La Trace
Parution : octobre 2020
Pages : 260
Isbn : 9791097515294
Prix : 22 €
Présentation de l'éditeur
Dostoïevsky parle du « saint des saints » lorsqu’il évoque
« l’Homme dans l’homme »…
Et de quoi parle-t-il ? Il parle de la part la plus authentique, inentamable,
la plus sacrée, la plus mystérieuse, dissimulée au plus profond de chacun d’entre nous et qui ne se révèle que lors des grands chambardements du cœur, du corps et de l’esprit.
Faut-il être en bout de vie pour enfin s’affranchir de tous les cintres et de toutes les panoplies ?
Six ans de rencontres d’Alain et Michel CADÉO auprès des patients et soignants de l’unité de Soins Palliatifs de l’Hôpital de la Seyne sur Mer. Chaque semaine, le service fut un lieu de partages
de mots et des maux. Les lettres ainsi échangées sont un témoignage simple, sincère et lucide de ces instants uniques.
Mon avis
Moments intenses, rencontres magiques, émouvantes, humaines, bienveillantes.
Alain Cadéo est un orfèvre des mots (voir sa bio ci-dessous ♥), accompagné de son frère Michel, un artiste des formes et des couleurs; ils ont durant six années rendu une visite hebdomadaire auprès des patients et soignants de l'unité de Soins Palliatifs de l'Hôpital de la Seyne sur Mer.
Rassurez-vous, le sujet ne doit pas vous arrêter, car ce qu'ils nous proposent ici c'est une étreinte, des rendez-vous bienveillants rendant à chacun dans ces moments difficiles la vie et l'humanité.
De part leurs visites, ils vont à la rencontre des soignants, merveilleux qui aident les patients à se retrouver, à se sentir en vie.
Lorsque l'on est en fin de vie, vieux ou malade, on a le sentiment de ne plus être, d'être inutile, le néant, n'être rien s'installe. Par leur écoute, que ce soient les frères ou les soignants, les patients vont peu à peu libérer leur esprit tourmenté, s'ouvrir, parler, s'évader du contexte hospitalier. Ils vont retrouver le sentiment de ne plus être un malade mais une personne, un être humain à part entière.
Alain Cadéo possède un don, lorsqu'il voit une personne, il parvient facilement à la cerner, à la définir. Au lendemain de ces rencontres, il va écrire, mettre des mots sur les maux. Complicité fraternelle, Michel lui par ses yeux et ses couleurs apportera une autre dimension et fera à sa façon reprendre vie au patient dans sa vie, il le fera vivre sur la toile.
"Michel dit de son frère qu'il arrive à synthétiser les êtres, puis à en décrire l'essence dans une lettre.
Michel, lui, dessine et peint son ressenti après chaque séance."
Emprisonnés dans leur corps souvent "inertes" ou "amoindris", les patients vont pouvoir l'oublier et EXISTER à nouveau de part leur récit de vie. Il vont pouvoir tout simplement "être", et être c'est vivre, créer un dialogue, des échanges magnifiques, émouvants, touchants.
Chapeau au personnel soignant, à ces passeurs de vie qui font un travail extraordinaire, un don de soi incroyable.
Lisez , c'est beau.
De plus les droits d'auteur sont intégralement reversés à l'Association pour les Soins Palliatifs à l'initiative de ce projet.
Les jolies phrases
C'est rendre possible que des instants de grâce se proposent à un moment de vie et dans un lieu, qui a priori, ne s'y prêtent pas.
Ce qui fait que l'autre existe quand tout simplement on se penche sur sa vie et qu'il nous laisse une seconde entrevoir son intimité.
Je lui ai demandé quel était son secret pour si bien vieillir, et il m'a répondu : "je me suis occupé des gens que j'aime, alors je n'ai rien à regretter, je peux partir."
Les soignants des soins palliatifs aident les êtres à se retrouver, à se sentir toujours en vie.
Savoir ne rien attendre est le plus sûr moyen d'être agréablement surpris.
Prévoir c'est vouloir se protéger. Se protéger, c'est fermer toutes les issues de nos forteresses. Mais alors plus rien ne peut entrer, volets clos, dans nos coeurs pourtant assoiffés de lumière. Être surpris c'est accepter de recevoir, mais peut-être avez-vous passé votre vie à donner... Il est temps à votre tour que vous receviez ce que les autres vous offrent. Que chaque instant de tendresse soit pour vous comme une sucrerie bonne à prendre, que chacun de vos regards se tourne vers le bon qui mijote dans la seconde qui passe. La beauté, dont nous parlions hier, n'est au fond que notre capacité à nous laisser surprendre par nous-mêmes.
Au petit point du coeur, je couds pour vous ces lettres qur un grand tissu rouille, une voile latien, un tourmentin de lin, lourd qui ondule bat et se tend sous la poussée 'un vent arrière. Nous pensons à vous Michel et moi. Toute vie ressemble à a couture. On assemble, on associe des éléments qui étaient faits pour se rencontrer. Aujourd'hui votre aiguille mentale continue aec patience et amour à coudre d'autres liens. Merci.
Mais ce que j'ai pu expérimenter aussi, auprès d'eux, c'est que chacun peut-être touché à sa façon, par la splendeur de l'instant. Que chacun se laisse surprendre à constater qu'il a du beau en soi, et que cela l'anime. Chacun peut retrouver du désir au détour d'une phrase, à l'évocation d'une musique, au récit d'un souvenir, dans la contemplation d'un tableau. Il s'agit de beauté, de désir, et d'instants de vie.
Poursuivez vos voyages, l'Esprit est plus puissant que tout. Certains de nos rêves éveillés ont plus de piment que toutes les réalités, ils sont surtout un chemin qui nous conduit à ce qu'il y a de plus beau en nous.
Au fond, la vie, ce sont de toutes petites choses mais qui deviennent grandes lorsqu'on sait les évoquer.
Au fond, tout vrai chineur est un gamin en quête de l'inaccessible, l'objet qu'il déniche est toujours un peu la concrétisation d'un rêve qu'il porte au plus profond de lui. Ce sont ces miettes de rêves qu'ils entretiennent en nous l'idée que nous cherchons un trésor. Vous l'avez parfaitement illustré en nous parlant de ce coussin en bois laqué avec titroir secret destiné au sommeil du mandarin. Ce qui voulait symboliquement dire que la plus grande richesse réside dans nos têtes. Un sage ne disait-il pas : "Ce que tu portes en toi est aussi vaste que tout l'univers..."
Les livres lus d'Alain Cadéo
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