dimanche 27 juillet 2014

Flic de rue Fred de mai ****


FLIC DE RUE - Fred de Mai

Merci à mon partenaire 







FORMAT(S) : Papier, Epub, Mobi
NB DE PAGES : 222
ISBN PAPIER 979-10-92981-09-4
ISBN EPUB 979-10-92981-10-0
ISBN MOBI 979-10-92981-11-7
9.80 euros



Quatrième de couverture

Fred de Mai est le pseudonyme d’un policier en activité, auteur et photographe. Il a choisi l’anonymat pour des raisons de discrétions professionnelles.

Ce livre est un recueil de sentiments et ressentiments sous forme de textes mêlant poèmes, slams et témoignages.

Que ce soit en tenue ou en civil, à Paris, Lyon ou Marseille, en Police-Secours ou en BAC, il a toujours été un « Flic de rue » qui a vécu chaque mot de ce livre.
Il est l’auteur de toutes les photos publiées dans cet ouvrage.

Mon avis



Lorsqu'un flic en activité décide de partager avec vous ses sentiments et ressentiments concernant son métier cela donne ce récit publié par Les Éditions Rouge Sang dans la collection "Témoignage".

Je peux vous dire que cela ne laisse pas indifférent et change le regard que l'on pourrait avoir sur la profession.

Qu'est ce qu'il faut comme dose de passion , d'amour et d'abnégation  pour exercer ce métier qui lui ne vous respecte pas.

Il faut vraiment une vocation du tonnerre pour être flic car rien ne vous sera épargné.  La lourdeur de l'administration et ses dysfonctionnements , le manque de respect de l'individu m'ont profondément choquée. Il faut vraiment aimer les gens pour faire ce métier sans compter, sans savoir pour qui, pour quoi ?

Ne pas pouvoir se libérer pour assister à la naissance de son fils, attendre 29 mois pour une mutation pour cause d'un dossier égaré, tout cela reflète d'un manque crucial d'humanité envers ces personnes qui se dévouent pour nous et prennent des risques sans se poser de questions pour le bien-être de la société.

Heureusement Fred de Mai prend les choses avec humour et philosophie. C'est un peu grâce à ses longs déplacements en l'attente d'un rapprochement qu'il s'est mis à écrire, d'abord sur son blog et ensuite ce récit pour notre plus grand plaisir.

Car j'ai pris du plaisir dans la lecture de ce témoignage à la fois drôle, ironique, tendre, triste et émouvant.

J'ai apprécié la structure de ce livre, les anecdotes, les très jolis SLAMS (un peu de poésie dans ce monde de brutes ne fait pas de tort) , les photos en noir et blanc qui parlent d'elles-mêmes.

C'est avec beaucoup de tendresse que je regarderai à la prochaine rentrée, le policier qui fera traverser les enfants à l'école.

Le témoignage de Nanard m'a également beaucoup touchée ou la connerie humaine, car mettre autant de personnes sur le coup pour un vol de piles, non mais elle est où l'humanité ?  Chez Fred de Mai c'est clair.  Lui, il a compris que ce qui lui restait à Nanard dans la rue c'était le plaisir d'avoir un peu de musique.

Le Prince et le Mac Do m'ont fait rire, des situations cocasses c'est sûr cela doit arriver plus souvent qu'on ne l'imagine.  Les marcheurs sur l'autoroute nous feront encore prendre conscience de l'impuissance dans de nombreuses situations.

Des souvenirs et expériences marquants lorsque l'on arrive sur des scènes trash surtout lorsque les enfants en sont victimes, (la petite bête qui monte, tu parles ça grouillait de partout) il faut avoir le coeur bien accroché et le mental solide dans les situations glauques, dangereuses.

Et puis encore le système avec les ordres, les contre-ordres, l'autorité à respecter, les sanctions souvent injustes et injustifiées.  N'oublions pas la peur et le suicide qui touchent la profession.

Merci Fred de Mai pour ce témoignage qui nous fait comprendre votre métier.

Une lecture très rapide, un récit très bien mené, à lire absolument.

Pour vous procurer le bouquin c'est ici que cela se passe Rouge Sang commande

Ma note 8/10

Quelques phrases

A la lumière du jour, son regard prend une couleur magnifique, beauté misérable d'un enfant vêtu d'un pyjama sans forme, ni couleur.  Je fouille mes poches, mais je n'ai rien à lui offrir, ni bonbon, ni sucette, ni quoi que ce soit que l'on donne à un enfant.  Mais lui s'en fout, en le prenant dans les bras, je lui ai donné ce qu'il avait toujours attendu.  Prenant conscience de cela, je le serre contre moi pour qu'il ne voit pas mes yeux s'embrumer.  Pour rien au monde, je ne veux gâcher cet instant, tellement anodin pour moi, tellement important pour lui.

On se trompe en pensant que la nuit, tous les chats sont gris.  Il y a dans le gris tellement de nuances, de subtilités à interpréter.  Le gris n'est-il pas entre blanc et noir, entre bien et mal ?

Chaque policier a ses propres blessures, qu'elles soient à l'âme, au coeur, à la fierté, à l'honneur ou plus simplement physiques.  Souvent, on compare nos cicatrices comme d'autres exhibent leur savoir, car à chaque blessure, on apprend, on souffre aussi.

Pourquoi j'aime mon métier ? Je n'en sais rien.  Peut-être parce qu'il fait de moi quelqu'un de bien, un gardien du bien qui n'a jamais la Paix dans un monde qui souvent lui fait mal, parfois même peur, mais pas au point de faire passer ce hoquet de justice attrapé à l'insu de son plein gré.

Pour l'instant, je m'en fous, tant que j'aurai peur, je me sentirai vivant.

L'homme qui n'a plus peur devient fou ou meurt, sans peur, mais certainement avec le reproche d'avoir omis la peur.


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