samedi 6 avril 2019

Les nouvelles enquêtes de Nestor Burma - Crime dans les Marolles - Nadine Monfils ♥♥♥♥♥

Les nouvelles enquêtes de Nestor Burma  :

Crime dans les Marolles

Nadine Monfils



French Pulp éditions
Les nouvelles enquêtes de Nestor Burma
Parution : février 2019
ISBN : 9791025104651
Prix : 15 €

Présentation de l'éditeur

Guy Marchand, président du jury thriller au BIFFF, Festival du film fantastique de Bruxelles, invite son ami Nestor Burma à l’accompagner.
Lors d’une soirée, il rencontre la petite amie de Léo Straum, condamné à 26 ans de réclusion pour être accusé d’avoir assassiné ses parents et sa soeur. Il s’est réveillé au milieu de leurs cadavres et déclare ne plus se souvenir de rien.
Dans la famille Straum, tout le monde s’aimait et baignait dans le bonheur avant de baigner dans le sang. L’affaire intrigue Burma qui décide d’y fourrer son nez…

« C’était au temps où Bruxelles brusselait… non peut-être ! »

Nadine Monfils




Belge, elle vit entre Montmartre et Dives-sur-mer en Normandie. Elle est l’auteur d’une septantaine d’ouvrages dont plusieurs recueils de nouvelles et de polars à succès parus chez Gallimard dans la «Série noire». Elle publie actuellement chez Fleuve et Pocket. Cinéaste, elle a réalisé Madame Edouard,(long métrage) avec un fabuleux casting dont Michel Blanc dans le rôle du commissaire Léon, Balasko, Lavanant Annie Cordy, Didier Bourdon, Andrea Ferreol, Rufus, Bouli Lanners…et musique originale de Benabar. Elle a également écrit des pièces de théâtre qui ont été jouées en Belgique et en France. Son thriller Babylone Dream paru chez Belfond, a obtenu le Prix Polar de Cognac en 2007, « Coco givrée », un thriller autour de Magritte, le prix de la ville de Limoges et « Nickel Blues », le prix des lycéens de Bourgogne. Elle a reçu le Prix St Maur en poche ( Gérard Collard) pour l’ensemble de son œuvre. Son écriture explore des univers étranges qu’elle décline également dans les arts plastiques ( photos).

Gros succès de librairie avec « Les vacances d’un serial killer » vendu à plus de 250.000 ex à ce jour, où est né le personnage récurrent de mémé Cornemuse, une vieille bique fan d’Annie Cordy et amoureuse de JCVD…

Elle a créé un nouveau personnage « Elvis Cadillac » ( le sosie pourri d’Elvis Presley, un belge de Charleroi) aux éditions du Fleuve Noir. Sorti en mars 2016. Unanimement encensé par la presse belge et française. Suivi de « Ice cream et châtiments » et du « Rocker en pantoufles » dont l’action est située dans le village d’art de Guillaume le Conquérant, à Dives-sur-mer, où elle va ouvrir une galerie d’art avec son mari.

Photo © de P. Serrigny
Source : French pulp

Mon avis

Quelle belle idée chez French Pulp Editions (dont je vous parle bientôt) d'avoir décidé de rendre vie à l'inspecteur Burma, célèbre détective créé en 1942 par Léo Mallet et incarné à l'écran par Guy Marchand.

Tiens ça tombe bien car c'est le mois belge, l'occasion de lire et de vous faire découvrir des auteurs de mon pays, et c'est Nadine Monfils qui emmène Nestor Burma à Bruxelles !

Où ça ?  Au célèbre BIFFF, le festival international du film fantastique de Bruxelles, une institution, une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie.  Je peux vous confirmer que Nadine Monfils en décrit magnifiquement l'ambiance unique et déjantée si particulière.

Mais que vient y faire l'inspecteur Burma, lui qui n'aime pas du tout s'en aller de chez lui ? 
C'est simple, il accompagne son ami Guy Marchand 😉😊 (joli clin d'oeil) qui est président du festival.

Burma se fera aborder par la petite amie de Léo Straum et lui demandera de l'aide pour prouver l'innocence de celui-ci.e  Cela fait sept ans qu'il est en prison accusé d'avoir atrocement décimé sa famille par des centaines de coups de couteaux.  

Ce récit s'inspire de l'affaire Léopold Storme qui a défrayé la chronique en 2007.

Voilà, c'est plus fort que lui, Nestor veut connaître la vérité et reprend l'enquête en s'immergeant dans différents quartiers de Bruxelles, en particulier les Marolles, le coeur populaire de la ville, la place du jeu de balles, les caberdouches (entendez par là les bistrots).

En route pour une visite au coeur de la capitale.  L'enquête est passionnante.  Elle est écrite dans un langage parfois fleuri, non politiquement correct comme on aime. J'adore.

C'est avec une certaine nostalgie que Nadine Monfils nous parle d'une ville qu'elle aime et connaît bien.  On apprend plein d'anecdotes, la culture de mon beau pays, ses peintres, ses chanteurs, son architecture, l'art nouveau, les beaux bâtiments.

Ce livre est un régal, l'auteure fidèle à elle-même utilise des expressions du cru, une langue qui sent bon Bruxelles, un peu de Brusseleir.   Un joli dialecte avec des descriptions à sa façon !

pinnemoech, plattekeis, froucheler, godferdoume, kapstock, stûût,menneke  n'auront plus de secret pour vous.

C'est rempli de poésie dans les descriptions et surtout la langue chante au propre comme au figuré, il y a une musicalité de la langue qui est en lien avec le titre de chaque chapitre.

Si vous voulez faire une visite hors du commun de Bruxelles, amis français, c'est vraiment topissime et amis belges, c'est savoureux comme si on y était.

A découvrir, se dévore en quelques heures avec ou sans le cornet de frites ou la gaufre de Bruxelles ! 

Gros coup de coeur ! 

Les jolies phrases

La mort a des petits souliers mal tressés, elle finit toujours par te faire tomber.  Vaut mieux marcher pieds nus dans la vie, sentir la terre.  On a beau vouloir se protéger, on finit toujours par trébucher.

Tout ça pour dire qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que l'homme est à la fois ange et diable.  Capable du pire comme du meilleur.  Question de circonstances...

Les cons, c'est comme les microbes.  Faut pas s'en approcher sinon t'es contaminé.

Que la meilleure chose pour la santé est le plaisir.  Baiser, boire un coup, bien bouffer...  Le tout est de ne pas exagérer.  Encore que... La modération est une nonne et je n'ai pas envie de finir ma vie sur un prie-Dieu. Moi c'que j'aimerais, c'est mourir dans un hôtel de passe, en écoutant Amsterdam de Brel.

Les femmes sont mes livres d'images, pourtant je sais qu'il faut les feuilleter avec précaution. Que mouiller les pages en les tournant peut être dangereux et qu'on risque de s'empoisonner comme dans Le nom de la rose.  

Ah, Francky, si tu me l'avais demandé, je t'aurais dit que les femmes sont des trompe-l'oeil et que, même avec deux paires de chez Afflelou, ce que tu vois en les regardant est un mirage.

Je crois que les geeks restent de grands ados.  Il y a un truc hyperintelligent dans leur cerveau qui côtoie une caisse à jouets mal refermée.

La vraie mort, c'est quand on laisse s'éteindre la petite flamme en nous, celle qui nous donne envie de faire des choses, attise notre curiosité et protège en nous l'enfant révolté, celui qui ouvre sa gueule à bon escient et n'abandonne jamais sa liberté.

C'est ici que le coeur de Bruxelles bat.  Chez ces gens que Brel adorait. Je me sens en famille, loin des faux-semblants, loin de ce monde où le fric a remplacé les vraies valeurs, celles de la générosité, de la liberté et de la tolérance.

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2 commentaires:

Anne a dit…

Je me souviens avoir entendu parler de ce nouveau projet Nestor Burma à la Foire du livre. Bon j'avoue, je n'ai jamais lu Nadine Monfils, je pense que c'est trop déjanté pour moi ; par contre, Guy Marchand en Burma, à la télévision, ça me plaisait bien...

nathalie vanhauwaert a dit…

Anne celui-ci est beaucoup moins déjanté, je l'ai trouvé tendre, nostalgique. Un grand cru.