est noir, le coupable idéal..  Un roman qui nous parle du racisme, de la vision d'une certaine époque.  Notre avocate, sous le charme il faut bien l'avouer, ne se laisse pas démonter et va vite grâce à une démonstration par l'absurde prouver que l'on se trompe de coupable.

Bien joué dans un premier temps mais la justice n'est pas tendre non plus avec les femmes, Martine Moinard est jeune, fougueuse, idéaliste, déterminée, sensible, influençable, peut aussi se tromper mais suit son intuition, explore toutes les pistes et ne lâchera pas l'affaire même si le sexisme fait rage.

Un portrait touchant de la victime, un livre qui dénonce le système du patriarcat en vigueur à l'époque, du machisme, tout ce qui a fait voler en éclats le romantisme et l'idée du mariage dont rêvait Rose qui s'évade grâce aux personnages de papier.

Romain Puértolas fidèle à lui même nous promène de fausses pistes en rebondissements, comme dans un Cluedo, il assemble des pièces de puzzle , les défait pour nous conduire comme toujours vers un rebondissement inédit.

C'est le maître dans son genre, un peu fantaisiste comme toujours, avec une écriture fluide, une construction efficace.

Bon divertissement qui casse les codes du polar.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

Il choisissait ses mots, ne les gaspillait pas comme certains d'entre nous.  Ils étaient, dans sa bouche, comme une révérence au don de la parole.  Il les accompagnait de manières raffinées qui, conjuguées à son corps, que l'on devinait athlétique, et à son élégance naturelle, ne pouvaient que plaire.  Il émanait de lui un mystère qui ne pouvait qu'attiser l'intérêt d'une femme.

Elle apporta les quleques bricoles qu'elle avait chez sa mère ainsi que trois gros cartons de livres dont le jeune marié se demanda bien ce qu'elle allait en faire.
- Les ranger sur des étagères, pardi !
- Á quoi bon garder des livres une fois que tu les as lus ?  Tu les reliras un jour ?
- Je ne pense pas.
- Alors ?
- Parce qu'ils font partie de moi, de ma vie.  Parce que... je ne sais pas, je n'ai jamais jeté un livre.


"Prends un mari, aime-le, chéris-le, mais travaille, reste toujours indépendante.  Deviens docile, soumise, et ton époux ne te regardera plus, il en voudra une autre", "Une femme, c'est comme un fauve qui doit rester indomptable". 

Au Cameroun, à Yaoundé, la ville où je suis né, il n'y a pas de ciment, pas de pavés, on a trois fois rien, mais on est heureux, tu comprends.  Ici, les gens ont tout mais ils ne se sourient pas.  

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2 commentaires:

Philippe D a dit…

"Fantaisiste comme toujours", voilà pourquoi je ne lis pas cet auteur.
Je ne le voyais pas comme ça. Je vois sa photo pour la première fois, je m'attendais à une autre tête !
Bon dimanche;

nathalie vanhauwaert a dit…

J'avais beaucoup aimé le précédent, la police des arbres et des forêts, juste top