Toucher la terre ferme - Julia Kerninon
L'iconoclaste
Parution : 6 janvier 2022
Pages : 128
Isbn : 9782378802752
Prix : 15 €
Présentation de l'éditeur
Devenir mère et rester femme : entre bonheurs et tempêtes, le récit d’un cheminement intérieur.
Le sentiment d’une noyade…
À 30 ans, Julia Kerninon devient mère, « une situation qui, si je l’avais tellement désirée, ne cessait de me dépasser ».
La maternité, synonyme de bonheur dans le regard des autres, lui semble un « cercle de feu ». Elle raconte sans détour l’impression de perdre pied, la difficulté à trouver sa place, le poids des contraintes. « J’ai pensé à fuir. »
… jusqu’à toucher la terre ferme
Tandis qu’elle avance à tâtons dans cette nouvelle vie, les souvenirs reviennent, comme un appel au large. Les amours passionnels, les nuits de liberté, l’écriture sans entrave, les vagabondages sans fin. Julia Kerninon décrit les tempêtes intérieures, et cette mue progressive de la jeune femme en mère, jusqu’à atteindre l’autre rive, où tout se réconcilie.
Le regard d’une romancière qui excelle à sonder l’intime
L'auteure
Mon avis
Un petit livre qui parle de la maternité mais aussi et surtout des tempêtes intérieures pour l'accepter.
Julia nous décrit la mise au monde du premier, un accouchement brillant, le point de basculement entre sa vie d'avant et celle de mère.
Elle nous décrit l'avant, sa liberté, qu'elle ne veut en rien sacrifier, oublier. On rentre dans l'intime, ses amours , plus exactement la recherche du véritable amour mais aussi cette envie de toujours être libre et de pouvoir lire. Continuer à trouver le bonheur dans ses livres et l'écriture !
Les livres si importants, qui la sauvent, la protègent.
Ne pas oublier la femme que l'on a été, et que l'on reste même si la maternité transforme.
Je ne sais pas pourquoi mais, cette rage, ce désir vital d'écrire et de trouver sens dans les livres m'ont fait penser à Annie Ernaux dans un registre tout différent car on y parle d'avortement, je parle de sa rage, ce besoin d'arriver à ses fins dans "L'événement", pour pouvoir étudier et écrire. Il me semble y trouver une filiation entre les deux femmes.
Ce petit livre est une belle déclaration à la liberté, au père de ses enfants, à ses enfants et aux livres.
De nombreuses citations d'auteurs chers à son coeur jalonnent l'écrit : Rainier Maria Rilke, W. Faulkner, Ted Hugues et bien d'autres.
C'est personnel, authentique, puissant. Une plume lyrique, délicate, sensible, magnifique qui vous emmène au coeur de l'émotion.
Le plus important dans tout ça c'est qu'en devenant mère, elle cesse d'être un enfant mais pas un écrivain.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
...Toutes les mères étaient encore, quelque part dans le secret de leur tête, la personne qu'elles avaient été auparavant, parce qu'on ne change pas vraiment au fond. 0n devient plus intensément soi-même.
J'ai compris le lien de vie et de mort que j'avais noué avec l'enfant et son père. J'ai compris qu'il n'y aurait pas de retour, seulement des échappées. Que pour la première fois j'avais vraiment pris une décision.
...toutes les mères étaient encore, quelque part dans le secret de leur tête, la personne qu'elles avaient été auparavant, parce qu'on ne change pas vraiment, au fond. On devient simplement plus intensément soi-même.
Je me revois là, si ignorante, incapable de comprendre qu'une vie se vit une seule fois, qu'il n'y a pas de deuxième chance.
L'amour, je sais, c'est l'inconfort. L'amour, c'est être sans cesse aux aguets. C'est avoir peur d'être quittée pour un mot de trop. C'est essayer de se maîtriser.
En riant, je file retrouver mes camarades dans le jardin, nous buvons beaucoup, pieds nus dans la chaleur douce de la terre sous l'herbe, nous parlons des filles que nous avons été et dont nos enfants ne savent rien, ces filles que nous sommes encore et dont nos maris ne savent rien, dont nul ne se souvient sinon les deux autres qui nous font face.
Si peu d'années sont passées et me voici la mère de deux enfants, pour toujours. Il n'y a pas de mots pour dire combien j'ai changé, mais il n'y en a pas non plus pour décrire la solidité de l'ancienne moi cachée dans la nouvelle, dure comme un noyau de pêche.
...elle s'était écriée, Le bébé arrive, et je me souviens du soulagement qui m'a saisie, de savoir qu'une telle douleur était ça, l'arrivée d'une nouvelle personne sur terre, la naissance de quelqu'un, parce que ça semblait la seule chose suffisamment extraordinaire pour faire aussi mal.
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