samedi 9 avril 2022

Le musée des contradictions - Antoine Wauters ♥♥♥♥♥

 Le musée des contradictions   -    Antoine Wauters  ♥♥♥♥♥


























Editions du Sous-Sol
Parution : 04/03/22
Pages : 112
Isbn : 9782364686335
Prix : 16 €

Présentation de l'éditeur

Des voix s’élèvent, s’approchent du centre de la scène qu’est ce livre et s’expriment. Ce qui les lie, c’est qu’elles portent toutes des contradictions. On pourrait s’en inquiéter, dans un monde où il faut constamment choisir son camp. Mais ici, l’homme n’est ni bon ni mauvais. Il hésite, souffre, espère et doute, comme nous tous. N’est-ce pas là l’expérience qui est la nôtre aujourd’hui ? Chercher tant bien que mal à accorder nos paroles et nos actes ? Tenter de trouver du sens là où il n’y en a plus ? Voir que les choses sont sans espoir, et pourtant être résolu à vouloir les changer ?

Une adresse aux lecteurs qui intensifie la poésie, une façon de se réapproprier le discours sous forme de nouvelles. Antoine Wauters va toujours plus avant dans l’exploration des frontières du roman, et nous le suivons.

Mon avis

Ce sont douze discours ou "nouvelles" qui interpellent et questionnent. Douze discours qui mettent en lumière nos contradictions, les dichotomies propres à l'être humain.

Un livre engagé, politique et magnifique de par sa plume avec une petite touche poétique.  C'est super puissant.  On s'interroge sur notre monde, sur l'existence, sur la nécessité d'être là, de vivre des choses.

Des voix s'élèvent et expriment leur malaise.

Des jeunes qui n'ont pas de souvenirs, de nostalgie et n'ayant plus rien, plus le droit de le dire, prêts à se battre, à revendiquer leur existence, des vieux s'enfuyant d'un EPADH, s'accrochant aux souvenirs enfouis, aux êtres aimés.  

Antoine Wauters  raconte la violence des mots devenus vains mais aussi les mères regrettant d'avoir enfanté dans un monde de plus en plus ravagé, en perdition économique.

C'est le constat d'un monde saccagé à cause du pouvoir de l'argent, de notre société de sur-consommation, de la destruction de notre planète.

A quoi bon vouloir posséder si l'on passe à côté de l'essentiel !

Discours contre la répression, la suppression de nos libertés.  Pourquoi devons-nous sans cesse nous conformer à "rentrer dans le moule" alors que nos envies sont ailleurs !

Tellement de questions : réflexions sur les maux de notre société, croire que l'on fait bien mais ..., ne pas s'endormir, revenir aux sources, à force de vouloir toujours plus, on s'égare parfois.  N'est-il pas temps de retrouver du sens là où il n'y en a plus.

Bref, vous l'avez compris, beaucoup de réflexions à picorer aux détours de ces douze discours, à lire et relire.

Ma note : ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

L'oubli est une seconde mémoire.

En nous le monde a mal, il souffre et il le dit;

Notre déclin, voilà ce qu'il nous reste. L'avenir est dans le regret. 

Un musée où il y a, d'un côté, l'envie de se faire un peu de bien.  Car nous voulons les deux, nous voulons vivre et nous voulons mourir, croire et abandonner, nous aimer et nous entre-tuer, nous caresser doucement et violemment.

Qui a dit que vieillir, c'est oublier ?

La nature est une garce pour qui la fréquente un peu.  'La nature ? Une chose qui prend du temps et envahit tout."

Nous avons fait tourner la bétonnière parce que, sous le bruit du moteur, une chose étrange se produit.  Il se produit que le monde fond.  Tout se tait.  Le bruit est un silence comme un autre, chers voisins.  Quand notre chien aboie, vous entendez du bruit; nous, du silence.  L'étroite connexion entre bruit et silence.  

A cause de l'état du monde, nos yeux se sont cerclés de noir, nos nuits se sont changées en chaises électriques, la vie est devenue une autoroute à trois bandes pour la circulation de nos peurs. Où qu'on aille, la tristesse s'insinuait.  Nos bonheurs étaient pleins, avant.  Avec le temps, ils ont ranci.

Une chose inutile maintenant ne le sera plus demain, de même qu'une chose indispensable hier peut se révéler toxique aujourd'hui.

L'intensité de ce qui est bien trop en vie pour penser à en laisser une trace.

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1 commentaire:

Anne Des mots et des notes a dit…

Il serait temps que je lise un autre livre d'Antoine Wauters, je crois que je n'ai lu que Nos mères finalement...