La cuisinière du Kaiser - Armel Job
Robert Laffont
Parution : 20/02/25
Pages : 302
Isbn : 9782221279380
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
Tout bascule lorsque la guerre éclate.
Le 22 août 1914, Guillaume, le fils préféré de Magda, est brutalement assassiné par un officier allemand. Magda s'emmure dans son deuil, Victor dans son silence.
La famille se disloque.
Pour rendre justice à son enfant, et pour tenter de soulager sa douleur, Magda se lance dans une longue quête solitaire qui va la conduire au plus près des responsables de la guerre, jusqu'au chef suprême des armées, le Kaiser Guillaume II en personne.
L'auteur
Armel Job est l’auteur d’une dizaine de romans parmi lesquels La Femme manquée (prix René-Fallet du premier roman), Helena Vannek (Prix des lycéens-Belgique), Les Fausses Innocences (Prix du jury Jean-Giono), Tu ne jugeras point (Prix des lycéens-Belgique et prix Simenon), Loin des mosquées, Dans la gueule de la bête, Et je serai toujours avec toi, et En son absence, tous publiés chez Robert Laffont.
Mon avis
Tout commence par la transmission d'une vieille photo sauvée d'un incendie et la transmission d'un manuscrit rédigé en allemand transmis au narrateur dont nous connaîtrons l'identité en fin de récit. Armel Job nous propose une immersion dans la région de Vieux-Mesnil, durant la grande guerre de 14, région d'origine allemande au départ, c'est la langue utilisée par Magda pour nous conter une partie de sa vie.
Magda se marie en 1885 avec Victor à qui elle donnera huit enfants. Même si à l'époque, la femme était sous la coupe de l'Homme, on peut dire que Magda avait des idées et c'est grâce à elle que "Le grand hôtel des Ardennes" où on la voit sur une photo entourée de ses enfants, auberge à l'origine, a été transformé en hôtel.
La photo est de 1910 pour leurs 25 ans de mariage, sauvée de justesse de l'incendie et du drame survenu le 22 août 1914, son fils Guillaume a été abattu par les allemands, l'hôtel incendié.
A parti de ce moment, Magda abattue par le chagrin n'a pas cessé de vouloir rendre justice à son fils, comprendre pourquoi, c'est l'amour d'une mère qui l'a conduite à devenir la cuisinière du kaiser.
Je ne vous en dirai pas plus, le roman vous permettra de découvrir les motivations de cette mère brisée par le deuil, un roman sur l'absurdité de la guerre, de ce que subit la population. Le roman est très bien documenté, il parle à merveille de cette région qui fut un temps allemande, rendue à la Belgique pour redevenir allemande durant la grande guerre.
La région de Spa, Stavelot est merveilleusement décrite. J'ai aimé le personnage de Lieselotte, la tante de Magda, une féministe à sa façon, refusant pour sa nièce l'enfantement dans la douleur, une femme libre, déterminée.
La plume est fluide et classique, au vocabulaire riche et bien choisi. J'ai aimé l'atmosphère de cette saga familiale mêlant la petite et grande histoire.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Ce n'était pas désagréable, mais c'est comme l'ivresse. Le jour vient où l'on arrête de boire, parce qu'on en a assez de la gueule de bois le lendemain.
Le problème avec les morts, c'est qu'ils ne vieillissent plus. Les enfants restent pour toujours les enfants attendrissants qu'ils étaient, alors que s'ils avaient grandi, ils seraient devenus les fades adultes qui finissent par lasser l'amour maternel.
Si ceux qui décident des guerres devaient eux-mêmes exécuter leurs adversaires, ils renonceraient bien vite aux arguments qui les font recourir aux armes. Ce sont des arguments de gens qui ne salissent pas leur bel uniforme, ils laissent la sale besogne aux sans-grade qui n'ont pas voix au chapitre. Une mort pour eux n'a pas plus d'importance qu'un pion perdu dans une partie d'échecs.
On devrait avoir pitié de ceux à qui on cause du chagrin, quand bien même on n'en avait pas l'intention.
Peut-on se soucier de la souffrance des autres quand soi-même on souffre jour et nuit ?
L'amour d'une mère, en principe, ne se divise pas par le nombre de ses enfants, il reste entier pour chacun.
Du même auteur j'ai lu
Du même auteur j'ai lu
Cliquez sur la couverture pour avoir accès à la chronique








Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire