Le bon coupable - Armel Job
Robert Laffont
Parution : 14/02/2013
Pages : 306
Isbn : 9782221134290
Prix : 19.50 €
L'auteur
Nationalité : Belgique
Né(e) à : Heyd , le 24/06/1948
Biographie :
Armel Job est un écrivain belge de langue française.
Après ses études, il est engagé comme professeur de latin et de grec au séminaire de Bastogne. Il y enseigne pendant vingt-trois ans et en 1993, il en devient le directeur.
Durant ses années de professorat, Armel Job publie à plusieurs reprises des articles spécialisés dans les Revues de l’enseignement catholique belge et poursuit des travaux de traduction du latin et du grec.
Armel Job a reçu le prix du jury Giono en 2005 pour "Les Fausses Innocences", un roman qui se déroule dans la partie germanophone de la Belgique.
Armel Job a reçu le Prix de la Personnalité Richelieu 2007. Ce prix, attribué par l'ensemble des clubs belges et luxembourgeois du Richelieu international, récompense une personnalité pour sa contribution à la promotion de la langue et de la culture françaises.
En 2011, il reçoit les deux prix en jeu, le Prix des délégués et le Prix des lycéens pour son roman paru en 2009 "Tu ne jugeras point." Il est ainsi, avec Bernard Tirtiaux, l'un des rares auteurs à avoir été primé deux fois par les jeunes lecteurs du Prix des lycéens.
Source : Babelio
Présentation de l'éditeur
Un dimanche d’été à l’heure de la messe, un village désert. Un homme en état d’ébriété qui le traverse au volant de sa jeep et s’en va finir sa course dans une rivière, non loin de là. Une Jaguar rutilante qui emprunte le même trajet à vive allure. Un accident sans témoins. Une fillette de dix ans tuée sur le coup. Un coupable tout désigné. Un second suspect potentiel – au-dessus, lui, de tout soupçon.
La soixantaine débonnaire, Carlo Mazure mène une vie de patachon assez misérable. Tout l’inverse de Régis Lagerman, procureur de son état, jeune fonctionnaire ambitieux, promis à un bel avenir. Deux hommes que tout oppose et dont les destins vont pourtant se confondre.
Le bon coupable porte le sceau inimitable de ces contes philosophiques cruels dont Armel Job s’est fait une spécialité. Sur les traces de Mazure et de Lagerman, il nous propose une nouvelle et déconcertante parabole du pharisien et du publicain.
Mon avis
Nous sommes le 17 juillet 1960 dans le village de Malemaison dans les Ardennes Belges.
C'est dimanche et tout est calme, les villageois sont à la messe. C'est en rentrant de celle-ci que Lisa Knapen découvre le corps sans vie de la petite Clara Labasse projeté dans la petite ruelle devant chez elle. L'accident s'est produit entre midi et midi dix. Clara allait chercher son père Hector à l'atelier.
Il passe peu de voitures sur cette route le dimanche.
L'enquête commence, il faut un coupable au plus vite, un suspect est trouvé, il est le coupable idéal.
A votre avis : Carlo Mazure à la vie misérable ou un procureur aimant la vitesse ?
C'est au départ d'un malheureux fait divers qu' Armel Job va nous démontrer que les apparences sont souvent trompeuses. Il va avec brio nous faire découvrir la vie des différents protagonistes, des personnages "vrais", profonds, la véritable nature humaine.
Les personnages sont bien construits, aboutis. Ils nous amènent à nous questionner sur la responsabilité morale de chacun, notre culpabilité. Armel Job décrit chaque individu en profondeur, leur vie, leur drame, leur souffrance, leur histoire. Tous sans exception ont des regrets, des remords, des blessures. Personne n'est complètement blanc, ni complètement noir, l'esprit humain reste mystérieux.
Ce roman c'est aussi l'occasion de s'interroger sur la justice, la façon dont elle est rendue, ce qui mène à l'inculpation ; l'intime conviction qui parfois fausse tout.
N'oublions pas que nous sommes dans un village ardennais en bord de l'Aisne, dans les années 60, la guerre et ses blessures sont toujours présents. L'écriture est sensible décrivant la nature à merveille; celle des lieux et celle des gens. C'est intelligent, très bien mené, passionnant, de quoi vous garantir un bon moment.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Elle s'était imaginé que le bébé serait un jardin des délices dans son désert. Il n'était qu'un chardon.
Clara raffolait de l'atelier. "Ca sent bon chez toi", disait-elle. Les âcres émanations des vernis, des laques lui semblaient plus délicieuses que l'air du parc autour de la maison, où pourtant des peupliers noirs embaumaient. Il est vrai que le parfum des peupliers colle aux cloisons nasales, pour ainsi dire, alors que l'acrylique y grimpe comme un hérisson de ramoneur et vous remet l'odorat à vif. Tandis qu'elle furetait ça et là, Hector la voyait remuer les narines comme un lapin.
Que veut l'appareil judiciaire ? La justice ou le respect des règles de droit ? Si les règles empêchent la justice, il faut mépriser les règles. Une justice qui ne cherche plus la justice, qu'est-ce que c'est encore ? Une judicature. Voilà où on est. Tout cela, bien entendu, est un peu trop fin pour le bec des chicaneurs de prétoire.
Combien d'êtres humains se donnent la peine une seule fois dans leur vie de voir le soleil se lever ? Le soleil se lève seul. Tout le monde s'en bat l'oeil. Un miracle quotidien, ce n'est plus un miracle.
Immédiatement, il avait ressenti avec douleur la pitié que lui inspiraient les femmes trop femmes, condamnées à vivre sans cesse comme des proies. Elles arrivaient chez les ours, ruisselantes de miel. Devant elles, les mal léchés se pourléchaient sans vergogne. Les malheureuses, il aurait voulu les protéger ! C'est de cette façon que lui-même finissait le plus souvent par mettre la patte dessus.
On ne se méfie jamais assez de ceux qui s'offrent pour nous sauver. Après, il faut payer le prix du sauvetage. C'est cher. Ca prend toute la vie pour rembourser.
La vie nous file entre les doigts. On n'a aucune prise. Il faut seulement tenir sa place et voir venir.
On est tous coupables, d'une façon ou d'une autre. Chacun doit se débrouiller avec ses propres fautes. Je ne m'occupe pas de celles des autres.
Le seul fondement de la justice, c'est l'intime conviction. Ce ne sont ni les faits ni les témoins qui décident, c'est la conscience du juge quand il se retire dans son for intérieur et, qu'en deçà même de sa raison raisonnante, il s'en remet à son intuition la plus profonde.
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4 commentaires:
Voici un auteur dont je n'avais jamais entendu parler avant de lire les billets qui lui sont consacrés dans le cadre de ce Mois Belge. Les avis étant toujours élogieux, je pense que j'irai voir de quoi il en retourne dès que les libraires seront libérés !!!
J'en ai lu plusieurs. J'en ai encore dans ma PAL. Je ne me souviens plus si j'ai lu celui-ci.
Un bon auteur belge !
Oui, une valeur sûre. Je te conseille "loin des mosquées "
Moi aussi j'en ai encore en réserve. Une valeur sûre.
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