samedi 12 mars 2022

Le poids des héros - David Sala ♥♥♥♥♥

Le poids des héros - David Sala










Casterman
Parution : 19/01/22
Pages : 176
ISBN : 9782203215764
Prix : 24 €


Présentation de l'éditeur


Une majestueuse et foisonnante recomposition de son enfance par David Sala


Dans Le Poids des héros, David Sala retrace sa trajectoire personnelle très tôt marquée par les figures tutélaires, mais non moins écrasantes, de ses grands-pères, héros de guerre et de la résistance.

En convoquant son point de vue de petit garçon, il nous plonge dans une majestueuse et foisonnante exploration de l'enfance et de l'adolescence.
Le recours à l'imaginaire permet d'approcher les zones d'ombre et les failles à bonne distance, tout en recomposant un parcours d'apprentissage et de transmission universel pour le lecteur.
Sans oublier la saveur impérissable des courses en vélo, de la découverte des premiers morceaux de rap US, des premiers temps d’initiation artistique à l'école Emile Cohl.





David Sala










David Sala est né le 18 juillet 1973, à Décines (69). Après des études à l’école Émile Cohl, à Lyon, il réalise diverses couvertures de romans. Puis il publie, avec Jorge Zentner, sa première série de bande dessinée, Replay (trois volumes, Casterman, 2000). Cette collaboration se prolonge avec les quatre volumes de Nicolas Eymerich, Inquisiteur (Delcourt) entre 2004 et 2007. Il travaille également pour l’édition jeunesse, pour laquelle il produit plus d’une dizaine d’albums, dont son grand succès La Colère de Banshee, mais aussi La Belle et la Bête ou encore Féroce (tous au catalogue Casterman Jeunesse). En 2013, il revient à la bande dessinée et publie Cauchemar dans la rue pour la collection « Rivages noir/Casterman ». En 2017, il s’attaque avec brio à l’œuvre de Stefan Zweig, en signant une adaptation remarquée du Joueur d’échecs. Il est de retour en bande dessinée, en 2022, avec Le Poids des héros.

Photo : DR

Source /  Casterman





Mon avis

Ce roman graphique est un chef d'oeuvre ♥ !

David Sala est d'origine espagnole et nous raconte l'Histoire avec un H à travers l'histoire de ses grands-parents.  C'est un très bel hommage mais aussi un devoir de transmission indispensable.

David est enfant lorsqu'en mai 1976 son grand-père maternel, Antonio,  s'éteint.  On le voit évoluer dans le décor de sa jeunesse aux couleurs vertes et oranges de l'époque.

Antonio Soto était volontaire dans l'armée républicaine espagnole.  Dénoncé, condamné à mort par le régime de Franco, il a dû fuir.  Arrivé en France, il est enfermé dans le camps d'Argelès sur Mer avant d'être envoyé au camp de concentration de Mauthausen, le plus dur.  Il a donc connu l'horreur des camps et en est sorti vivant mais brisé en mai 45.

De ce grand-père, il y a un portrait dans le salon, celui d'un homme triste, dévasté peint par un condisciple du camp.

Du côté paternel, il y a des photos noir et blanc et un dossier confié quelques années plus tôt par sa mère.  Joseph Sala a connu lui aussi vingt ans de guerre civile, le camp d'Argelès sur Mer, un convoi dont il s'est enfui pour devenir résistant et regagner le maquis.  C'est là qu'il a rencontré Denise, l'amour de sa vie.

David Sala nous raconte donc le vécu de nombreux espagnols, exilés, l'horreur des camps et nous apporte le devoir de mémoire, de transmission.

Dèjà vu et traité des dizaines de fois me direz-vous !  Détrompez-vous car c'est  avec tout son art, l'influence en autre des nabis, de l'univers de Klimt et ses couleurs qu'il nous raconte tout cela.

Un maximum de dessins dont les couleurs vives le plus souvent prennent le pouvoir, peu de texte nécessaire.   Vert et orange pour les années de son enfance, des fleurs psychédéliques nous entraînent vers son imaginaire d'enfant.  Les couleurs froides rose pâle, bleu glacier pour l'univers des camps, les tortionnaires en gris-vert.  C'est saisissant, il nous bombarde de couleurs, c'est tellement parlant. 

Un récit en même temps très personnel et universel.

C'est fabuleux ! Un chef d'oeuvre je vous dis !


Immense coup de coeur ♥♥♥♥♥ 


Je n'ai qu'une envie me procurer "Le joueur d'échec"









Aucun commentaire: